Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 9 octobre 1904 à St Pierre d'Arthéglise dans le diocèse de Coutances, France membre de la SMA le 27 juillet 1930 prêtre le 1er juillet 1934 décédé le 23 octobre 1989 |
1934-1935 Pont-Rousseau, professeur décédé à Montferrier, France, le 23 octobre 1989, |
Le père Alphonse MARGUERIE (1904 - 1989)
Alphonse Marguerie est né le 9 octobre 1904 à Saint-Pierre d’Arthéglise, près de Barneville-Carteret, dans le Cotentin. Sa famille est profondément chrétienne. Un de ses frères deviendra prêtre diocésain et une de ses sœurs consacrera sa vie à l’éducation de la jeunesse dans le cadre de l’enseignement catholique.
Après ses études secondaires à l’institut catholique de Saint-Lô dans la Manche, Alphonse décide d’entrer dans la Société des Missions Africaines. Agé de 24 ans, il est admis à la maison de formation de Chanly, en Belgique, pour son noviciat et sa philosophie. Il y fait son premier engagement dans la SMA le 27 juillet 1930, puis rejoint le "150", à Lyon, pour ses études de théologie. C’est là qu’il est ordonné prêtre le 1er juillet 1934.
Le père Alphonse Marguerie est alors nommé au petit séminaire sma des Naudières, à Rezé, comme professeur de sixième. Un an plus tard, il est affecté au collège Saint-Louis de Tantah en Egypte, en remplacement du père Victor Rublon, retenu en France. Pendant 11 ans, sous la responsabilité du père Marius Micoud, supérieur du collège, il sera un professeur compétent et consciencieux. Chaque fois qu’il le peut, il aide aussi ses confrères dans la pastorale, soit au Caire, soit dans les paroisses environnantes. Il aime beaucoup le ministère paroissial et il est très heureux, lorsqu’il est nommé, en 1946, à la paroisse de Zeitoun. Pendant 6 ans, il sera un pasteur toujours disponible, très proche de ses fidèles.
Le père Marguerie aurait aimé rester à Zeitoun, mais, après 17 ans de présence en Égypte, il est rappelé en France pour remplacer le père René Marzin. Le conseil provincial avait besoin d’un confrère plein d’équilibre et de bon sens pour assurer l’économat du petit séminaire des Naudières. Il fallait bien un Normand comme lui, solide, entreprenant et obstiné, pour remettre à flot une gestion plus ou moins à la dérive.
Il va donc être économe pendant 12 ans, de 1952 à 1964. Il est partisan obligé et convaincu d’une politique de rigueur, ce qui ne manque pas, parfois, de soulever de fortes critiques… au point qu’un jour, en 1958, il propose sa démission qui est refusée par le provincial. Il lui faut alors une grande force d’âme pour rester à la barre et maintenir le cap, coûte que coûte. Et c’est une fois les finances assainies, qu’il demande à être relevé de sa charge. Il est remplacé par le père François Fénéon, revenant du Zaïre.
Le père Marguerie laisse donc sa place d’économe, mais on lui demande aussitôt de devenir procureur, toujours aux Naudières, travail qu’il acceptera de faire pendant 6 ans , de 1964 à 1970. A cette date, il accepte de reprendre l’économat de la nouvelle maison de Rezé. Après avoir vécu si longtemps dans la région nantaise, on peut comprendre pourquoi beaucoup le connaissent : les maraîchers, les commerçants, les nombreux bienfaiteurs, les parents des séminaristes, les membres de l’Amicale des anciens élèves du petit séminaire des Naudières.
En 1976, le père Marguerie est déchargé de toute fonction pour prendre, sur place, une retraite bien méritée. Il continue pourtant de travailler ; devenu jardinier-paysagiste, il cherche à rendre plus agréable l’environnement de la propriété. Ayant la confiance de ses confrères, il est choisi, en 1979, comme vice-supérieur de la communauté de Rezé. C’est en 1982, âgé de 78 ans, qu’il sera déchargé de toute responsabilité.
En 1981, sa sœur tombe gravement malade. L’année suivante, le père passe quelque temps auprès d’elle, à Barneville. Le 27 mai 1984, le père Marguerie fête ses 50 ans de sacerdoce à Rezé, entouré de monseigneur Redois, ancien évêque de Natitingou, du père Joseph Hardy, ancien supérieur général, du père François Fénéon. Ce dernier, devenu provincial, prononcera l’homélie au cours de l’Eucharistie et il avouera : En 1964, au moment où l’on m’a demandé de vous remplacer comme économe de la maison des Naudières, d’aucuns me conseillaient de ne pas accepter cette charge, si mon prédécesseur restait dans la maison. Je ne me suis jamais repenti d’avoir passé outre. Présent, mais discret, respectueux de mes initiatives, vous avez su me prodiguer de précieux conseils, lorsque j’avais recours à votre longue expérience. Et je n’oublierai jamais les innombrables services que vous m’avez rendus, ne serait-ce que pour les foires-expositions et les ventes de charité. Vous avez toujours été pour moi un aîné délicat et attentif, et, malgré la différence d’âge, un véritable ami. A ce jubilé, le père Georges Cadel, son compatriote de Normandie, ancien missionnaire fidei donum, sera aussi présent pour représenter son frère prêtre qui n’a pu se déplacer à cause de son âge et de sa santé.
Le père Marguerie a toujours accepté dans la foi les charges que ses supérieurs lui ont confiées. C’est, dans le même esprit de dépouillement, qu’il quitte Rezé en 1986 pour rejoindre avec son ami, le frère François-Marie Abguillerm, la maison de retraite de Montferrier, maison qui lui paraît pourtant si loin de sa Normandie natale et de la région nantaise dans laquelle il s’est enraciné. Au moment de partir, il écrit quelques mots à l’équipe provinciale : Ce n’est pas sans un pincement de cœur que je quitte Rezé, vous le devinez bien. On ne passe pas trente ans dans une maison sans s’y attacher. Mais il faut savoir s’arrêter et se détacher de ce qui vous a été cher.
Avant de quitter Rezé, le père Marguerie avait déjà eu quelques ennuis de santé. A Montferrier, il va baisser doucement, avant de s’éteindre, trois ans plus tard, le 23 octobre 1989, à l’âge de 85 ans.
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