Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 14 février 1881 à Lavau-sur-Loire dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 19 juin 1910 prêtre le 29 janvier 1913 décédé le 26 septembre 1968 |
1911-1925 missionnaire au Nigeria décédé à La Croix-Valmer, France, le 26 septembre 1968, |
Le père Gabriel LELIEVRE (1881 - 1968)
Gabriel Lelièvre naît le 14 février 1881 à Lavau-sur-Loire, en Loire-Atlantique, commune située près de Paimboeuf. Ses parents sont cultivateurs et Gabriel est le deuxième de leurs sept enfants. Il fait ses études primaires à Savenay, chez les frères. Il passe une dizaine d’années chez lui et fait son service militaire à Nantes.
Vocation tardive, le 8 octobre 1903, il entre au séminaire des Missions Africaines à Pont-Rousseau. De là, il part au grand séminaire de Lyon, le 14 septembre 1906. Il a 25 ans. Il devient membre des Missions Africaines le 19 juin 1910. L’année suivante, sur sa demande , il est envoyé au Nigeria occidental. Monseigneur Pellet écrit : s’il est considéré comme esprit assez indépendant dans les questions théologiques, il est néanmoins assez soumis de volonté. Intelligent, il pourra vous être d’une grande utilité. Au Nigeria, il donne satisfaction puisqu’il est ordonné prêtre, le 29 janvier 1913, au Dahomey, par monseigneur Steinmetz. Il est désigné comme professeur au petit séminaire qui doit s’ouvrir au Nigeria.
Le 25 octobre 1913, il écrit dans le “Petit Messager” : Arrivé en Afrique depuis deux ans, j’ai été et je suis encore professeur. J’enseigne le latin, la physique, la philosophie, la théologie, l’Ecriture sainte, la liturgie, que sais-je encore ? Et tout cela, au fond de la brousse. Il nous faut un séminaire. Le clergé indigène, c’est un élément essentiel et nécessaire, sans lequel il n’y a pas moyen de convertir un peuple. En effet, tant qu’un peuple n’a pas son clergé, il n’est pas un peuple chrétien.
Lorsque la guerre éclate en 1914, le père n’est pas inquiété mais, le 22 juin 1915, une lettre du vicaire apostolique du Bénin annonce que les pères Lelièvre et Bourget sont rappelés par l’autorité militaire ; mais pour peu de temps, semble-t-il, car, durant les années 1915-1919, il est professeur et formateur de catéchistes, dont l’un deviendra prêtre.
Durant son congé de 1919-1920, il écrit un article, dans le “Petit Messager”, pour recommander à la charité des lecteurs le séminaire qu’il doit fonder à son retour en Afrique. Le 1er décembre 1921, le père écrit encore : Je suis toujours en charge des quelques séminaristes qui forment la pépinière du futur clergé indigène de la Nigeria occidentale. Puis, il est nommé directeur du séminaire d’Ivianopodi et le reste jusqu’en 1924. Il est alors chargé de la paroisse d’Ubiafa.
Après la guerre, le Togo a été confié aux Missions Africaines et la Société fait appel aux différents vicariats des pays voisins pour y envoyer des pères. Le père Lelièvre est du nombre de ceux que le vicariat de la Nigeria occidentale a désignés pour le Togo.
Le 24 novembre 1925, le père Lelièvre rentre donc en France pour s’y reposer auprès de ses bons vieux parents, avant de rejoindre sa nouvelle affectation. Mais, fatigué, il ne peut repartir, après une seconde cure à Vichy, que le 30 octobre 1926.
Conduit par son évêque monseigneur Cessou, le père Lelièvre arrive en novembre 1926 au Togo. Il fonde la mission de Tchetchao mais, le père d’Alédjo étant décédé après seulement 3 mois de présence, il rejoint Alédjo le 10 décembre 1927, pour le remplacer.
Cette mission, fondée en 1913 par les pères allemands de la Société du Verbe Divin est à l’abandon depuis 1917, les pères ayant reçu l’ordre de quitter le Togo. Le père Lelièvre entreprend donc de reconstruire la mission, qu’une tornade l’obligera à reconstruire une deuxième fois. En plus de ces travaux, le père étudie les origines, les mœurs et la langue à déclinaisons des Kotokolis. Au début de son séjour, les enfants, apeurés, le fuient. Peu à peu, cependant, écrit-il dans l’Echo de 1929, les gens se sont apprivoisés. Maintenant, ils viennent librement à la mission. En avril 1931 : Maintenant l’église est pleine, le soir, pour le catéchisme ; le dimanche, elle est bondée. Il pense alors à construire une station secondaire à Bafilo, village plus important qu’Alédjo, et situé à 16 km plus au nord.
Après son congé de 1934, il retrouve sa communauté d’Alédjo, le 8 juin 1935. Il entreprend alors la construction d’une chapelle à Bafilo. Il raconte alors, longuement, une cérémonie de baptêmes à Alédjo et la bénédiction de la chapelle de Bafilo par le père Chazal pro-vicaire du Togo et en présence de quelques confrères du nord et du sud.
En 1937, le nord-Togo est érigé en préfecture apostolique avec monseigneur Strebler comme préfet. Celui-ci, accompagné du père Lelièvre, entreprend, sans tarder, une visite dans sa préfecture qu’il parcourt jusqu’à Dapango, dans le nord du pays. En mars 1938, monseigneur Strebler écrit, à l’occasion du jubilé d’argent du père Lelièvre : Il a travaillé 12 ans dans la préfecture et préparé le 1er catéchisme en langue Tem. Il est membre de mon Conseil et, de lui, dépend beaucoup le bon esprit. C’est un bon prêtre qui prie et travaille bien.
En 1946, il rentre en congé et participe à l’Assemblée générale. Il est donc estimé malgré quelques critiques qu’on a faites à son sujet. D’ailleurs, le préfet apostolique écrit de lui : Il est ici notre plus ancien prêtre, un homme sage, un bon et calme conseiller.
De retour au Togo, il reprend sa vie de missionnaire, mais avec plus de difficultés. Il écrit en septembre 1950 : Je commence à prendre de l’âge. Je ne peux plus faire les tournées de la montagne. Les montées m’essoufflent. Et les années d’Afrique se font de plus en plus lourdes sur ses vieilles épaules. En 1952, après 41 ans de présence en Afrique, il rentre définitivement en France, sans pouvoir assister au couronnement de son œuvre : l’ordination du premier prêtre africain du nord-Togo.
Il rejoint la maison de retraite de La Croix-Valmer en mai 1952. Pendant plusieurs années, il assure un petit service paroissial, le dimanche. En 1954, il est décoré de la médaille de bronze de la météorologie nationale pour avoir aidé, pendant de nombreuses années, par ses observations et ses renseignements, les services météorologiques du Togo.
En 1963, à l’occasion de son jubilé d’or, monseigneur Strebler lui consacre un article dans l’Echo : Le père Lelièvre fait partie de la première équipe qui, en 1926, fonda l’Eglise du nord-Togo. Il évangélisa Alédjo et les villages voisins. Il avait un dispensaire où il passait plusieurs heures par jour à soigner les plaies, soulager ceux qui souffraient. En plus de cela, rien ne lui était plus cher que la classe de catéchisme. Habituellement seul dans sa mission, il menait la vie d’un vrai moine : prière, ministère, travail manuel. Puis il parle du savant en décrivant le jubilaire comme un botaniste, un météorologiste, et un ethnologue.
Peu à peu, la santé du père Lelièvre décline. La maladie, qu’il supporte courageusement, le terrasse. Il décède à La Croix-Valmer, le 26 septembre 1968.
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