Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 15 janvier 1906 à Camors dans le diocèse de Vannes, France membre de la SMA le 27 juillet 1927 prêtre le 3 janvier 1932 décédé le 22 juillet 1966 |
1932-1966 missionnaire au Dahomey décédé à Camors, France, le 22 juillet 1966, |
Le père René BOTHUA (1906 - 1966)
René Bothua est né le 15 janvier 1906 à Camors, dans le Morbihan. Ses parents sont des cultivateurs de condition modeste, des chrétiens pratiquants. Ils ont six enfants. René est le quatrième et il est encore enfant lorsque son père meurt. Il fait ses études primaires à Camors, puis, à 13 ans, le 1er octobre 1919, il entre au séminaire des Missions Africaines à Pont-Rousseau et rejoint Saint-Priest en 1922. Il fait sa philosophie et son noviciat à Chanly, en Belgique, de 1925 à 1927. Il est alors admis comme membre des Missions Africaines le 27 juillet 1927.
De novembre 1927 à novembre 1928, il fait son service militaire. En novembre 1928, il entre au grand séminaire, à Lyon. Il est diacre le 27 octobre 1931, et est ordonné prêtre le 3 janvier 1932.
Nommé pour le Dahomey, il s’embarque le 27 septembre 1932. Il est affecté à la paroisse Notre-Dame de Porto-Novo où son premier travail est l’étude de la langue gun. Le soir, à la tombée de la nuit, il visite les paroissiens chez eux. Il parcourt la vallée du fleuve Ouémé à vélo pour ouvrir des catéchuménats dans les villages et y construire des chapelles qui deviendront plus tard des églises, des paroisses, comme Dangbo, Adjohoun, Azowlissè, Afamè.
A son retour de congé, en janvier 1938, il est nommé provisoirement curé d’Abomey. Mais, dès 1939, il rejoint Porto-Novo. Le 8 septembre 1940, la paroisse Sainte-Anne est créée et c’est le père Bothua qui en est chargé. Les féticheurs ne voient pas d’un bon œil l’arrivée d’un prêtre dans leur fief d’Atakè. D’autre part, il lui faut trouver des terrains pour la paroisse, pour les sœurs, pour les écoles, trouver aussi des matériaux de construction et de l’argent pour les payer. En ce temps de guerre, les difficultés s’additionnent, rien n’est facile.
Mais le Père Bothua est courageux ; il a le don de l’organisation et se montre sage administrateur, si bien qu’il vient à bout des difficultés. En 1942, l’église et le presbytère sont construits ; en 1944, c’est l’école de six classes ; puis les sœurs Notre-Dame des Apôtres arrivent, ouvrant une école de filles et une maternelle. Le père est bon, jovial et accueillant, il sait aussi être très ferme, mais toujours dévoué. Ses paroissiens aiment leur père et il le leur rend bien.
Ce n’est qu’en 1945 qu’il peut, de nouveau, repartir en congé après 8 années de séjour. En 1950, il ajoute 8 stations secondaires à sa paroisse, dont la fameuse cité lacustre des Aguégué où il se dévoue tant, dans des conditions souvent difficiles. Il le fait si bien qu’on l’appelle : Le père des Aguégués. Les catéchuménats à la paroisse et dans les stations secondaires progressent ainsi que les mouvements d’action catholique pour les jeunes. En 1950, un jeune homme de la paroisse est ordonné prêtre, l’abbé Antoine Dossou. Le Père Bothua a su faire de sa paroisse une grande famille bien unie.
En 1953, il succède au père Cousteix, dont il était l’adjoint, comme visiteur régional. A la fin de cette année, il quitte donc Sainte-Anne de Porto-Novo et vient résider à Cotonou, pour se donner entièrement à sa nouvelle tâche. A cette époque, le travail du visiteur régional est délicat : il s’agit d’assurer la transition dans le transfert des responsabilités qui s’opère alors dans l’Eglise, de favoriser la conciliation nécessaire, mais parfois difficile, entre les responsables des Missions Africaines qui portent le souci de l’Eglise missionnaire et les évêques qui en ont le soin quotidien et malaisé dans la réalité tourmentée de l’Afrique. Le Père Bothua a été soutenu et encouragé dans ce travail par l’amitié sincère de ses confrères. Sa bonté naturelle, son optimisme et son humour constants l’ont aussi aidé à assurer cette tâche pendant 13 ans, de 1953 à 1966.
En 1956, monseigneur Parisot lui demande d’accepter provisoirement la charge de la paroisse de Notre-Dame de Porto-Novo et d’être aussi son délégué pour le diocèse de Porto-Novo qui n’a pas encore d’évêque, cela en plus de sa responsabilité de visiteur régional. Le 8 janvier 1957, il célèbre ses noces d’argent qui suscitent à Porto-Novo une grande unanimité de sympathie et de reconnaissance. Les réjouissances se prolongent à Cotonou, avec la présence de monseigneur Parisot et de nombreux confrères sma. De très nombreuses marques de sympathie, d’attachement et d’affection arrivent de tous côtés au jubilaire. Cette même année, le conseil général des Missions Africaines lui manifeste sa confiance en l’envoyant au Congo belge pour une visite d’inspection auprès des confrères sma qui y travaillent, et lui demande un rapport sur les activités et l’esprit des missionnaires.
En 1958, il participe à l’Assemblée générale à Rome. La même année, il fait construire la maison régionale des Missions Africaines dans le quartier d’Akpakpa à Cotonou. Il y réside désormais et tous les confrères ont plaisir à y descendre et s’y sentent à l’aise, car la grande joie du père Bothua, c’est de faire plaisir en accueillant ses confrères avec bonne humeur et générosité. L’ambiance de sa maison était toujours fraternelle, cordiale, joyeuse.
En 1959, avec monseigneur Gantin, il représente le Dahomey chrétien à Freetown, au Sierra-Leone, pour la commémoration du centenaire de la mort de monseigneur de Marion Brésillac, fondateur des Missions Africaines, et de ses compagnons. En 1963, il est décoré de l’ordre national du Dahomey par le président de la République, monsieur Maga, à l’occasion des fêtes de l’indépendance.
En 1966, il se sent très fatigué et décide d’aller se reposer en France. Il est surchargé de travail : Il quitte Cotonou, le 28 avril, totalement vidé de ses forces. Jamais on ne l’avait vu si bas, si accablé, si vite porté à s’asseoir, alors qu’on le connaissait infatigable. Le 12 juillet, il est hospitalisé à Vannes, à la demande de son curé. C’est le 22 juillet 1966 que tout s’achève : le père Bothua nous quitte.
Ses obsèques furent célébrées le 25 juillet, veille de la fête de Sainte-Anne, à Camors, en présence du père provincial et d’une trentaine de confrères sma, dont 15 du Dahomey.
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