Société des Missions Africaines – Province de Lyon
né le 24 octobre 1932 à Saint Lumine de Coutais – diocèse de Nantes membre de la SMA le 25/07/1953 ordonné prêtre le 26/10/1958
décédé à Montferrier sur Lez le 22 janvier 2017 à l’âge de 85 ans La cérémonie des obsèques a été célébrée le jeudi 26 janvier 2017 à 10 h 15 en la chapelle de Montferrier (34) |
René GROSSEAU 1932 – 2017 Il rêvait depuis longtemps de pouvoir finir ses jours à la maison de retraite des Missions Africaines de Montferrier ! Les circonstances en ont décidé autrement et il n’y aura passé que quelques jours avant de rejoindre Celui qu’il aura servi fidèlement pendant 58 ans comme prêtre, dont 36 années en Afrique. Les marques de sympathie à l’occasion de son décès marquent l’estime qu’il a laissé autour de lui et la reconnaissance de ceux avec qui il a travaillé : prêtres et laïcs ont témoigné qu’il fut, selon le mot de notre fondateur, « missionnaire du fond de son coeur » Enfance et jeunesse René est né le 24 octobre 1932 à St Lumine de Coutais dans le diocèse de Nantes. Un an auparavant, le 15 septembre 1931, mourait à Niamey au Niger René Grosseau SMA, son oncle. C’est sans doute en mémoire de ce tonton qu’il recevra le même prénom le jour de son baptême. Il est le quatrième d’une fratrie de 6 enfants. Le papa est cantonnier, la maman s’occupe de ses enfants. Après l’école primaire du village, il entre à Pont Rousseau à Rezé en 1943. Déjà, il manifeste les traits d’un caractère bien affirmé : « Bon coeur, mais susceptible et pointilleux, un peu fier, tendance à délaisser les matières dans lesquelles il ne réussit pas (mathématiques et sciences) ». Il fait son service militaire de 1954 à 1956 et il est noté ainsi : « Esprit très posé, mûr, très apprécié de ses chefs, spécialement de son capitaine pour son équilibre ; très grande simplicité, influence certaine sur ses camarades, jugement posé. » Premiers pas dans le sacerdoce Ordonné prêtre en octobre 1958, il fait une année pastorale à Lyon : « Esprit clair, dit-on de lui, demande conseil, prépare beaucoup ce qu’il a à faire… a du jugement … a été sympathique à tous… ». En 1960, il est nommé à Chaponost comme professeur d’Anglais. Il pense bien sûr à l’Afrique et il demande de rejoindre le nord Dahomey où le climat est sec et où il pourra prendre la relève de son oncle et servir ainsi l’Eglise d’Afrique. Ouidah, au Dahomey :1965-1974 Ce n’est qu’en 1965 qu’il reçoit sa feuille de route. Ce n’est pas le nord Dahomey, mais Ouidah, au sud où pendant trois années, il va exercer ses talents de pédagogue au petit séminaire. Il y enseigne l’anglais et se met à l’étude de la langue locale. Mais son désir est de partir en paroisse, désir qui se réalise puis qu’en 68, et jusqu’en 74, il sera vicaire à la paroisse de Ouidah. Certes, ses supérieurs le pressentent pour venir faire des études en France mais « je crois être en mesure de dire simplement ce que je suis ou non capable de faire, et avant de vous écrire, j’ai pris conseil » leur répond-il. Il n’y aura pas de suite à ce projet. Missionnaire en brousse En 1974, il est nommé curé de Zinvié. « Zinvié centre, pas fameux du tout et la centaine de chrétiens est perdue dans la neuve, vaste, chère et laide église ! Je n’ai pas 5 jeunes à la messe le dimanche et malgré les appels réitérés, la chorale du dimanche va en mourant tout doucement. Le plus intéressant n’est pas là, mais dans un autre village où je viens me regonfler : des jeunes et une communauté qui en veut… C’est dur certains jours. » En 1978, le Conseil Provincial le nomme vice-régional tout en gardant sa charge curiale qu’il gardera jusqu’en 1985. En 1983, la Province lui propose un service en France mais il trouve de bonnes raisons pour dire qu’il ne se sent pas capable. Sur le lac de So-Tchanhoué Il accepte de partir comme curé de So-Tchanhoué, sur le lac, dans les villages lacustres, en 1985 lorsqu’il sait que Germain Flouret est d’accord pour travailler avec lui. Ce dernier sera remplacé par André Perrin en 1990. De ces 12 années passées sur le lac, il gardera un souvenir ému : « Il me reste le souvenir de ces douze années passées au milieu des Lacustres, souvenir extrêmement riche fait de joies, d’épreuves et d’amitiés solides qui ne se dénoueront pas avec le temps. J’ai donné un peu, sans doute, mais j’ai surtout reçu beaucoup. Dire que la séparation a été dure pour moi ne signifie rien du tout, ce fut pire ». A Calavi, paroisse Sainte Bakhita Il y passe 4 ans, de 1997 à 2001.Comme partout où il est passé, il se donne à plein avec la construction de l’église et du presbytère. La fatigue, toutefois, commence à se faire sentir et il envisage de rester en France, conscient aussi des changements qui s’annoncent avec l’arrivée des jeunes confrères africains. « Décision difficile à prendre, mais qui me semble s’imposer devant les changements à venir » reconnait-il lui-même. Les dernières années Il rentre donc en 2001 en France et après un recyclage à Lyon, il va rester au 150 pour seconder le responsable du SIP, puis du MAP (ce que l’on nommait autrefois Procure) où son travail consciencieux sera d’un grand secours. Le mal va bientôt faire son apparition... Il n’y a pas de place à Montferrier et il est soigné dans les hôpitaux à Lyon, supportant courageusement l’épreuve, très handicapé par ses oreilles. Pour ne pas rester isolé et enfermé sur lui-même, il « avale » les livres que lui passe Michel Dujarier. Enfin, début janvier 2017, il peut rejoindre la maison de retraite. Il n’y restera que quelques jours. Extraits de l’homélie de ses funérailles le 26/01/2017 Ce qui nous rassemble, ce matin, pour cette eucharistie, c’est l’amitié profonde que nous avons tous pour René. Parents ou amis, nous sommes venus pour l’accompagner. Mais posons-nous la question : dans quel esprit sommes-nous ici ce matin ? Je suis sûr que, au-delà de notre peine – qui est certes bien légitime ! - c’est plutôt à sa joie que nous participons, car il est maintenant parvenu à son but. Il est auprès du Père, vivant pleinement pour toujours, dans le Royaume de l’amour. C’est bien vers ce but que nous marchons tous. René, qui nous a précédés, va continuer de nous aider. Il nous appelle à le rejoindre, pour vivre dans la joie du bonheur éternel. Durant de longues années au Bénin, de nombreux Pères –ici présents - ont eu le plaisir de travailler avec lui, au diocèse de Cotonou. Tous, nous l’avons fort apprécié, en raison de son élan missionnaire. Partout, sans bruit mais avec conviction, il a oeuvré pour la Mission. Que ce soit sur la terre ferme, ou sur le grand Lac Nokoué, son nom est resté bien ancré. Il n’a jamais cessé d’annoncer l’Evangile. Et là, je pense qu’il a suivi l’exemple de son oncle René. Celui-ci était prêtre de la SMA. Après quelques années de travail au sud de la Côte d’Ivoire, il fut envoyé à Niamey pour y rejoindre les premiers missionnaires du Niger. Mais il y est décédé presque aussitôt : tout jeune, il avait fait le don de sa vie ! René fut toujours très soucieux d’annoncer la Bonne Nouvelle. Pour cela, il avait le souci d’apprendre la langue locale, mais aussi de bien former ses catéchistes, et surtout de rejoindre les gens les plus éloignés, afin que tous puissent rencontrer le Christ. Très proche de chacun, il fut aimé de tous. Et l’Esprit Saint a fait fructifier son labeur. De tout cela, d’un même coeur, rendons grâce au Seigneur ! Michel Dujarier
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