Société des Missions Africaines –Province de Strasbourg

né le 28 mai 1907 à Gironcourt dans le diocèse de Saint-Dié, France membre de la SMA le 27 juillet 1927 prêtre le 3 janvier 1932 décédé le 2 juillet 1968

1932-1937 missionnaire en Egypte, Tanta 1937-1968 missionnaire au Dahomey Ouidah, Porto-Novo décédé à Gironcourt, France, le 2 juillet 1968, à l'âge de 61 ans

Pierre Zerringer est né le 28 juin 1907, à Gironcourt-sur-Vraine, dans les Vosges. Il fréquente l’école primaire de son village. Puis, il se rapproche des Missions Africaines et poursuit ses études secondaires à Saint-Pierre, Bischwiller et, enfin, à Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon. Le 1er octobre 1925, il est admis à Chanly, en Belgique.

Après deux ans au noviciat, il prononce son serment et devient membre de la SMA, le 27 juillet 1927. Appelé sous les drapeaux, il va effectuer son service militaire dans l’aviation. Après ses classes, il est d’abord affecté au nettoyage des moteurs d’avion, puis il passera les six derniers mois dans un bureau. Il entre au grand séminaire des Missions Africaines, à Lyon, en 1928. Il est ordonné prêtre à 25 ans, le 3 janvier 1932.

En septembre, il est envoyé en Egypte, à Tanta, comme professeur au collège Saint-Louis. Il y enseigne, semble-t-il, l’histoire, la géographie, les mathématiques et la dactylographie. C’est lorsqu’il est à Tanta qu’il apprend le décès subit de sa maman. Il écrit au père provincial : Je continue à prier pour elle tous les jours, car je suis convaincu que, de là-haut, elle nous fera encore plus de bien qu'ici-bas.

En 1937, au cours de son congé, il est tout heureux de recevoir du provincial les lignes suivantes : Le conseil provincial vous a désigné pour la mission du Dahomey. La cérémonie de départ aura lieu entre le 25 et le 30 septembre. Il y restera 36 ans, jusqu'à son décès.

Il est d'abord professeur au séminaire de Ouidah. Après un an d’enseignement, il est nommé vicaire du père Théophile Blin à la paroisse de Ouidah. Il y restera jusqu'en 1942, date à laquelle monseigneur Parisot le nomme procureur, poste qu'il va occuper à la satisfaction de tous ses confrères jusqu'en 1950. Très fatigué physiquement, le père Zerringer rentre en congé en avril 1950 : il semble que ce soit là son premier congé depuis qu’il est au Dahomey, 13 ans ! Il a vraiment besoin de se reposer. A son retour, en décembre de la même année, il est affecté à la paroisse Notre-Dame de Porto-Novo avec mission de fonder, au plus tôt, la troisième paroisse de la ville, la deuxième étant celle de Sainte-Anne d’Attaké, dont son ami, le père Bothua, est le fondateur et le curé. Il acquiert dans le quartier Foun-Foun, au nord de la ville, un grand terrain et se met à construire lentement, mais sûrement. Cette paroisse, il la dédiera à Saint-François-Xavier.

Voici ce qu’écrit la Croix du Dahomey, en 1957, à l’occasion des 25 ans de sacerdoce de son fondateur : Le 3 janvier, à 8 heures, le père a chanté la messe. Les pères Perrin, Chauvin et Falcon étaient présents. Dans un bref sermon, le père Perrin, vicaire général de Porto-Novo, retraça, dans ses grandes lignes, la vie sacerdotale du jubilaire. […]
Dans la matinée, une délégation des enfants de l'école vint remercier le père par un compliment bien tourné et par un bon cadeau-souvenir. Il leur répondit en souhaitant que cette fête puisse éveiller, dans le cœur de quelques-uns, la vocation sacerdotale : ce serait sa meilleure récompense. Les notables de Saint-François-Xavier, à la tombée de la nuit, se réunirent à la mission pour remercier le père de son dévouement, et l’assurer de tout leur concours pour la continuation de l’œuvre. Le père remercia la paroisse-mère de l’effort généreux qu’elle avait fait pour subvenir aux frais de construction de Saint-François-Xavier.

Le père s'installa donc sur les lieux, dès qu'il eut terminé le presbytère. Il prit soin de réserver un coin du terrain pour le transformer en potager : excellent jardinier, le père en tirait toutes sortes de légumes et de fruits qu’il était heureux de partager avec ses visiteurs. Mais l’essentiel de son temps, il le passait à développer les œuvres et à multiplier les catéchumènes. Le visiteur sma insista plusieurs fois auprès du provincial pour qu’un vicaire soit nommé à Saint-François-Xavier. C’est un professeur du collège de Porto-Novo, le père Jacques Lalande, qui venait, le dimanche, rendre service dans la jeune paroisse.

En 1964, monseigneur Chopard-Lallier, ancien préfet apostolique de Parakou, est nommé à Saint-François de Porto-Novo. Le père Zerringer va alors passer quelques mois à Sakété, pour aider le père Barottin. Pendant le congé du père Mahy, en 1965, il assure l’intérim à la mission de Pobè, puis il est nommé à Banigbé, en remplacement de l’abbé Badou. La même année, il est promu commandeur du Mérite Social du Dahomey et c’est le président de la République, lui-même, monsieur Apithy, qui lui remet cette distinction. Toujours en 1965, monseigneur Boucheix bénissait la première pierre de la nouvelle église de Saint-François, la chapelle construite par le père Zerringer étant devenue, rapidement, trop petite.

Le père rentre en congé en 1968. En juin, il est hospitalisé à Nancy pour un cancer au foie. Il décède rapidement le 2 juillet, et est inhumé à Gironcourt, dans son village natal. Il venait d’avoir 61 ans. Le Bon Dieu est toujours là, écrivait-il en mars 1928. Cette ligne évoque assez bien la foi simple et solide de ce Vosgien bien planté.