Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 22 septembre 1907 à Bourg-Blanc dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 28 juillet 1929 prêtre le 6 janvier 1934 décédé le 1er novembre 1980 |
1934-1936 Offémont, professeur décédé à Paris, France, le 1er novembre 1980 |
Le père Jean THÉPAUT (1907 - 1980)
Le Père Jean Thépaut naît le 22 septembre 1907 à Bourg-Blanc, non loin de Brest, dans une famille modeste, mais d’une foi solide, d’un papa honnête et laborieux, et d’une maman vénérable, toute pleine de Dieu. Tout jeune, Jean allait parfois servir la messe à des prêtres âgés vivant dans une maison de retraite voisine. C’est là que l’un des prêtres remarqua ses qualités d’intelligence, d’âme et de cœur, et commença à lui donner ses premières leçons de latin (père Urvoy).
En octobre 1922, Jean entre au petit séminaire de Pont-Rousseau où il poursuit ses études secondaires, puis il rejoint le noviciat à Chanly en Belgique où, par le serment, il devient membre de la SMA le 28 juillet 1929. Il rejoint ensuite, à Lyon, le grand séminaire du 150. Les professeurs portent sur lui le jugement suivant : Il semble sincèrement pieux, assez régulier, bon caractère, estimé de ses confrères et de ses maîtres. Il réussit assez bien dans ses études, malgré des maux de tête fréquents. Il est ordonné prêtre le 6 janvier 1934.
Le 10 juillet suivant, on le nomme professeur à Offémont, dans l’Oise, affectation qu’il accepte volontiers, mais avec un peu d’appréhension. Il manifeste plusieurs fois son désir de partir en Afrique, mais c’est au séminaire de Pont-Rousseau qu’il est envoyé en 1936. Il sera professeur de mathématiques, puis préfet de discipline et, en 1939, directeur spirituel. Il aura la joie d’y avoir comme élèves ses deux neveux qui deviendront, plus tard, les Pères Roger et Joseph Le Roch.
En 1939, la guerre éclate. Jean, caporal-chef, est mobilisé mais, en 1940, il retrouve le séminaire de Pont-Rousseau qu’il suivra dans ses déplacements à la rue du Ballet et à la Foucaudière dans le Maine-et-Loire, avant de revenir, à la libération, dans ses propres bâtiments des Naudières.
C’est en décembre 1944 que le Père Thépaut reçoit enfin son affectation pour la Côte d’Ivoire mais, à cette époque, les transports sont difficiles et le Père devra attendre septembre 1945 pour faire ses adieux à son cher papa mourant, dont, d’ailleurs, il apprendra le décès à l’escale de Dakar.
A son arrivée en Côte d’Ivoire, il est désigné pour la mission d’Abengourou où il ne reste qu’un an puisque, en 1946, monseigneur Boivin le nomme supérieur du petit séminaire de Bingerville et, en même temps, vicaire général du diocèse d’Abidjan. Supérieur du séminaire de Bingerville ! Les amitiés que le Père Thépaut sut créer alors autour de sa personne et de sa maison, celles des prêtres d’aujourd’hui qui furent, un temps, ses disciples et celles de beaucoup d’autres qui ne firent que passer, témoignent mieux que toute parole de la qualité du contact qui s’était accompli entre le père et ses fils, de l’atmosphère, à la fois austère mais aussi laborieuse et familiale, qui régnait dans cette maison et faisait qu’on aimait y revenir !… Vicaire général ! Il dut pendant de nombreuses années en assumer les fonctions et aussi un long temps, un trop long temps, la charge d’administrateur apostolique entre le moment où monseigneur Boivin, fatigué, dut se retirer et le moment où le pape Jean XXIII nomma un nouvel archevêque, monseigneur Bernard Yago (père Urvoy).
En 1961, libéré de ses fonctions, le père Thépaut revient à Abengourou dont il est nommé curé mais, dès 1964, il est élu supérieur régional des confrères de la Province de Lyon en Côte d’Ivoire, avec résidence à Dabou. Avec regret, il quitte donc Abengourou et, pendant cinq années bien éprouvantes pour lui, physiquement et moralement, il va visiter ses confrères, s’informer des problèmes, partager les peines comme les joies, encourager.
A la fin de son mandat en 1969, il désire retourner à Abengourou. Monseigneur Eugène Kwaku accepte. Le père Thépaut assure alors la permanence à la paroisse, tout en étant chargé des finances et de l’économat. Il fait la catéchèse à des enfants du primaire, s’occupe de la Légion de Marie, réunit périodiquement quatre groupes d’Action Catholique des familles. Mais, en novembre 1974, on signale qu’il a de sérieux ennuis de santé, qu’il a perdu 7 kg depuis juillet. On pense alors à un cancer. Le père qui, en présence de nombreuses personnalités, a reçu la médaille d’officier de l’Ordre national ivoirien, rentre en congé en 1975. On découvre, dans son bilan de santé, que son estomac a plus que doublé et on décide de l’opérer. En septembre, on signale que sa convalescence se poursuit normalement et qu’il reprend du poids.
En novembre 1975, de retour à Abengourou, il est un élément de sagesse et d’équilibre au milieu de l’équipe paroissiale. En janvier, très affecté par le décès de sa sœur et d’un ami d’Abidjan, il écrit : Pour moi, je m’efforce d’être utile dans cette équipe de jeunes d’Abengourou et de rester jeune. Je m’occupe de cinq équipes d’A.C.F. qui me manifestent leur attachement. Ne pas être encombrant, l’humilité vient de l’amour. Accueillons le Seigneur dans l’intimité et la tendresse de notre cœur. Lui saura nous guider dans nos aspirations à la sainteté.
En 1980, les ennuis de santé recommencent. Le 14 octobre, il est rapatrié d’urgence et est opéré suite à une hémorragie aux intestins. Le Père Thépaut décède le 1er novembre 1980, à l’âge de 73 ans, à l’hôpital Bégin à Paris.
On trouvera ces mots dans son testament : Ma vie durant, je me suis efforcé, souvent maladroitement mais toujours sincèrement, d’être un homme de paix, et mon plus grand désir est de mourir en paix avec tous. Tous ceux que j’ai rencontrés sur ma longue route, tous ceux que j’ai pu blesser ou peiner, qu’ils me pardonnent !
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