Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 6 mai 1922 à Lyon (Rhône) dans l’archidiocèse de Lyon, France membre de la SMA le 30 juillet 1942 prêtre le 17 novembre 1946 décédé le 12 septembre 2000 |
1947 - 1952 Professeur à Chamalières Décédé à Lyon, France, le 12 septembre 2000 |
Le père Jean DURIF (1922 - 2000)
Jean Durif est né à Lyon le 6 mai 1922. Après ses études primaires à l'école libre de la paroisse Saint-Louis de la Guillotière, il poursuit ses études secondaires à Chamalières (1933-1937), puis à Pont-Rousseau (1937-1940). Il fait le noviciat, de 1940 à 1942, au Rozay, près de Lyon, et devient membre des Missions Africaines le 30 juillet 1942. Il effectue ensuite ses études de théologie au grand séminaire des Missions Africaines, à Lyon, de 1942 à 1947, avec une interruption d'avril à octobre 1945 pour son service militaire. Il est ordonné diacre le 7 juillet 1946, prêtre le 17 novembre 1946.
Sa première nomination l'envoie comme professeur à Chamalières : il y sert de 1947 à 1952. A cette date, le Conseil provincial met le père Durif à la disposition de monseigneur Parisot, vicaire apostolique de Ouidah, au Dahomey. Monseigneur Parisot l'affecte comme professeur au petit séminaire de Ouidah.
En 1959, il est maintenu en France comme directeur spirituel au petit séminaire de Pont-Rousseau. Il ne manque pas de redire au Conseil provincial son désir de repartir en Afrique : Retourner à l'archidiocèse de Cotonou au Dahomey, telle est la demande que je vous fais, respectueusement, clairement, sans détours. C'est le rappel d'un désir qu'il est normal, pour un missionnaire, de formuler annuellement, m'a-t-on dit : aussi, je ne veux pas y manquer (21 mai 1962).
Le 23 mai 1964, le Conseil provincial lui écrit : Vos vœux sont exaucés. Il revient au Dahomey. Il va être vicaire à Abomey (1964-1965), puis curé de Savalou (1965-1966), puis curé de la cathédrale d'Abomey (1966-1968). En 1968, il demande de faire une année sabbatique à Lyon.
En 1969, il repart au Dahomey mais, cette fois-ci, pour le diocèse de Parakou. Là, monseigneur van den Bronk pense vous utiliser pour Parakou ville, où vous seriez chargé des Fon qui constituent l'essentiel de la chrétienté actuelle de la ville et même du diocèse, lui précise le père Bellut, alors régional du Dahomey. Il va découvrir que la mission est à réaliser auprès des habitants du Borgou, les Bariba. Le 25 janvier 1971, il donne de ses nouvelles : (La langue) bariba rentre. J'assure la responsabilité de tous les catéchuménats de la ville, adultes, et en toute langue. Le projet est vaste, la réalité plus modeste, mais l’intérêt ne manque pas.
En 1972, il est déchargé de la ville de Parakou. On lui confie l’évangélisation des villages qui entourent la ville. Ce seront, pour lui, les plus belles années de sa vie. Au volant de sa 2 CV, il parcourt les villages, s’intéresse à la vie des gens, se fait proche des plus petits. Il a le souci de construire des communautés qui se prennent en charge.
Il profite de son congé de 1981 pour faire un bref recyclage : la quinzaine spirituelle de Mortain, qui est organisée conjointement par plusieurs congrégations missionnaires. Il en est fort satisfait : Je la recommanderai à tout missionnaire désireux de boire à la source de la Mission. Il faut en remercier Dieu et les responsables des Instituts missionnaires. Et il annonce : Je m'apprête à rentrer au Bénin par le Sahara pour faire des économies. Tentative réussie, dont il rend compte : Cette traversée fut une expérience sportive tout à fait nouvelle et une vie fraternelle passionnante.
En 1983, son évêque l'envoie comme curé à Ouénou. Il restera 15 ans dans cette paroisse à sa mesure. Il y vivra très simplement et formera des chrétiens sachant prendre leurs responsabilités. Il participera activement à la commission diocésaine Justice et paix pour faire respecter les droits des plus petits. Le 12 juin 1986, il écrit : La paroisse de Ouénou se prépare à accueillir une communauté de religieuses de la Providence de Gap. Tout va bien.
En janvier 1990, il se découvre une tumeur sur le sommet du crâne. Les médecins de l'hôpital Saint-Jean de Dieu de Parakou lui prescrivent une évacuation sanitaire sur la France. Avec humour, il raconte la suite : J'ai été opéré à Grange Blanche. On m'a enlevé généreusement une tumeur cancéreuse vraisemblablement bénigne, due au soleil (?) Puis on a cousu avec beaucoup d'application le haut de ma personne comme l'ouverture d'un sac de café vert pour ne citer qu'un passage de la conversation constante menée par le chirurgien avec son patient et les infirmières, le temps de l'opération (35 minutes) en anesthésie locale. Dès mai 1990, bien guéri, il retourne à Ouénou.
En 1998, le Conseil provincial le nomme à la procure de Lyon et explique : Le service demandé consiste à répondre aux bienfaiteurs qui envoient régulièrement leurs dons pour la SMA et pour la Mission. La correspondance avec eux est une manière de leur dire notre merci.
Il meurt brusquement à Lyon, le 12 septembre 2000, alors qu’il était en consultation chez le médecin pour des problèmes cardiaques. Le père Ramòn Carballada, qui connaissait Jean pour avoir passé près de vingt ans en même temps que lui dans le même secteur missionnaire, dira : J'aimais chez lui le sourire et l'enthousiasme. Il avait aussi une autre qualité : il savait faire siennes les joies des autres. Une seule passion le motivait : évangéliser les Bariba. Ses thèmes de conversation étaient toujours l'évangile qu'on annonce. Les routes de Ouénou vont longtemps se souvenir d'un homme qui les parcourait en 2 CV. Il avait le don de planer en pensant à autre chose : à une célébration, à une idée nouvelle pour sa catéchèse ou à l'un de ses catéchistes, à moins qu'il ne chantonne un refrain pour se régaler de sa trouvaille.
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