Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 6 août 1905 à Campbon dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 29 juillet 1928 prêtre le 3 juillet 1932 décédé le 11 juillet 1983 |
1932-1933 Pont-Rousseau, surveillant décédé à Montpellier, France, le 11 juillet 1993, |
Le père Alphonse GUÉRIN (1905 - 1983)
Alphonse Guérin est né à Campbon, dans le diocèse de Nantes. Comme son frère Joseph, son aîné de 4 ans, il s’oriente vers les Missions Africaines. De 1920 à 1926, il fait ses études secondaires à Pont-Rousseau, puis à Saint-Priest. Admis au noviciat de Chanly en Belgique, il y fait sa philosophie et prononce son serment de fidélité à la SMA, le 29 juillet 1928. Après 4 ans de théologie au séminaire de Lyon, il est ordonné prêtre le 3 juillet 1932.
Le père Alphonse Guérin est alors nommé surveillant à Pont-Rousseau pour y préparer son examen d’admission au brevet élémentaire. Affecté en Côte d’Ivoire, il débarque à Port-Bouët et arrive à Grand-Bassam le 11 novembre 1933.
En février 1934, il ouvre l’école primaire catholique Saint-Joseph à Grand-Bassam. Dès le début, 130 élèves se présentent. Parmi eux, un grand garçon arrive à se glisser. Il est un peu âgé, mais il travaille si bien que, 4 ans plus tard, il obtient son CEPE : c’est le futur abbé Robert Atéa, 1er prêtre autochtone de Gagnoa. Pendant 5 ans, à Grand-Bassam, le père Guérin se révèle être un grand éducateur. Il manifeste une pédagogie active dans l’enseignement du français, du chant religieux et les activités gymniques.
Après un congé de plusieurs mois en France, en 1939, monseigneur Boivin le nomme supérieur du petit séminaire de Bingerville. Il se met à l’œuvre, remet de l’ordre dans la maison et l’agrandit. Il surmonte les objections du nouveau vicaire apostolique, lance une souscription et construit un étage. Après avoir donné un nouvel esprit à ce séminaire, le père Guérin voudrait bien se faire remplacer par quelqu’un de plus compétent que lui, par exemple son frère Joseph.
En août 1942, le père Jean-Paul Vogel meurt, à l’âge de 29 ans. Pour le remplacer à Niakaramandougou, monseigneur Wach, préfet apostolique de Korhogo, fait appel au père Guérin, car il a beaucoup d’estime pour son zèle apostolique. A Niakaramandougou, le père s’intéresse toujours à l’éducation : il développe une école catholique et 4 petites écoles de brousse. Ironie du sort, ses écoles seront fermées par l’administration et l’autorisation d’enseigner lui sera retirée. Mais l’homme est un lutteur et, après quelques mois, la décision arbitraire le concernant sera supprimée.
En 1945, le père Guérin est affecté à Korhogo comme supérieur de la mission et directeur de l’école. En 1947, il se trouve à la tête de la préfecture de Korhogo, assurant l’intérim de monseigneur Louis Wach, démissionnaire, en attendant la venue du nouveau préfet, monseigneur Emile Durrheimer.
En juin 1948, le père Noël Boucheix, provincial, demande au père Guérin d’être supérieur du petit séminaire d’Ave en Belgique. Il n’y restera qu’un an. Depuis longtemps, il se sent attiré par la vocation d’ermite. A chaque congé, il fait un long séjour de solitude dans un monastère. Après mûres réflexions, il demande la permission de faire un essai au couvent des ermites de Marie-Immaculée à Saint-Jean de Perthus dans les Pyrénées orientales. Il y reste de juillet à novembre, mais l’expérience ne lui convient pas. Il part 3 mois à La Croix-Valmer, fait une cure à Vichy et passe quelques jours en famille.
En juin 1950, le père Guérin est désigné comme responsable de la nouvelle école des petits clercs de Ferkessédougou. Cette école est à 2 kilomètres de la ville et convient à son désir de solitude et de prière, tout autant qu’à son désir de former de jeunes garçons à répondre à l’appel de Dieu. Pendant les grandes vacances scolaires, il accueille les jeunes séminaristes.
En septembre, le père Guérin est nommé à Korhogo et, en 1959, il rejoint Transua pour faire équipe avec le père Jules Meyer. En juin 1966, il s’établit à Assuefry, station qu’il visitait déjà depuis plusieurs années. Il peut loger dans une mission achevée. Ce n’est que 4 ans plus tard qu’il achève l’église, avec l’aide généreuse des gens de son village de Campbon.
Le 19 août 1972, le président Houphouët-Boigny le fait chevalier de l’Ordre national en récompense des services rendus à la Nation. Le père reçoit cette décoration à Tankessé le 9 avril 1973. Le 20 juin 1976, ses anciens élèves organisent à Grand-Bassam une journée de reconnaissance en son honneur, avec la présence de monseigneur Bernard Yago, monseigneur Kwakou et du président Coulibaly qui élève le père Guérin au grade de commandeur dans l’Ordre du mérite de l’éducation nationale.
En mai 1979, à cause de son état de santé, le père Guérin doit retourner définitivement en France et, quelques mois plus tard, il entre à la maison de retraite de Montferrier. Durant ce temps de repos, il met par écrit quelques souvenirs et, en particulier, son expérience de radiesthésiste, puisque c’était un des dons qui faisait sa réputation.
En août 1980, il fait un pèlerinage en Côte d’Ivoire pour participer à l’ordination sacerdotale de l’abbé Pierre Kouakou, 1er prêtre d’Assuefry. De retour à Montferrier, il est très secoué par le décès de son frère aîné Joseph, décédé le 19 juillet 1981. Pourtant, en juillet 1982, à l’occasion de ses 50 ans de sacerdoce, il entreprend son voyage de noces en Côte d’Ivoire. Il passe par Ouagadougou, Bouaké, Bondoukou pour arriver à Assuéfry où il célèbre, le 4 juillet, sa messe d’action de grâces. Puis il descend sur Abidjan et clôture son jubilé à Grand-Bassam, là où il avait débarqué en 1933.
De retour à Montferrier, il décède quelques mois plus tard, le 11 juillet 1983. Fraternité-matin publiera, le 10 août, un article qui exprime très bien l’amitié de beaucoup d’Ivoiriens à son égard. Ce missionnaire, grand de taille, à l’allure d’un patriarche, à la longue barbe toute blanche, était bien connu dans notre pays. Rompu à l’art du sourcier, c’est lui qui découvrit, aux jours précédant la fête nationale à Bondoukou, les points d’eau permettant de disposer d’une quantité d’eau suffisante… Son action scolaire, accomplie dans des conditions difficiles où seuls des hommes de foi peuvent persister dans leur entreprise humanitaire, fait de ce ministre de Dieu, travailleur inlassable, un éminent serviteur de la cause ivoirienne. Il a dit, un jour, à ses anciens élèves : Presque toute ma vie de missionnaire a été consacrée à la formation des jeunes. Mes anciens, je les retrouve aujourd’hui un peu partout dans toutes les situations, des plus humbles aux plus élevées, de l’employé au PDG, du petit fonctionnaire au ministre, du simple abbé à monseigneur l’archevêque. (Mr Angni Angate)
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