Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 9 février 1911 à Irissary dans le diocèse de Bayonne, France membre de la SMA le 30 juin 1934 prêtre le 6 janvier 1937 décédé le 21 juillet 1970 |
1937-1939 Baudonne décédé à Bayonne, France, le 21 juillet 1970, |
Le père Ignace GOYHENETCHE (1911 - 1970)
Ignace, frère aîné de Félix, tous deux missionnaires en Côte-d’Ivoire, est né à Irissarry, au pays basque, le 9 février 1911, dans une famille de six frères et sœurs. Il suit le cursus scolaire au village, puis à Hasparren et à Ustaritz, jusqu’en 1927. A cette date, il entre à la maison des Missions Africaines d’Offémont pour trois ans, puis à celle de Chanly, en Belgique. En 1933, après le temps du service militaire, il intègre le grand séminaire des Missions Africaines, à Lyon. Il y prononce son serment le 30 juin 1934, et y est ordonné prêtre le 6 janvier 1937.
Cette même année, le père est affecté à Baudonne, puis l’année suivante, on lui confie la tâche de recruteur, fonction assez difficile, vu que 9 instituts et congrégations réalisent le même travail. Il sort les dimanches et les jeudis, car il est aussi surveillant d’études. En 1939, il insiste pour un départ en Afrique : il se sent peu utile et les vocations sont rares. Mais le destin sera peu favorable car, en 1939, la guerre éclate. Le père est mobilisé et envoyé au front, en Alsace. En juin 1940, il est fait prisonnier mais, en 1941, il s’évade, tout comme ses deux frères. Bon sang ne saurait mentir.
En janvier 1942, nommé pour la Côte-d’Ivoire, il débarque à Port-Bouët et gagne Divo, près de son compatriote, Jean Curutchet. Une année après, le voici à Gagnoa, puis à Soubré et Sassandra. En 1946, le père est affecté à Divo, une paroisse de 30 000 âmes et de 150 villages, seul pour les tournées, les écoles, les constructions, les plantations. Le 31 mars 1945, un cyclone détruit la mission, fruit de huit années d’efforts. Le père est abattu, ébranlé : il pleure, mais il se reprend et décide de rebâtir, en appelant ses amis au secours.
En 1947, il rentre en congé. Le Conseil provincial le retient, de nouveau, en France, pour le recrutement à Baudonne : c’est une pénitence pour lui. En 1949, déçu par les obstacles mis par le diocèse de Bayonne et par les méthodes d’éducation de Baudonne où il se sent isolé, peu consulté et écouté, il insiste pour retourner en Côte-d’Ivoire. Il renouvelle sa demande en 1950. Le 30 juin, lui parvient la lettre qu’il attend : nous vous rendons au vicariat de Sassandra. Il embarque le 11 septembre et est nommé à Issia.
Le coutumier qu’il tient narre en détails ses aventures. On lui donne une petite case, près de l’école de 100 écoliers, où il trouve le minimum de meubles : table, chaises, lit. Monseigneur Kirmann qui l’a amené, lui dit : Voilà votre royaume : débrouillez-vous !
Ce royaume compte 120 villages, 45 000 âmes, 40 chrétiens, une école. Auprès des commerçants syriens, il trouve un minimum de matériel. A la Toussaint, sont présents les écoliers, 20 chrétiens. Il a pour catéchiste : Laurent, pour cuisinier : Albert, pour boy : Sago. La nuit, il se réveille à cause des courses de rats, de la musique des moustiques. Rapidement, les vols se succèdent : bicyclette, réveil. Le père mène l’enquête avec Albert et les écoliers qui découvrent chez Sago ce qui avait disparu.
Six chefs de canton lui demandent d’ouvrir une grande école pour les Bétés, l’école publique accueillant surtout des Dioulas. Le père les exhorte à cotiser 500 000 frs pour cette construction et leur distribue des cartouches pour les encourager. En visite à Ouandia, il est reçu froidement par le chef de canton, connu pour tyrannique, arrogant, hostile à la mission. La vie quotidienne est difficile mais, avec sa réserve de cartouches qu’il vend, il peut se ravitailler, se nourrir, payer ses moniteurs et ceux qui l’aident.
Le père visite des villages qui l’accueillent bien : partout on voudrait des écoles. Les cotisations sont un casse-tête et une source de palabres, car souvent détournées. Les débuts sont donc difficiles, mais cela ne le décourage pas. En plus des écoles, le père entreprend la construction de l’église, des logements pour maîtres, de la maison des sœurs (en 1960). Il a beaucoup de démêlés avec des administrateurs. Il se fait souvent escroquer, car il est généreux et on abuse de lui.
Son congé de 1968 sera le dernier. Ses activités multiples, son labeur usant l’ont affaibli, diminué. En cette année, le père est hospitalisé à Bordeaux, atteint de la maladie de Kahler, maladie incurable. Pourtant, il veut repartir à Issia, ce qu’il fait en octobre 1968. En 1969, il reçoit un vicaire, le père Dario Falcone.
Mais sa santé décline et il doit faire un séjour à l’hôpital de Treichville. Après une convalescence à Dabou, il revient à Issia. Mais le mal poursuit son chemin et, en juin 1970, le contraint à un rapatriement urgent. Il est admis à l’hôpital de Bayonne, où il reprend espoir et aime à plaisanter, malgré sa souffrance. Une religieuse dira au père Mouesca : En 40 ans de présence dans cet hôpital, je n’ai jamais vu un patient souffrir autant que lui. Le 21 juillet, Dieu rappelle à lui son bon serviteur.
Ses obsèques sont célébrées à Irissarry, en présence de monseigneur Vincent, évêque de Bayonne, de 45 prêtres et des paroissiens. A Saint-Jean-de-Cocody, son frère Félix célèbre un service pour Ignace. A Issia, monseigneur Rouanet, entouré de 22 confrères sma, assure la messe de Requiem pour ce missionnaire courageux, accueillant, plein d’entrain et de ténacité dans l’effort et devant la souffrance.
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