Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 27 février 1924 à Paris dans le diocèse de Paris (France) membre de la SMA le 25 juillet 1949 prêtre le 30 juin 1952 décédé le 26 juin 2003 |
1953-1966 vicariat d’Héliopolis, Tanta, Choubra, décédé à Montpellier (France) le 26 juin 2003, |
Le père Raymond BINOCHE (1924 - 2003)
Raymond Binoche est né dans le 16ème arrondissement de Paris, le 27 février 1924, dans une famille de commerçants, ce qui le conduira à voyager beaucoup durant sa jeunesse. Le 21 avril, il est baptisé à Germiny-l’Evêque dans le diocèse de Meaux.
Il suit ses études secondaires à Ustaritz, dans le diocèse de Bayonne, de 1936 à 1939, puis à Marrakech au Maroc. En 1941, il devient commerçant à Tiznit, au Maroc, tout en poursuivant ses études. En janvier 1943, il s’engage comme volontaire et fait la campagne de France qui le conduit jusqu’en Allemagne. Il obtient la croix de guerre.
Il passe le début de l’année 1946 à Saint-Martin-de Seignanx, puis il prend du travail dans la compagnie chérifienne des textiles à Taroudant, au Maroc. Depuis longtemps, il pense aux Missions Africaines. Il est accepté et entre au noviciat de Chanly en septembre 1947. Il prononce son serment le 25 juillet 1949. Il rejoint alors le grand séminaire de Lyon, où il est ordonné prêtre le 30 juin 1952.
Un an plus tard, le 24 juin 1953, ayant achevé sa quatrième année de théologie, il est désigné pour le vicariat d’Héliopolis en Egypte. Après deux années d’enseignement au collège de Tanta, il est nommé vicaire à la paroisse Saint-Marc de Choubra puis, en 1959, il devient curé de Zifta, avant de revenir à Choubra en 1963. Je découvre que les missionnaires ont, en Egypte, un magnifique travail à faire et que leur tâche délicate et compliquée d’union des chrétiens et d’apostolat en Orient est très utile à l’Eglise. Quelques années plus tard, pourtant, il ne se sent plus très à l’aise et trouve très difficile, pour un étranger, d’entrer dans le rite copte. Il demande donc à rejoindre l’Afrique Noire.
Le Conseil provincial accède à sa demande et, le 5 avril 1966, il est affecté au Dahomey, dans le diocèse de Natitingou où monseigneur Redois est heureux de le recevoir. Il va rester 2 ans dans la paroisse de Dompago et 6 ans dans celle de Couaba. Il peut travailler en toute liberté dans une région où tout est à faire. Il exerce tous les dons qu’il a reçus : le voilà constructeur de chapelles, puisatier, infirmier, dentiste à certaines heures, sans négliger l’animation des petites communautés chrétiennes. Il découvre que la mission dans cette région n’est pas facile. La population ne s’ouvre que lentement à l’Evangile.
Il souhaite trouver, de nouveau, un ministère dans le monde musulman. Rentrant en congé par le Sahara, il est accueilli par l’évêque d’Oran qui lui propose un poste dans son diocèse où travaillent les sœurs nda. De 1974 à 1976, il est donc à Sidi-Bel-Abbès comme enseignant à l’école de Sonis, puis il rejoint l’école d’Eckmühl à Oran. En visitant le cimetière de la ville, il découvre qu’un confrère sma l’a précédé dans cette région puisqu’il lit sur une tombe : Ici repose Edouard Dubosq, prêtre de la Société des Missions Africaines, décédé le 29 novembre 1874.
En août 1976, souhaitant prendre un temps sabbatique à l’occasion de ses 25 ans d’ordination, le père Binoche rejoint les Focolari à Frascati, dans la banlieue de Rome. Il va rester avec eux près de deux ans. Ce sont deux belles années. Il est impressionné par la vie fraternelle de cette communauté, retrouve son dynamisme missionnaire et se passionne pour l’étude du charisme sma.
A la fin de ce séjour à Frascati, disponible pour un nouveau service sma, le Conseil provincial lui demande de rejoindre l’Egypte. En 1978, il travaille à Choubra. On lui confie la tâche de réaménager l’église, de construire un centre pour universitaires chrétiens et d’en être l’animateur en collaboration avec le père Chotard. En 1981, il est curé de la paroisse de l’Immaculée Conception de Zeitoun. En 1984, il revient à Choubra où il va rester jusqu’en 1993, chargé, plus spécialement, du dialogue islamo-chrétien ; il essaie de faire découvrir le charisme missionnaire de la SMA aux jeunes qu’il rencontre.
Durant toutes ces années, il va rendre aussi de nombreux services à la nonciature apostolique du Caire. Grâce à ses connaissance en italien et en arabe, il y est employé fréquemment comme traducteur. De 1989 à 1993, il sera, aussi, secrétaire de l’assemblée des évêques d’Egypte.
De 1993 à 1996, le père Binoche travaille au Maroc, un pays qu’il connaît bien depuis sa jeunesse. Il y avait travaillé comme commerçant ; il y revient comme missionnaire. Après quelques mois à la paroisse de Notre-Dame de Lourdes à Casablanca, il rejoint l’équipe des Missions Africaines d’Agadir. Ses connaissances en italien et en arabe lui permettent, là aussi, de rendre de multiples services.
En 1996, il accepte d’entrer à la maison de retraite de Montferrier-sur-Lez. Il écrira quelques années plus tard : A Montferrier, les choses vont bien. Plus ou moins, on se retrouve au noviciat. Qui s’en plaindrait ? En relisant ma vie, plus d’une fois il m’a semblé que le choix des supérieurs avait été guidé par le Saint-Esprit. Des problèmes cardiaques vont le conduire à l’hôpital de Montpellier : c’est là qu’il meurt le 26 juin 2003.
Le père Raymond Binoche était un homme très original et il aimait sa liberté. Sans doute, est-ce pour cela, qu’il a souvent changé de poste durant sa vie missionnaire. Mais, à sa manière, il aura servi la mission grâce à ses grandes qualités de relation. Apprenant son décès, un ami égyptien a pris le temps d’écrire ces quelques mots : J’ai eu le père Binoche comme professeur de religion à l’école des frères dans les années 1962. Puis il devint un grand ami de notre famille. Il était très connu dans un quartier, derrière l’église Saint-Marc de Choubra, un bidonville très pauvre. Souvent, tu le voyais assis par terre, dans la rue, pour aider les enfants de plusieurs familles dans leurs études. Un exemple : un garçon très pauvre, son père étant vendeur ambulant de poisson avec un panier sur la tête, est maintenant très renommé dans le monde de la télévision. Vraiment, Raymond Binoche, pour des centaines et des centaines en Egypte, est une quatrième pyramide.
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