Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 29 mars 1921 à Locle (Suisse) dans le diocèse de Lausanne, Suisse membre de la SMA le 5 janvier 1943 prêtre le 6 janvier 1945 préfet apostolique de Parakou le 4 janvier 1957 décédé le 21 juillet 1973 |
1945-1948 Chamalières, professeur décédé aux Gras, France, le 21 juillet 1973, |
Mgr Robert CHOPARD-LALLIER (1921 - 1973)
Robert Chopard-Lallier voit le jour le 29 mars 1921 au Locle, en Suisse, de parents français qui habitent le village français de Chauffaud, séparé de Locle par la frontière seulement. Robert est donc français, du diocèse de Besançon. Ses parents sont des catholiques pratiquants, profondément chrétiens, engagés au service de l’Eglise. Son père est cultivateur et fromager. Robert est l’aîné de dix enfants. Une de ses sœurs sera missionnaire dans la congrégation des sœurs de Notre-Dame des apôtres.
En 1933, il commence ses études secondaires au séminaire de Consolation, dans le Doubs, et il entre, en 1938, au séminaire de Faverney pour la philosophie et sa première année de théologie. Ses supérieurs le présentent comme docile et discipliné, dévoué, pieux serviable et grand travailleur. Son empressement juvénile peut sembler excessif, mais, à la longue, on s’aperçoit qu’il procède d’un grand esprit de foi. En 1941, il entre au séminaire des Missions Africaines pour sa seconde année de théologie, en même temps que son noviciat. De 1942 à 1944, les évènements feront qu’on le trouve dans les chantiers de jeunesse puis, sous la menace du S.T.O., de nouveau au séminaire de Besançon.
En octobre 1944, il rejoint le séminaire des Missions Africaines à Lyon. Il prépare une licence de théologie aux Facultés catholiques de Lyon. Le doyen de la Faculté de théologie apprécie son énergie très grande et sa volonté d’arriver, mais ajoute ceci : Mr Chopard a besoin d’apprendre à se discipliner au point de vue intellectuel. Il l’a, d’ailleurs, très heureusement compris. Il est ordonné prêtre, le 6 janvier 1945.
Le 20 septembre 1945, il est nommé professeur à Chamalières ; il y reste jusqu’en juin 1947, profitant de ce temps pour faire une licence de philosophie.
En 1947, il est nommé pour le Dahomey ; il s’embarque le 8 janvier 1948. A son arrivée, il est prêté au vicariat apostolique de Lomé, au Togo. A partir de 1948, il est professeur, puis directeur de l’école normale de Togoville.
En 1953 il retourne au Dahomey où il est nommé recteur du grand séminaire régional de Ouidah et professeur d’écriture sainte, en attendant l’arrivée des pères Sulpiciens.
En 1955, à son retour de congé, il est nommé professeur et directeur des études au collège Aupiais, à Cotonou. Le 4 janvier 1957, Rome le nomme préfet apostolique de Parakou en remplacement de monseigneur Faroud. Il se donne 3 priorités : le clergé africain d’abord, la recherche d’autres congrégations et la formation d’une élite sociale du Nord.
Pour réaliser cela, en 1960, il nomme un père pour s’occuper de la direction des écoles et de la direction des œuvres, un autre pour lancer un petit séminaire à Parakou. En novembre, il quitte son logis de fortune pour la maison en dur qui deviendra plus tard l’évêché. A Parakou et à Natitingou, un centre de formation des catéchistes est créé. Des religieuses ouvrent de nouveaux postes dans la Préfecture et les moniales cisterciennes s’installent au lieu-dit « L’Etoile ».
En 1962, Mgr s’en va à Rome et participe au concile Vatican II. Le 21 décembre 1963, il a la joie de voir ordonné le premier prêtre béninois de la préfecture apostolique de Parakou : l’abbé Jacques Tané.
Monseigneur Chopard ne manque pas d’idées et prend des initiatives appréciées, mais il arrive que les projets n’aboutissent pas, si bien qu’un malaise grandissant se fait jour parmi les missionnaires de la Préfecture. En 1963, Rome projette de créer un diocèse à Parakou et un autre à Natitingou. Le 6 mars 1964, le supérieur du grand séminaire de Ouidah est envoyé à Parakou, auprès de monseigneur Chopard, avec la mission difficile de lui annoncer que les deux évêques, celui de Parakou et celui de Natitingou sont nommés et que son nom n’a pas été retenu pour ces nominations. C’est une grande épreuve qu’il reçoit dans la foi. La radio, le 11 mars, annonce la création des deux évêchés et la nomination des évêques. Le 25 mars, un télégramme annonce à monseigneur Chopard le décès de sa maman, le matin même. Le 27 mars, vendredi saint, monseigneur préside le chemin de croix à la cathédrale et, le 1er avril, il quitte Parakou pour Cotonou et Porto-Novo.
Dès le 8 avril, il est nommé curé de la paroisse Saint-François-Xavier à Porto-Novo. Très vite, il s’y sent à l’aise et écrit : Le Seigneur a bien arrangé toutes choses et je me trouve à un ministère actif auprès de monseigneur Boucheix, qui a été très accueillant pour moi. Il commence la construction d’une vaste église de 40m x 25m, s’emploie à l’organisation de sa paroisse qu’il sert avec zèle et ardeur. Ses paroissiens l’apprécient.
Quand le père revient de congé en décembre 1968, il se réjouit de sa nouvelle situation, car il se trouve bien inséré dans une équipe apostolique bien unie. Le dimanche de la Pentecôte 1971, il ressent un malaise à l’église, au cours de l’homélie qu’il ne peut achever, et ce malaise est comme un signe qui lui fera dire : Ma démarche est moins assurée. Il rentre en congé en juillet et subit beaucoup d’examens médicaux. On décèle un déficit moteur à la jambe droite. Le mal va s’aggravant, atteignant l’autre jambe. Ne pouvant repartir à Porto-Novo, il prend quelques occupations apostoliques à Belfort en 1972. Le mal continue de gagner, il marche avec deux cannes et tombe parfois, mais garde un moral à toute épreuve. Il voit arriver la nouvelle année 1973 et s’étonne lui-même de pouvoir encore célébrer la messe à l’Epiphanie, 28 ans après son ordination. Peu à peu, la paralysie le gagne et le cloue au lit dans une entière dépendance.
Le 21 juillet, il sent que la fin est proche. Il demande à la sœur qui est auprès de lui de chanter le « Je vous salue Marie.» A la fin, ses yeux changent, puis il dit : C’est beau ! et ses yeux se ferment. Ses obsèques ont lieu le 23 juillet à Morteau. Monseigneur Orchampt assure la présidence de l’Eucharistie, entouré d’une cinquantaine de prêtres. Il est inhumé à Chauffaud, dans le Doubs, près de ses parents.
Ce missionnaire laisse le souvenir d’un prêtre plein de délicatesse, merveilleusement accueillant et fraternel. Il fut un homme passionné par les jeunes Eglises qu’il a aidées à devenir adultes, un homme de dialogue avec tous, spécialement les musulmans du Borgou. Tous ceux qui lui ont rendu visite ont été impressionnés par sa sérénité, son esprit surnaturel et son sourire accueillant. Le livre de son ami, monsieur Albert Tévoedjrè, « Le sarment qu’on émonde » résume bien sa vie toute donnée.