Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Père Camille ALLAIN
Né le 17 juillet 1937 à Saint-Même-le-Tenu (L-A), diocèse de Nantes
Membre de la SMA le 16/07/1959
Ordonné prêtre le 05/12/1964
1965-1966 |
Lyon |
licence en théologie |
1966-1970 |
Chamalières |
Professeur et économe |
1970-1972 |
Man (RCI) |
Aumônier du collège catholique |
1972-1976 |
Man |
Cure de la paroisse Saint-Michel ; |
1976-1980 |
Rezé |
Supérieur de la maison |
1980-1983 |
Paris, Hidalgo |
Secrétaire provincial |
1983-1991 |
Biankouma (RCI) |
1980-1987, vicaire 1897-1991, curé |
1991-1994 |
Man |
Curé de la paroisse Sainte-Thérèse ; |
1994-1997 |
Paris Hidalgo |
Secrétaire provincial |
1997-2003 |
Lyon 150 |
Service informatique des procures |
2003- 2006 |
Lyon |
Assistant à la comptabilité provinciale |
2006- 2016 |
Lyon |
au service des paroisses de la Guillotière (diocèse de Lyon) et hôtelier du 150 |
2017 |
Montferrier |
Au service de la communauté |
Décédé à Montferrier sur Lez le 25 juillet 2017
à l’âge de 80 ans
La cérémonie des obsèques a été célébrée le mercredi 2 août 2017 à 10 h 15 dans la chapelle des Missions Africaines à Montferrier sur Lez (34) |
La dernière nomination de Camille du 10 décembre 2016 disait ceci : Le Conseil te nomme à Montferrier pour seconder le responsable de la communauté … Avec lui, tu verras ce qu’il convient de faire pour lui faciliter son travail. Déjà nous te remercions pour ta disponibilité et nous ne doutons pas que tu seras un bon compagnon pour nos confrères plus âgés. Camille n’a pas eu le temps de remplir pleinement sa charge. Le Seigneur est venu le chercher plus vite que prévu !
Les commencements :1937-1964
Camille est né le 17 juillet 1937 à Saint-Même le Tenu dans le diocèse de Nantes et baptisé le jour même. Il a cinq sœurs et trois frères et son papa est cultivateur. Après ses études primaires, il entre à Pont-Rousseau en 1949 et obtient le BEPC et la première partie du baccalauréat. En 1956, il va à Chamalières où il reste deux années à la fin desquelles il obtient la seconde partie de son baccalauréat en option philosophie en 1958, puis il fait son année de noviciat qu'il termine par son premier serment temporaire. A la fin de son noviciat, ses supérieurs le notent ainsi : "piété tranquille et sereine, bonne humeur souriante, tempérament ouvert et tranquille." (08/05/59)
Pour son service militaire, il passe 13 mois en France, à Coëtquidam puis 14 mois en Algérie où il est dactylo secrétaire du commandant en second. Son aumônier militaire souligne qu'il a été "heureux de compter sur ce séminariste auquel on pouvait réellement faire confiance." (01/01/62) A la fin de ses études de théologie au 150, il est ordonné prêtre dans la chapelle des Naudières à Rezé (44) par Mgr Berlier, évêque de Niamey le 5 décembre 1964
Les premiers pas :1964-1972
Après sa licence en théologie à Lyon (mention bien) Camille est nommé à Chamalières, d’abord comme professeur de morale fondamentale puis économe. Il y reste jusqu’en 1970 et gardera de cette période un bon souvenir. Mais il est nommé en Côte d’Ivoire dans le diocèse de Man et lui qui aspire à travailler en paroisse, le voilà aumônier au collège catholique de Man. Il se trouve à l’aise avec les jeunes et dans le service des vocations. Il lance les Jeunes Témoins du Christ et tente de monter une équipe de scouts.
La paroisse, enfin ! 1972-1976
En 1972 il devient curé de la paroisse St Michel et y reste jusqu’en 1976.Son plus cher désir se réalise. « Je ne vous cache pas que c'est une grande joie pour moi de me trouver enfin en paroisse où les horizons sont un peu plus ouverts que dans un collège. » écrit-il C’est la grande paroisse de la ville et le travail ne manque pas bien qu’il soit bien secondé pour la catéchèse, la pastorale des jeunes et la formation des catéchistes.
Cette expérience ne durera que 4 années puisqu’il rentrera en France, sur sa demande, pour un recyclage à l’Arbresle en 1976.
Services en France : 1976-1983
Après son recyclage, il est nommé supérieur de la maison de Rezé en France. Il est à l’aise dans cette fonction. Il lui est également demandé de participer à l’animation missionnaire sur la région nantaise en liaison avec le Père Ollivaud. Il va y rester jusqu’en 1980.
A cette date il accepte le poste de secrétaire provincial où il s’occupera du secrétariat, de l’économat, de la comptabilité et de l’hôtellerie. « Ne sois pas effrayé par cette énumération, la réalité que tu découvriras peu à peu sera sans doute plus simple » est-il spécifié dans sa nomination de 1980
Retour en Afrique : 1983-1994
En 1983, le revoilà dans le diocèse de Man en Côte d’Ivoire, à Biankouma, d’abord vicaire du Père Raymond jusqu’en 1988, puis curé de la paroisse jusqu’en 1991 : Une trentaine de communautés chrétiennes dont certaines n'ont encore que des catéchumènes. Beaucoup d'écoles primaires, groupes de cœurs vaillants, scouts et enfants de chœur.
En 1984, il est nommé coordinateur diocésain des différents mouvements d'action catholique.
En 1991, à son retour de congé, il est nommé à Sainte-Thérèse, paroisse de la ville de Man : 30000 habitants dont 2500 baptisés et environ 1000 catéchumènes. Il y a deux autres paroisses sur la ville. Organisations de soirées dans les quartiers pour la catéchèse. Peu de villages, donc beaucoup moins de déplacements qu'à Biankouma. Il apprécie le fait que beaucoup de chrétiens sont engagés sur la paroisse pour un petit ministère. Sur la paroisse, le frère Dominique MAUGARD s'occupe du foyer des jeunes (48 jeunes). Il y reste 3 ans.
Retour définitif 1994-2017
En 1993, Il redemande au Conseil une année complète de recyclage car il est prêtre depuis presque 30 ans, et il n'a fait jusqu'ici que les 10 semaines de l'Arbresle, mais en réponse, le Conseil lui écrit pour lui demander le service de secrétaire hôtelier (pour la seconde fois) à la maison provinciale. Ce serait de septembre 1994 jusqu'aux Assemblées de 1995. Après ? le nouveau Conseil avisera. Il en avait accepté le principe lors d'une visite du provincial à Man. En fait, il y restera encore trois ans.
En 1997, il rejoint le 150 à Lyon où il restera 20 années dont 6 années au service informatique des procures et aux comptes de la maison, et 8 années comme assistant comptable. A partir de 2006 il sera au service des paroisses de la Guillotière jusqu’à son départ à Montferrier en 2017 et rendra une multitude de services à la maison, en particulier à l’accueil et à l’hôtellerie.
Début 2017, il part à la maison de retraite de Montferrier pour continuer à rendre service à la communauté. C’est là que le Seigneur le rappelle.
Extraits de l’homélie de ses obsèques
« C’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’Homme viendra ». Nous savons qu’il viendra mais nous n’y pensons pas car sa venue n’est peut-être pas attendue dans l’immédiat et souhaitée. Cette venue pourrait même nous faire peur, peur de ne pas être prêt. La surprise de Dieu est toujours déroutante !
Lorsque Jésus dit à ses disciples : « Vous aussi, tenez-vous prêts, soyez comme des gens qui attendent leur maitre à son retour des noces » il ne veut en aucun cas mettre dans nos esprits la peur de cette rencontre mais il nous invite à nous réjouir de cette visite. Il nous veut en éveil, la lampe allumée à la main pour goûter au bonheur des retrouvailles.
J’ai la certitude que le Maître a rencontré son serviteur Camille en tenue de service comme il fut toute sa vie de prêtre depuis le jour où dans la chapelle des Naudières, mon prédécesseur au siège de Niamey l’a ordonné prêtre il y a maintenant 54 ans.
Camille a rencontré son Maître alors qu’il était debout, en éveil sur le bord du rivage, là, dans ce lieu symbolique où le Maître a appelé ses premiers compagnons et là où il s’est fait reconnaître en Ressuscité.
Camille avait le visage de la bonté, de l’attention, de la compassion et un cœur aimant, toujours prêt à rendre service à celui qui le sollicitait. Son amour pour les autres s’inspirait de l’amour de Dieu pour lui. Dernièrement il m’écrivait en citant Saint Camille, son modèle qui disait : « je voudrai un cœur grand comme le monde » et il ajoutait : « le mien est sans doute un peu plus petit mais j’essaie de le mettre tout entier dans les diverses activités. » Il était très heureux ici à Montferrier car il avait des services à rendre à la maison, aux responsables et aux résidents. Ici, plus qu’ailleurs, il prenait soin de la fragilité des autres avec une attention inégalée. C’était là son bonheur !
« L’amour » dit St Paul aux Corinthiens au chapitre 13, « ne se gonfle pas, ne se vante pas, et ne cherche pas son intérêt… » Camille dans la simplicité d’une relation fraternelle au prochain n’a cherché pour les autres ce qu’il espérait pour lui-même.
Quand on regarde son parcours missionnaire, on est frappé par la diversité des ministères exercés en Afrique pendant 17 ans en Côte d’Ivoire, au diocèse de Man et 37 ans en France, à Nantes, Paris, Lyon ou ici à Montferrier. Il a été tour à tour, professeur, économe, aumônier, secrétaire provincial, conseiller régional, vicaire, curé, comptable, supérieur de communauté etc… partout il a laissé le souvenir d’un confrère facile à vivre parce qu’heureux de vivre en mettant son honneur à servir les autres.
« J’essaie de fleurir là où on m’a planté » aimait-il dire pour justifier son bonheur d’être là où ses responsables le pensaient le plus utile. En cela, il était un vrai fils de Marion Brésillac. Dès l’annonce de sa mort, les familiers des Missions Africaines de la Guillotière se sont émus de sa disparition soudaine. Camille avait de nombreuses attaches tissées au fils du temps à travers tous les services cultuels et liturgiques rendus aux paroisses avoisinantes, à ses nombreux accompagnements spirituels des familles et des personnes, des groupes de prière… Pour tous et pour chacun il avait ce don particulier que seuls les humbles ont en commun, celui d’ouvrir son cœur généreusement et quotidiennement à toute détresse ou à toute allégresse.
Elles sont nombreuses les mamies du Père Camille, comme on les appelle au 150 à pleurer leur père qui les a écoutées, consolées, encouragées, dépannées et surtout aimées.
Tous les petits services rendus par Camille ont reflété la densité de sa vie spirituelle. Il consacrait beaucoup de temps à la prière sous toutes ses formes de l’adoration aux dévotions en passant par les célébrations. Il avait une prière adaptée à chaque situation et chaque situation nourrissait sa prière. Dieu aime la prière des humbles ! Son clavier d’ordinateur le rendait présent à toutes les liturgies du monde et tous les sites religieux sur la toile ont eu sa visite régulière.
Sa prière, spécialement sa prière personnelle et intime du cœur le préparait à ouvrir la porte au Maître dès qu’il arriverait et qu’il frapperait. Dans sa prière, il était tourné vers lui. Il était avec Lui. Il préfigurait la relation qu’il vivrait avec son Maître lorsqu’il viendrait le servir à la table éternelle.
Merci à Camille de nous avoir dit par la simplicité de sa vie que l’attitude du service est la clé essentielle d’une vie d’homme et plus encore d’une vie de prêtre missionnaire. En effet la vie ne vaut que par la qualité de l’amour qu’on y apporte.
Que le Seigneur place Camille à la table d’honneur du Ciel et qu’il le serve comme notre frère l’a servi en tenue de service maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Père Michel Cartatéguy,
Conseiller Provincial
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