Société des Missions Africaines –Province de Strasbourg
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Le Père Georges FIX né le 23 avril 1906 à Stundwiller dans le diocèse de Strasbourg, France membre de la SMA le 27 juillet 1927 prêtre le 3 janvier 1932 décédé le 19 décembre 1982 |
1932-1937 missionnaire en Côte-d'Ivoire, Ferkessédougou
1938-1939 recruteur et propagandiste décédé à Sélestat, France, le 19 décembre 1982,
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Le père Georges FIX (1906 - 1982)
Georges Fix est né le 23 avril 1906, à Stundwiller, au diocèse de Strasbourg. Jeune encore, il pensa au sacerdoce. Il reçut du curé de la paroisse les premières leçons de latin, de sorte que, en octobre 1920, il put entrer en classe de 4e, au collège Freppel d’Obernai. Il continue ses études secondaires au lycée de Haguenau, en 1922-1924 et les termina par une année de philosophie au Séminaire Saint-Thomas de Strasbourg, en 1924-1925. En automne 1925, il entra au noviciat de Chanly. En effet, impressionné par une exposition missionnaire à Haguenau en 1924 et à la suite d’une retraite chez les Pères Jésuites à Colmar, il s’était décidé pour les missions. Il fit le serment le 27 juillet 1927 et effectua ensuite ses études théologiques au Grand Séminaire de Lyon de 1927 à 1932, avec une interruption pour le service militaire, qu’il accomplit à Haguenau et à Nancy en 1928-1929. Il fut ordonné prêtre à Lyon, par Mgr Moury, le 3 janvier 1932.
Le 27 octobre 1932, il s’embarqua à Marseille pour la Côte d’Ivoire et arriva à Abidjan le 11 octobre. Quelques jours plus tard, il était à la mission de Ferkéssédougou. Peu de temps après, il fut nommé pour la mission de Korhogo. C’est là que, dès le mois de décembre, il commença à travailler comme jeune missionnaire, sous la direction du Père Steck, tant à l’école de la mission que dans les stations secondaires. La mission de Korhogo était alors particulièrement difficile. Quelques semaines avant que le Père Fix n’y arrivât, un incendie, en pleine nuit, avait détruit la maison d’habitation et ce n’est qu’au début de 1934 que les Pères purent entrer dans la nouvelle maison qu’ils avaient commencé à construire presque aussitôt après la destruction de la première. L’évangélisation dans le pays était lente, entravée par les conditions sociales de la population. Le Père Fix heureusement était courageux. Toujours à bicyclette, il allait dans les différentes stations, et il ne ménageait pas sa peine pour que l’évangile soit annoncé.
Le 25 mars 1935, il rejoignit la mission de Tanda, dont il venait d’être nommé supérieur. C’était la première mission fondée dans l’est de la Préfecture Apostolique de Korhogo. Mgr Diss, Préfet Apostolique, l’avait établie en décembre 1934 et, depuis le mois de janvier 1935, le Père Jacoby, vicaire du Père Fix, était sur place. Les Pères construisirent la première chapelle, une maison d’habitation et une école et ils se partagèrent le travail d’évangélisation. Le Père Jacoby fut missionnaire des Koulangos et des Abrons et le Père Fix s’occupa du pays Agni au sud de Tanda. Parmi les premiers baptisés du Père à Koun-Abronso, l’une des stations du sud, se trouvait le jeune Eugène Kwaku Abissa, qui sera, en 1956, le premier prêtre africain du diocèse de Katiola et, en 1963, le premier évêque d’Abengourou.
Le Père Fix vint en Europe pour un congé à la fin de mai 1937. Il était très fatigué. Peu de jours avant son départ de Tanda, il fut même victime d’un accident dont sa santé garda peut-être des traces : sortant de sa chambre, il fut atteint par la foudre qui était tombée sur la maison et, projeté à terre, il perdit connaissance et ne revint à lui qu’au bout de plusieurs heures. Rentré en Alsace, il se reposa quelque temps, puis, commença à faire le métier de quêteur afin de rassembler des ressources pour la mission. Il pensait repartir lorsqu’il reçut de ses supérieurs une nomination de propagandiste-recruteur, avec résidence à Haguenau. Il occupa ce poste jusqu’à la guerre en septembre 1939. Mobilisé alors à Neufchâteau, il put s’embarquer le 24 octobre 1939 et rejoindre son corps d’affectation militaire en Côte d’Ivoire et il fut démobilisé à son arrivée à Abidjan.
Il fut alors nommé supérieur de la mission de Boniérédougou, en remplacement du Père Moser, qui était tombé malade. Cette mission était de fondation récente et les conditions y étaient assez pénibles. Il n’y avait qu’une petite chapelle, une école et, pour deux Pères, le Père Fix et le Père Mockers, deux petites cases, le tout en terre. Durant les six années que le Père Fix passa à Boniérédougou, il fut souvent seul, car le Père Mockers fut appelé pendant une année à œuvrer dans la mission de Niakaramandougou et, en outre, il fut par deux fois mobilisé.
Malgré cet isolement, le Père Fix travailla beaucoup dans cette contrée du pays Djimini, tant pour l’évangélisation que pour l’organisation matérielle dans la mission. En dépit de la rareté des matériaux de construction pendant la guerre, il construisit, à Boniérédougou, une école pour presque une centaine d’élèves, il agrandit la chapelle et construisit aussi une maison plus saine que les pauvres cabanes qui étaient les premières habitations des missionnaires. Il construisit aussi des chapelles et des écoles de catéchisme dans les stations secondaires. Enfin, au mois de juillet 1945, il termina les travaux de maçonnerie d’une maison pour les Sœurs de Notre-Dame des Apôtres. Les Sœurs y vinrent peu de temps après, ce fut leur première maison dans la Préfecture Apostolique de Korhogo.
À partir d’octobre 1945, le Père Fix fut chargé des constructions dans la Préfecture Apostolique de Korhogo. Dès décembre, il est à Korhogo pour commencer les travaux de préparation des futures constructions. La grande difficulté est la rareté du matériel de construction, particulièrement du ciment, qui ne peut être obtenu qu’avec parcimonie. Néanmoins le Père Fix put construire à Korhogo une maison pour les Sœurs et, à Ferkéssédougou, une maison pour les Sœurs également, ainsi que les bâtiments de l’école cléricale : au mois d’octobre 1946, il a 30 ouvriers sur le chantier du futur séminaire.
Après un congé en Alsace en 1947-1948, le Père Fix reprit son travail de constructeur en Côte d’Ivoire et réalisa des travaux importants. C’est ainsi qu’il effectua l’agrandissement et l’installation d’une menuiserie à Katiola, posa les fondations de l’église de Niakaramandougou, construisit la maison d’habitation de la mission d’Offiakaha, restaura l’ancienne maison des Sœurs à Sinématiali. Encore à Niakaramandougou il remplaça par une bonne maison les pauvres cases rondes que les Pères habitaient jusque-là ; cette maison fut inaugurée en décembre 1951. Il bâtit une nouvelle maison et une école à Kouto ainsi que, à Boundiali, une chapelle assez spacieuse où, en 1952, le Père Swierkowski célébra pour la première fois la fête de Noël dans cette station.
Mais le travail le plus important fut certainement la construction de la grande église de Ferkéssédougou, commencée depuis longtemps, abandonnée et reprise plusieurs fois par suite de circonstances diverses et notamment par manque d’argent, les matériaux de construction montant à des prix exorbitants. Lorsque le Père Fix en eut pris la charge, les mêmes difficultés ralentirent les travaux : la construction subit des interruptions, soit par suite d’autres travaux à entreprendre, soit par manque d’argent.
L’église de Ferkéssédougou avait été commencée du temps que le Père Wolff était supérieur de la mission. En 1933, le 12 septembre, fête du saint Nom de Marie, il avait commencé les travaux ; les fondations furent posées, les murs montaient, mais au ralenti, parce qu’il fallait s’arrêter quand les ressources s’épuisaient et que l’on ne pouvait construire qu’au fur et à mesure qu’arrivaient de nouvelles sommes d’argent. En 1939, le Père Wolff avait été nommé Préfet Apostolique et, devenu Chef de Mission, de nouveaux soucis allaient lui incomber. Néanmoins il avait espoir que les dons pour son église viendraient plus nombreux et qu’il pourrait mener à bonne fin cette entreprise.
Mais, le 4 août 1939, Mgr Wolff mourut, âgé seulement de 40 ans. L’église était là, à demi achevée. Et au mois de septembre, avait éclaté la Seconde Guerre mondiale. Presque tous les missionnaires furent mobilisés. Il devenait impossible à ce moment de continuer la construction de l’église. Pendant dix ans, les travaux furent pratiquement interrompus, faute en particulier de matériel. En 1950, le 4 août, jour anniversaire de la mort de Mgr Wolff, le Père Fix reprit le chantier de l’église de Ferkéssédougou. Les travaux n’allèrent pas sans difficultés.
Enfin, la nouvelle église, dédiée à Notre-Dame de Lourdes, fut terminée pour la clôture de l’année mariale de 1954. Avec ses tours élancées, sa vaste nef, c’était un édifice magnifique. La bénédiction, le 8 décembre 1954, donna lieu à de grandes solennités. Mgr Durrheimer, Vicaire Apostolique de Katiola, les présida, assisté de Mgr Dupont, Vicaire Apostolique de Bobo-Dioulasso, et de Mgr Duirat, Préfet Apostolique de Bouaké. Mais le Père Fix n’était pas là : au printemps de cette même année 1954, il avait dû, malade, rentrer en France. L’église avait été achevée après son départ, grâce à la ténacité du Père Vonwyl, supérieur de la mission, et du Frère Joseph Zielinski, qui avait pris la direction du chantier.
Le Père Fix, malgré un assez long congé en France, ne recouvra pas la santé espérée. Il retourna en Côte d’Ivoire le 25 novembre 1955, mais, dès le 28 janvier de l’année suivante, après avoir été hospitalisé à Bouaké et à Abidjan, il était de retour en France. Sa santé restait définitivement atteinte.
Il rendit cependant encore bien des services en Europe, avec le dévouement, le zèle et l’esprit de travail qui avait caractérisé son activité en Afrique. Jusqu’en 1967, résidant au Zinswald, il occupa le poste de recruteur et propagandiste en Moselle. Il fut ensuite aumônier à Mulhouse, à la clinique de la rue du Bourg et au Foyer Notre-Dame de la rue Thénard, en 1967-1969, puis aumônier à la mission des Sœurs à Jaegerthal jusqu’en 1973.
Mais de plus en plus, il a affaire à la maladie : troubles cardiaques, bronchite, rhumatismes, arthrite ne lui laissent plus de répit. En 1973, il se retire d’abord au Zinswald, et ensuite, depuis le 26 novembre 1975, à Saint-Pierre. Il vécut ainsi plusieurs années, dans la prière et les souffrances, rendant encore tous les services qu’il pouvait, en particulier pour les offices dans la Chapelle de la communauté. Souvent il devait avoir recours aux médecins. Il mourut le 19 décembre 1982, à l’hôpital de Sélestat. Mgr Dur-rheimer présida ses obsèques et le Père Eschlimann prononça l’homélie à la messe concélébrée. Le Père Fix fut inhumé le 23 décembre, à Saint-Pierre, dans le petit cimetière s.m.a., où si souvent il était venu prier sur les tombes de ses confrères.
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