Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 3 août 1894 à Aix en Corrèze dans le diocèse de Tulle (France) membre de la SMA le 30 juillet 1924 prêtre le 8 juillet 1928 décédé le 22 juin 1964 |
1928-1959 missionnaire au Dahomey chevalier de la légion d'honneur décédé à La Croix-Valmer, France, le 22 juin 1964, |
Le père Michel COUSTEIX (1894 - 1964)
Le Père Michel Cousteix est né le 3 août 1894 à Aix, à 10 km au nord-est d’Ussel en Corrèze. C’est une région montagneuse dépassant les 800 mètres. Sa famille est paysanne dans cette contrée plutôt pauvre. On ne connaît rien de son enfance ni de son adolescence. On sait que la guerre le surprend à 20 ans ; il y est gazé, ce qui explique sa voix, parfois peu audible.
Michel est une "vocation tardive". Il entre aux Missions Africaines en 1919. Il fait un an de séminaire à Pont-Rousseau, près de Nantes, puis deux ans à Saint-Priest (1920-1922). Quittant la région lyonnaise, il va au noviciat à Chanly, en Belgique, où il fait aussi sa philosophie. Le 30 juillet 1924, il devient membre des Missions Africaines. De 1924 à 1928, il est à Lyon où il étudie sa théologie, au grand séminaire. Il est ordonné prêtre à 34 ans, le 8 juillet 1928. Intelligent, très pieux, travailleur, obéissant et dévoué, il aura un grand rayonnement durant toute sa vie missionnaire.
Après son ordination, il est nommé au Dahomey où il part le 29 octobre 1928. Il est envoyé à la Mission de Zagnanado où il reste jusqu’en 1937. Il s’occupe d’une plantation de caféiers et de cacaoyers et fait du ministère avec beaucoup de zèle. En 1933 il devient le supérieur de la Mission. Il se trouve heureux à Zagnanado. Il en gardera toujours un excellent souvenir et en parlera souvent. En 1934, il est décoré de la médaille militaire pour sa belle conduite durant la guerre 1914-1918.
En 1937, il est nommé à Niamey au Niger : il n’y restera que quelques mois. Dès février 1938, il est nommé à Kandi, vaste mission de 300 km de long, de Parakou aux rives du Niger. Il visite à bicyclette Bembéréké, Parakou, N’Dali, Nikki, Biro, Beroubouay. Il est prévu qu’il ira en congé en 1939, mais la guerre vient tout bouleverser. Malgré ses 43 ans, il est mobilisé sur place, durant huit mois, pour garder les voies.
Après ce temps au nord du Dahomey, il retourne à Zagnanado qu’il retrouve avec joie. Il y restera jusqu’en février 1943, souvent affronté aux féticheurs de la région qui enlèvent de force des catéchumènes ou des baptisés, pour les mettre dans leur couvent. Le père ne manque ni de courage, ni d’audace pour aller les reprendre.
Le 8 avril 1941, il quitte Cotonou pour revenir en congé en France en traversant le Sahara, la route maritime étant trop dangereuse en ce temps de guerre. Il arrive à Marseille 19 jours plus tard. Il soigne sa santé, fait une cure à Vichy et, à la fin de son congé, repart à Zagnanado.
En février 1943, il est nommé à Allada, une vaste mission : 90 000 habitants, une trentaine de catéchistes, 40 postes secondaires avec catéchuménat et chapelle. Il y a beaucoup de travail, mais il est très heureux de s’y adonner. Le 5 janvier 1949, le supérieur provincial le nomme visiteur régional pour le Dahomey, sûr d’avance que ce choix sera chaudement approuvé par les confrères de Ouidah comme de Parakou. C’est dire l’estime que les missionnaires portent au père Cousteix. Il est vrai qu’il est un homme de foi solide, heureux d’être missionnaire, d’un zèle apostolique peu commun et d’une grande simplicité. Il vit pauvrement et se montre très bon : un saint homme dit monseigneur Parisot, le meilleur de tous les confrères.
En mai 1952, le père, fatigué, doit rentrer en congé. A son retour au Dahomey, le 31 octobre, il est nommé curé de Sokponta, une chrétienté importante où il va aussi se dépenser sans compter. Il y célèbre ses noces d’argent le 8 juillet 1953 : ce fut une grande fête, belle de toute l’affection des chrétiens et des chrétiennes pour leur pasteur. Peu après, une autre fête honore le père Cousteix : la Légion d’honneur lui est décernée et remise par le ministre des Anciens Combattants, au cours d’une grandiose cérémonie à Porto-Novo.
Le 24 octobre 1953, le père cesse ses fonctions de visiteur régional. Il rentre, de nouveau, en congé en juin 1956 et revient en décembre mais, cette fois, comme vicaire à Saint-Michel de Cotonou. Il rend mille services, s’épuise à la besogne et se fait apprécier de tout le monde.
Peu à peu, sa santé donne de sérieuses inquiétudes. Ses membres ne répondent plus toujours bien. Il rentre malade le 2 avril 1959 ; il est soigné à Lyon, puis se repose à La Croix-Valmer. La paralysie va le gagner et devenir totale. Il ne peut même plus parler mais il continue de sourire avec ses beaux yeux et tous ses visiteurs sont frappés de la paix que reflète sa physionomie.
Le 22 juin 1964, il rejoint celui qu’il avait tant aimé et si bien servi, son Seigneur. Ses obsèques sont célébrées à La Croix-Valmer, à la maison de retraite des Missions Africaines. Missionnaire sans bruit comme sans peur, le père Cousteix indiquait la voie à suivre, par ce qu’il faisait et par ce qu’il était, tout de foi et de bonté. Je me demande si quelque chose du curé d’Ars n’a pas passé au milieu de nous. (Monseigneur Gantin)
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