Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 23 décembre 1905 à Derval dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 11 juin 1937 décédé le 18 juillet 1985 |
1939-1976 missionnaire en Egypte décédé à Montferrier, France, le 18 juillet 1985, |
Le frère Jean-Marie ROCHERY (1905-1985)
Jean-Marie est né le 23 décembre 1905 à Derval, en Loire-Atlantique, de parents agriculteurs. Il a trois frères plus âgés que lui. Il fréquente l’école de son village, puis il commence à travailler à la ferme de ses parents. Jeune homme, une vocation missionnaire germe en lui. Il entre en contact avec les Missions Africaines, pour devenir frère coadjuteur. A cette époque, ses parents sont décédés.
Jean-Marie commence son postulat à Martigné-Ferchaud le 3 novembre 1934 et entre à Offémont, dans l’Oise, le 24 mai 1935. Ses supérieurs remarquent en lui un homme calme, doux, mais timide. Il est obéissant et dévoué, ne faisant aucun bruit. Il est doué pour l’agriculture et le jardinage, mais il a des répugnances pour s’occuper des animaux. Il prononce son 1er engagement dans la S.M.A. le 11 juin 1937, au domaine du Rozay, à St Didier-au-Mont-d’Or où le noviciat a été transféré en juillet 1936.
Frère Jean-Marie est d’abord nommé à Martigné-Ferchaud pour quelques mois, puis, le 13 septembre 1937, à la maison d’Ave en Belgique. Il rêve sans cesse de partir en Afrique. Apprenant qu’on a besoin de frères en Egypte, il manifeste son désir d’y être envoyé pour se dévouer à l’œuvre de l’enseignement. Tenant compte de ce désir, le conseil provincial met le frère Jean-Marie à la disposition du vicaire apostolique du Delta du Nil.
Il arrive donc en Egypte dans les premiers jours de septembre 1938. Il est d’abord nommé à la paroisse de Zagazig avec le père Amand Hubert. C’est là qu’il renouvelle son serment le 11 juin 1939.
En 1940, frère Jean-Marie devient sacristain à la basilique d’Héliopolis. Le 27 juin 1947, il s’engage définitivement à servir dans la SMA, à Tanta, où il est surveillant d’étude au collège Saint-Louis. Il y reste plusieurs années, puis rejoint la paroisse de Mahala-el-Kébir où il enseigne le catéchisme aux enfants. En 1953, il revient à Héliopolis pour y remplir, à nouveau, le service de sacristain.
Frère Jean-Marie remplit toujours discrètement les services qu’on lui demande. C’est un homme de prière. Il avait acquis le réputation d’être un homme de Dieu, et les humbles gens l’entouraient de vénération. Un jour, un confrère se trouve à la basilique et voit une femme musulmane portant son bébé dans les bras. Elle se dirige vers la sacristie où elle sait trouver le frère Jean-Marie. Une discussion s’engage dont l’écho parvient jusqu’à l’intérieur de la basilique. Le mot saint revient souvent. Comme la discussion se prolonge, le confrère se rend à la sacristie. Le frère lui dit, mi-souriant, mi-embarrassé : Figurez-vous qu’elle veut mettre son enfant malade dans mes bras. Elle prétend qu’il sera guéri. Elle me prend pour un saint ! Des faits semblables se renouvelèrent plusieurs fois.
Lors de ses 25 ans de vie religieuse en 1962, ses confrères le fêtent, et le frère est très touché et comblé de joie de recevoir la bénédiction apostolique du Saint-Père.
En juin 1965, frère Jean-Marie voudrait partir en Afrique noire. Il fait une demande à son provincial et écrit au régional du Zaïre pour partir à Kahemba, souhait qu’il renouvelle six mois plus tard, mais le projet n’aboutit pas. Il reste donc en Egypte. Il constate d’ailleurs que le climat sec de ce pays lui convient, puisqu’il souffre d’arthritisme. Il est aussi fatigué nerveusement, mais il préfère rester en Egypte que de partir se reposer en congé.
La maladie le met à rude épreuve. En 1974, il se traîne deux ou trois fois par jour de l’évêché à la basilique d’Héliopolis, mais il n’a pas envie de rentrer définitivement en France, à cause du climat et du sous-emploi. Il pense qu’il est encore utile à Héliopolis : je rentrerai le jour où je serai à charge… Il se fatigue de plus en plus et, en avril 1976, il prend la décision de quitter l’Egypte après 38 ans de présence.
Il accepte de se retirer à La Croix-Valmer, mais il a un peu de mal à s’habituer à sa nouvelle vie, gardant la nostalgie de l’Egypte. En novembre 1979, avec ses confrères, Jean-Marie quitte La Croix-Valmer pour aller à Montferrier. Les années passent, il marche de plus en plus difficilement, perd parfois la mémoire et se répète, mais il reste toujours souriant.
Toute sa vie, frère Jean-Marie restera l’humble serviteur toujours disponible, fidèle à accomplir la tâche qui lui est confiée. Il puise sa simplicité et son humilité dans la prière. Sa simplicité lui permet de comprendre les petits et les pauvres. Ainsi, en 1983, il écrivait au procureur provincial pour lui demander de partager ses modestes économies entre SOS Liban et SOS Sahel.
Frère Jean-Marie s’éteint doucement à Montferrier le 18 juillet 1985, âgé de 79 ans.
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