Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 15 octobre 1903 à Lambézéllec dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 30 juillet 1924 prêtre le 9 juillet 1929 décédé le 3 novembre 1978 |
1929-1930 Saint-Priest, professeur 1930-1941 vicariat du Delta du Nil 1941-1968 missionnaire en Côte-d'Ivoire 1941-1949, Treicheville et Memni 1949-1960, Tiassalé, Agboville et Treicheville 1961-1968, procure d’Abidjan 1968-1978 La Croix-Valmer décédé à Saint-Tropez, France, le 3 novembre 1978, à l'âge de 75 ans |
Le père Jean-François JESTIN (1903 - 1978)
Jean-François Jestin naît à Lambézéllec dans le diocèse de Quimper, le 15 octobre 1903. Son père Pierre-Marie Jestin, ouvrier d’arsenal, et sa mère Marie Branellec sont des chrétiens pratiquants. Jean-François est baptisé dès le lendemain de sa naissance.
Il va à l’école chez les frères, puis entre au séminaire des Missions Africaines de Pont-Rousseau en 1916 et termine ses études secondaires à Saint-Priest, près de Lyon, en 1922. Il rejoint alors Chanly, en Belgique, pour le noviciat qu’il termine en prononçant son serment le 30 juillet 1924. Il entre, ensuite, au grand séminaire des Missions Africaines de Lyon mais, dès le 10 mai 1925, il le quitte pour effectuer son service militaire à Sarrebruck. De retour au grand séminaire, où il se fait remarquer par une intelligence solide, des dons musicaux réels, de belles qualités sportives, il est ordonné prêtre le 9 juillet 1929.
Il espère partir en Afrique, mais on le nomme professeur à Saint-Priest pour un an. Il est enfin affecté en Egypte, au vicariat apostolique d’Héliopolis et nommé au collège catholique de Tanta, qui jouissait alors d’une réputation flatteuse. Le père Jean-François Jestin fut désigné pour y créer un cours de commerce. Il travailla avec acharnement et put ainsi ouvrir ce cours qui, en trois ans, préparait à un examen officiel, sanctionné par un diplôme reconnu par le gouvernement. Les élèves y accoururent en nombre.
Quoique très exigeant, le père était très estimé des élèves et des familles. Les succès remportés par la fanfare qu’il dirigeait venaient encore accroître sa renommée. Un acte de dévouement le rendit célèbre : Il n’hésita pas, un jour, à se jeter à l’eau, en soutane, pour sauver un jeune arabe qui se noyait dans un canal. Chaque année, jusqu’au départ du père Jestin, au jour anniversaire du drame, la famille vint offrir un poulet en signe de reconnaissance.
En 1941, il est vicaire à Saint-Marc de Choubra où il restera jusqu’en 1946. C’est à cette date qu’il est envoyé en Côte d’Ivoire et nommé vicaire à Treichville, puis à Memni où il donne toute satisfaction. Il devient, en 1949, supérieur de la mission de Tiassalé où il se fait aimer de tous et se montre très bon missionnaire. On le nomme ensuite supérieur de la mission d’Agboville puis, en 1955, supérieur de Sainte-Jeanne d’Arc de Treichville, où il mène très bien sa barque. Parfois un peu bourru, mais avec un cœur d’or, dévoué et surnaturel, il est passé partout en faisant le bien.
En juillet 1961, alors qu’il est en France, il est de nouveau nommé par monseigneur Yago en pays adjoukro pour y fonder la paroisse d’Orbaf détachée de Dabou. Mais le docteur Plauchu de Lyon s’y oppose : il veut le faire hospitaliser pour parasitose intestinale et troubles du sang. Le père Jestin pourra cependant partir pour la Côte d’Ivoire au mois de novembre de la même année. A Orbaf, comme autrefois en Egypte, il s’intéressera à la musique, et il fera preuve d’un bel esprit œcuménique en entraînant la fanfare de l’église méthodiste. Son évêque lui demande d’assurer un interim comme procureur des missions catholiques, à Abidjan. Toujours disponible et riche d’une expérience longue et variée, il sera également chargé de l’aumônerie des hôpitaux d’Abidjan. C’est là qu’en 1968 il fut atteint d’une hémiplégie et dût être rapatrié d’urgence. Ainsi commençait une longue période de dix ans de souffrances.
Pendant son long séjour à la Croix-Valmer, le père Jestin fera l’admiration de tous les supérieurs qui viendront le visiter. Il seront tous d’accord pour dire sa gentillesse, son acceptation admirable de son infirmité, sa grande piété. Il avait l’habitude de répondre, en termes émus et chaleureux, aux vœux qu’on lui offrait, témoignant ainsi beaucoup de respect et d’affection à ses amis et à ses supérieurs.
Le Père Ranchin, arrivé depuis quelque temps à La Croix-Valmer, sera le dernier témoin des souffrances et du grand esprit de foi que le père Jestin témoignera avant de mourir. Voici ce qu’il écrira dans "Le Lien" de décembre 1978 : Personnellement, je gardais le souvenir du merveilleux boute-en-train qu’était le père Jestin lors des réunions sacerdotales en Côte d’Ivoire. En arrivant à la Croix-Valmer, le 10 juin dernier, je trouvais un grand malade ayant de la peine à faire quelques pas dans sa chambre et beaucoup de difficultés à faire comprendre les quelques mots qu’il essayait de prononcer. Cependant, il était resté lucide. Il suivait bien la petite exhortation que je lui faisais, le matin, en lui portant la Sainte Communion. Il aimait que je lui donne des intentions pour orienter sa prière et l’offrande de ses souffrances. Il a prié et souffert pour les confrères plus jeunes qui œuvrent en Mission. Il a porté dans son cœur de prêtre les intentions de l’Eglise. Le vaillant missionnaire des bords du Nil, de la lagune Ebrié et du golfe de Guinée est venu terminer ses jours sur les rives de la Méditerranée. Il a, en vrai breton, rêvé de vastes horizons et, en apôtre zélé, étendu sa prière aux dimensions du monde. Quelques jours avant sa dernière attaque, en fidèle fils de monseigneur de Marion Brésillac, il avait offert toutes ses souffrances et ce qui lui restait de vie pour le clergé africain.
Le Père Jean-François Jestin est décédé le 3 novembre 1978, à la Croix-Valmer.
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