Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 6 avril 1923 à Plabennec dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 2 décembre 1944 prêtre le 6 juillet 1949 décédé le 7 novembre 1986 |
1950-1983 missionnaire en Côte-d'Ivoire décédé à Soubré, Côte-d'Ivoire, le 7 novembre 1986,
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Le père Jean-Louis ROUMIER (1923 - 1986)
Jean-Louis Roumier est né le 6 avril 1923 à Plabennec, dans le Finistère. Il est baptisé le lendemain de sa naissance. Ses parents, Joseph Roumier et Louise Le Coz, catholiques pratiquants, sont agriculteurs. Il auront huit enfants : trois garçons et cinq filles, parmi lesquels il y aura deux prêtres et une religieuse.
La formation secondaire de Jean-Louis commence au petit séminaire des Missions Africaines à Pont-Rousseau, près de Nantes, de 1936 à 1942, puis au séminaire de Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine), où il fait sa philosophie et son noviciat. C’est le 2 décembre 1944 qu’il prononce son serment qui le fait membre des Missions Africaines. Il entre ensuite au grand séminaire du "150" à Lyon, mais, dès le 15 février 1945, il est appelé à faire son service militaire qu’il accomplit en Allemagne avec le grade de caporal. Son service terminé, il rejoint à nouveau le grand séminaire, où il sera ordonné prêtre le 6 juillet 1949.
Quelques mois après son ordination, il reçoit sa nomination pour le vicariat apostolique de Sassandra en Côte d’Ivoire. Pour s’y rendre, le père Roumier, en compagnie du Père Guillou qui s’en va au Dahomey, s’engagera à bord d’un langoustier de Douarnenez, et ce n’est qu’au terme d’un voyage long et mémorable, après avoir connu pannes et corvées, qu’il atteindra Port-Etienne, en Mauritanie. De là, il prendra un hydravion pour Dakar, puis un paquebot pour la Côte d’Ivoire. Dans le vicariat de Sassandra, il connaîtra successivement Fresco, Grand Lahou et Gagnoa, mais il séjournera seulement un an dans chacune de ces missions, avant d’être nommé à Lakota dont il sera responsable, et où il restera 22 ans.
Le Père Roumier très actif, pieux, entreprenant, comme le signale un visiteur de mission, se met aussitôt à la tâche. Il commence la construction d’une église qu’il fera très belle avec portes en fer forgé… Il construit aussi la maison des pères, des sœurs, les bâtiments scolaires, le dispensaire de la mission, le foyer d’accueil des jeunes filles, l’église de Zikisso. Bâtisseur émérite de constructions en agglomérés, il l’a été tout autant de constructions spirituelles ici à Lakota où, avec ses collaborateurs, il a su bâtir la belle communauté chrétienne de cette paroisse, dira monseigneur Tekry. Cette paroisse couvre un secteur de 60 000 habitants et, si l’on trouve dans les villages de belles communautés chrétiennes, la ville de Lakota est peuplée de dioulas et n’a d’intérêt que par les écoliers et les étudiants. C’est pourquoi, peut-être, certains habitants de Lakota auront l’impression d’être un peu abandonnés.
Pendant un de ses congés, le père, qui souffre d’une cheville douloureuse, est obligé de rentrer en clinique. En mai 1975, il annonce son retour en France et son inscription à la semaine de prières de Troussures. Lorsqu’il revient en Côte d’Ivoire, il rejoint la mission de Oumé dont il est le responsable : Il s’habitue peu à peu ; il reçoit gentiment, à la mission, les gens qui viennent s’asseoir, à leur aise, chez lui. C’est intéressant de voir des missionnaires qui ont fait leur aggiornamento. En février 1980, il exprime son désir de devenir prêtre- habitué à Kpapékou, sans avoir charge de mission et, surtout, de construction. Il pense qu’il peut encore servir en paroisse.
Il rentre en congé en 1980, suit la retraite de Rezé et s’inscrit pour la session d’hiver à l’Arbresle, où il trouvera une ambiance sympathique, fraternelle. Le 1er janvier 1982, il écrit qu’il a repris ses activités depuis août 1981, toujours à Kpapékou, et qu’il visite les villages.
Il est alors victime d’un accident cardiaque, et doit rentrer en congé. Ce sera l’hôpital, pendant plus d’un mois, à Morvan, où il reçoit un stimulateur cardiaque ; puis il fait une cure à Guilers pendant un mois. Le 7 décembre 1982, il a rejoint Plabennec où il continue de se reposer. Il occupe son temps à suivre des séances d’initiation biblique. Le 10 mai 1983, il obtient enfin le feu vert pour retourner en Afrique mais, cette fois-ci, il sera prêtre-habitué à Soubré. Il reprend ses visites dans les villages. La santé se maintient au point de lui permettre, au moment de Noël, de parcourir 400 km de pistes.
Cependant, en 1984, il revient en France pour un changement de piles puis, en juin 1986, il consulte, de nouveau, le docteur qui écrit : Je ne vois rien à conseiller au père Roumier, si ce n’est de revenir me voir dans deux ans.
Le 7 novembre 1986, le père Roumier part, en compagnie d’un abbé ivoirien et d’un catéchiste, pour un village très éloigné de Soubré. Après avoir laissé l’abbé dans un premier village, il continue sa route et tombe deux fois en panne. Il part à pied et se repose dans un campement où il décède peu après, vers 17 heures.
Le père doit être inhumé à Lakota. Le corps arrive le 12 novembre. Pendant la veillée nocturne, c’est un défilé ininterrompu près du cercueil. A 21 heures, l’église est remplie et, en présence du jeune frère et de la jeune sœur du Père Roumier, la prière est pleine de foi et d’espérance. Puis les chorales assurent l’animation, pendant que les gens honorent le corps du père en dansant autour du cercueil.
Le lendemain 13 novembre, la messe, présidée par monseigneur Tekry, est célébrée par trois évêques et une soixantaine de prêtres, dont le supérieur général des Missions Africaines et le vice provincial de Lyon. Les sœurs, très nombreuses, entourent le cercueil. Dans son homélie, monseigneur Tekry rappellera que le père Roumier, qui est resté plus de 20 ans à Lakota qu’il a marqué de son empreinte, fait partie de la lignée de ceux qui ont jeté la semence et qui patiemment, jour après jour, ont préparé la moisson.
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