Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Père Michel GIRARD (1924 - 2015
- Né le 3 février 1924 à Paris - diocèse de Paris
- Membre de la SMA le 25 juillet 1950
-Ordonné prêtre le 30 juin 1953
- 1954-1964 Adjamé (Abidjan), paroisse Saint-Michel
- 1964-1968 Memni (Abidjan), curé
- 1968 L' Arbresle, recyclage
- 1969-1979 Adiapodoumé (Yopougon), curé
- 1979-1982 Montferrier, économe
- 1982-1983 Paris, recyclage à l'AFM
- 1983-1991 Lopou (Yopougon), responsable du centre rural
Dabou et curé de la paroisse de Lopou
- 1991-1996 Boudépé (Yopougon), curé
- 1996-2004 Issia (Daloa), accompagnateur spirituel au séminaire de propédeutique
- 2005-20015 Montferrier, retiré
- Décédé à l'hôpital de Montpellier le 19 octobre 2015, à l'âge de 91 ans
En octobre 1944, sans doute le dimanche des Missions, Michel Girard, depuis deux ans président de la section jociste dans sa paroisse de Montmagny, dans la banlieue nord de Paris, entend un sermon sur les missions donné par le jeune père Gasser, sma, ordonné depuis un peu plus d'une année et nommé à la procure de la rue Crillon pour seconder le père Duhil. Quelques jours plus tard, il écrit au supérieur des Missions Africaines, à Lyon : "Depuis déjà longtemps j'avais pensé un jour être prêtre, et malheureusement, vu les conditions de vie que ma famille avait, je ne pouvais me permettre de mettre ce projet à exécution, mais maintenant, j'y pense sérieusement. [ . .} C’est à la suite d'un sermon sur les missions donné par le père Gasser que s'est réveillé en moi ce beau projet et depuis plus de 15 jours j'y pense très sérieusement ; mon directeur spirituel est au courant ainsi que le père Gasser qui m'a conseillé de vous écrire." (27/11144)
Il a 20 ans lorsqu'il écrit cette lettre et, la classe 44 étant exempte du service militaire, rien ne le retient à la maison. Il est issu d'une famille modeste, son papa était retraité des chemins de fer et il avait deux sœurs plus âgées que lui. A la fin de ses études primaires et après l'obtention du certificat d'études primaires, à 14 ans, il est embauché comme guichetier dans une caisse d'assurances sociales : il va y rester six ans. Après la lettre ci-dessus, les choses vont aller assez vite puisque, dès le mois de février 1945, il entre à Martigné-Ferchaud, au séminaire des vocations tardives où il va étudier pendant trois ans, car sa scolarité n'avait pas dépassé le stade du certificat. Il l'avoue d'ailleurs lui-même : "J'ai la tête dure pour les études, voilà ce qui m'ennuie le plus. [. .. ] A la maison, les travaux de bricolage me plaisent beaucoup Oardinage, chaussures etc.). Ce qui m'attire aussi beaucoup au sacerdoce, c'est le besoin defaire quelque chose, car à la JOC onfait du travail, mais pas suffisamment, et puis après c'est très difficile actuellement de bien servir de toutes ses forces le Christ dans la vie du monde." (même lettre) Son curé précise: "C'est une nature riche, comme on en rencontre rarement. [...] Comme président de la section jociste, il avait parfaitement compris son rôle.[. ..]Je n'insiste pas d'avantage, car tout ce que je pourrais dire serait au-dessous de la réalité. Vous avez là une recrue de choix. { . .} (19/02/45) "
Après deux ans à Chanly où il fait son premier serment en 1950, c'est le 150 pour les 4 ans de théologie. Le 21 juin 1954, il reçoit la nomination suivante signée du père provincial: "Soyez heureux: le vicariat d'Abidjan vous attend avec impatience." Son évêque le nomme vicaire à Adjamé. Il va y rester 10 ans, mais reste muet durant cette période de découverte de l'Afrique et de la vie missionnaire.
Il est ensuite nommé curé à Memni (1964-1968). Il sent le besoin de se retremper sérieusement. Il écrit alors au Conseil provincial : "Vous savez par expérience combien il est parfois difficile en mission de s'entretenir intellectuellement et même parfois spirituellement et ceci même sans laisser-aller. [ . .] C’est déjà dans cet esprit qu'au dernier congé, en 1963, j'avais suivi les Exercices Spirituels pendant un mois." C'est pour cela qu'il demande à faire le recyclage de l'Arbresle. Il appréciera ces trois mois de reprise. A son retour en Côte d'Ivoire, Mgr Yago le nomme à Adiapodoumé, la fameuse mission qu'on appelait "le kilomètre 17" ou "le kilomètre 20". Peu après son arrivée, il écrit: "Le travail ne manque pas, comme partout. La paroisse a surtout besoin d'une solide organisation dans bien des domaines. C'est pourquoi, j'espère bien y demeurer quelques années." (19/06/69) Jusqu'à son arrivée dans cette mission, le père était très discret sur son travail et ses lettres étaient rares. Maintenant, il envoie régulièrement des circulaires qui permettent de le suivre de plus près.
"Le territoire de la mission est assez vaste pour mes faibles épaules ! La mission comprend 24 villages disséminés sur un rayon de 50 kms, d'accès généralement facile. Deux villages sont situés sur une presqu’île ; on y arrive après 30 minutes de pirogue sur la lagune. Trois autres sont disséminés en forêt, une bonne heure de pirogue sur l'Agnéby, une belle rivière aux rives paradisiaques effectuant de nombreux méandres, bordée d'énormes touffes de bambous dont certaines atteignent au moins 20 à 25 mètres de hauteur ; en quittant la pirogue on effectue 2 h 30 de marche, marche qui permet d'entretenir une bonne forme et de rester jeune, puis on arrive à Guiébo, mon dernier village." (20/12/69)
Son programme est bien simple : Un membre du Conseil provincial le résume ainsi : ''Il mange à l'africaine; on lui apporte chaque midi son foutou. [. .. 1 Fait des plantations sur les 4 hectares. [. .. 1 Visite des villages : arrive le soir, fait le plus régulièrement possible le tour de toutes concessions pour dire bonjour à tout le monde. Puis prière du soir avec allocution ; le matin, messe, chants, réunion avec le catéchiste et les catéchumènes : examen. Il quitte vers 14 heures pour se rendre dans un autre village. Il voit ainsi trois ou quatre villages chaque semaine, donc tous ses villages tous les mois. " (nov. 69) Le même rapport poursuit à propos du premier enterrement qu'il fit dans la paroisse : ''Il s'agissait de mettre en terre une personnalité du village. La cérémonie s'est déroulée dans l'église dans la plus pure tradition occidentale. Mais, à la sortie de l'église, en conduisant au cimetière, il est parti fièrement en tête derrière la croix portée par les enfants de chœur, et, arrivé au milieu du village, s'étonnant du silence qui régnait, il se retourne : plus personne derrière lui. Après un petit moment de recherche, il retrouve le cercueil qui faisait le tour des cases, se promenait à droite, à gauche, dans le village. Ce que voyant, il s'est fait immédiatement novateur en matière liturgique, bien avant Vatican II. Il a mis le cercueil devant, le curé derrière et depuis ce temps il n'a jamais changé sa méthode. Cela évite aussi les oscillations dues aux abus d'alcool et recherches du coupable."
Il faut signaler son amour pour les fleurs et le jardinage : commerce fructueux qui fera vivre la mission et occupation qu'il gardera jusqu'à ses derniers jours : ''A mon arrivée ici, plusieurs fois il m'est arrivé de passer devant la mission sans la voir tellement elle disparaissait dans la brousse, cachée par les hautes herbes et les arbustes sauvages. Actuellement, des plates bandes de gazon et de fleurs locales remplacent avantageusement cette brousse et décorent agréablement la mission. D'autres projets sont à l'étude. [. . .] Je crois pouvoir me sortir de pas mal de situations, mais je suis incapable de faire la cuisine. J'ai essayé à deux reprises de préparer un plat, mais à chaque fois le plat a brûlé. "Et dans les plantations, hors des villages, il explique comment il a mis en place sur sa paroisse deux catéchistes mossis (professionnels) payés par la paroisse et qui font là, à leur manière, le travail que fait le père dans les villages. Ils se voient à la mission chaque lundi matin. Ce travail des catéchistes a permis de multiplier les lieux de culte dans les plantations, nombre qui est passé de 4 à une trentaine.
Régulièrement, quand il vient en congé, il réserve une partie de son temps pour un ressourcement spirituel. Ainsi, en 1972, il écrit: "La retraite à la Roche d'Or, c'est du tonnerre. Si le style est parfois un peu vieux, la "nourriture est très fortifiante". [. .. ] C'est très sérieux et solide, mais ce n'est pas du Chabeuil." (26/06/72) En décembre 1973 a été programmé à la télévision française une émission sur la vocation où une séquence était consacrée à la vocation missionnaire. Cette séquence a été filmée en Côte-d'Ivoire chez le père Girard. C'est dire comme il est apprécié !
Distrait ? peut-être : voici ce qu'il écrit lui-même : ''Le 24 dernier, mercredi matin j'embarque à Roissy : départ à 9 heures 40, satellite n° 1. Jusqu'ici, tout va bien. Mais voilà, au bout de ce long couloir : deux avions UTA partaient à 9 heures 40, l'un pour Abidjan et l'autre pour Cayenne. Je n'ai pas vu d'hôtesse pour contrôler. Elle était là ? Je l'ignore. Je monte dans l'avion et, une fois le décollage effectué, j'entends l’annonce : nous arriverons à Fort de France après 9 heures 30 de vol ... Mais c'était trop tard, j'étais embarqué. Je me suis donc retrouvé à la Martinique. Après une escale de 24 heures, je revenais à Roissy pour cette fois ci reprendre le bon avion. Du coup, c'est avec 48 heures de retard que je suis arrivé ici. Tout juste si on n'a pas célébré une messe de Requiem à mon intention." (29/09/75) L'équipage lui avait proposé d'aller jusqu'à Cayenne, terme du programme de vol, mais il a préféré descendre à la première escale et prendre le chemin du retour.
En 1976, arrivée de Monseigneur Rouanet qui va s'occuper de deux communautés de religieuses et d'un petit ministère sur la paroisse. "Vous vous rendez compte, je vais devenir le curé d'un évêque !" En 1977, il est sollicité pour être le premier économe de la maison de Montferrier (ou Baillarguet comme on disait à l'époque) qui devrait ouvrir en 1978. Il accepte par esprit de famille sma, mais il se fait du souci pour sa mission (qui va me remplacer ?) et pour les fleurs qui lui rapportent, dit-il, un million CFA par mois. Il insiste aussi sur le fait qu'il accepte pour une période de trois ans, et pas plus (si possible). Finalement, à cause de la lenteur et du retard des travaux, il ne prend son poste d'économe qu'à Pâques 1979. C'est là qu'il apprend en décembre 1980, par l'ambassade de Côte-d'Ivoire, qu'il est nommé au grade de chevalier de l'ordre national du mérite, distinction qu'il reçoit à Paris en mai 1981.
Au bout de trois ans, et avant de repartir en Afrique, il demande à faire une année complète de recyclage, il commence cette année par une retraite à Mortain: "C'est bon de venir à Mortain et de participer à une reprise spirituelle. Ça permet de remettre un peu d'ordre et de décrasser. JI règne une excellente ambiance parmi les 50 participants qui viennent de 17 pays différents." (29/07/82) Quand le Conseil provincial lui remet sa lettre de nomination pour la Côte d'Ivoire, il la termine par cette phrase : "Cette nomination est l'occasion pour nous de te dire un grand merci pour les trois années de service comme économe à Baillarguet. Ce n'était pas une tâche facile que de lancer l'économat d'une telle maison. Tu l'as fait et bien fait. Et merci pour les fleurs !" (29/03/83) Nommé au diocèse de Yopougon, il est d'abord responsable du centre rural de Dabou où il est avec deux confrères africains : "il faut s'apprivoiser mutuellement". il apprécie le voisinage de "l'Ambassade" de Dabou où Pierre Roustan fait, lui aussi, ses premières armes.
En janvier 1985, il est tout heureux de quitter le centre et de ne s'occuper que de la paroisse de Lopou : ''La paroisse, les 10 hectares de palmeraie locale et les 20 hectares qui l'entourent me suffisent amplement. Je me trouve très bien ici dans ce genre d'ermitage. D'ici peu, le Seigneur aura aussi sa place dans un petit bijou d'oratoire qui m'a été offert. “Plus tard, il précisera: "C'est depuis Noël que j'habite ici à Lopou, dans une vaste et belle mission, pratique, claire et bien ventilée. Je m'y trouve merveilleusement bien et ceci d'autant plus après ce que j'ai vécu au centre de Dabou. De plus, ici, la présence d'un petit mais splendide oratoire, avec la présence réelle, donne une autre dimension à ma prière. Sans aller jusqu'à écrire que j'unis la vie active à la vie contemplative, chaque fois que c'est possible je me sens attiré à passer un bon moment en présence du Seigneur. En vieillissant, je deviens un peu moine sur les bords, tout en conservant un attachement profond pour le ministère paroissial. " (03/03/85) Quelques événements viennent apporter du nouveau dans la vie bien remplie de tous les jours. D'abord, en 1987, l'arrivée d'un jeune prêtre à Lopou, un Bété. ''Nous sommes bien décidés à prier, travailler, dialoguer ensemble. Bien sûr, je sais bien que le temps des fiançailles est toujours merveilleux ; après, le mariage, c'est parfois différent." L'année suivante, c'est l'ordination et première messe d'un jeune originaire du village de Lopou. C'est le signe que la mission porte des fruits. Sur ce jeune, il ne tarit pas d’éloges : "C'est un jeune prêtre animé d'une grande foi, d'un courage à toute épreuve et d'une franchise sans détour ; il en faudrait beaucoup comme lui." (17/09/88) La même année, des amis d'Abidjan lui offrent un pèlerinage à Fatima.
La paroisse de Lopou devenant trop lourde pour lui, il est heureux en 1991 d'être nommé à Boudépé. "La présence et le travail des religieuses facilitent grandement notre ministère. La collaboration avec la mission est excellente. Sans doute, on peut penser 'tout nouveau, tout beau', mais à bien des détails, je sens que la mentalité ici est bien différente de celle de Lopou." Sa passion pour les fleurs lui a permis de faire des économies et il ne refuse jamais de venir en aide à l'un ou l'autre confrère dans le besoin ; il le fait très volontiers. En 1994, la Province pense le rappeler pour un service en France. Il répond en donnant des raisons pour rester au moins un an de plus, mais il ajoute avec une grande foi : "Quoi qu'il en soit, si c'est vraiment nécessaire, INDISPENSABLE (C'est lui qui écrit ainsi en majuscules dans sa lettre), je suis d'abord sma." (05/08/94) Parmi les raisons exposées, il ne veut pas laisser son confrère François Margerit seul. Il ajoute quelques mois plus tard : "Mon désir est de demeurer encore quelques années à Boudépé, le temps de former un confrère africain auxficelles du métier, et ensuite je pourrai chanter mon "nunc dimittis". Boudépé est une belle paroisse, mais qui demande d'avoir "son permis de conduire" pour mieux répondre aux besoins de nos braves gens. [... J Pour ménager la mécanique, je ne dors plus dans les villages. Tu vois combien j'obéis et respecte mes supérieurs. Les vieux sont quand même bien, n'est-ce pas!" (23/10/94)
Ce "vieux" comme il dit garde son humour. Quand il envoie à la Province son bulletin de vote pour le second tour de l'élection des délégués à l'AP 95, il y joint ce mot : "Voici mon bulletin de vote. J'éprouve quand même le besoin d'y joindre quelques mots. Je dois t'exprimer ma déception de ne pas trouver mon nom figurer parmi les "heureux élus". Depuis le temps que j'espère! Désormais, je constate que mon avenir est derrière moi : ''plus côté à l'argus!" (24/05/95)
Lorsque le père Paul Pageaud lui demande de venir travailler au séminaire d'Issia, il écrit à la Province pour demander conseil. Il demande aussi conseil à plusieurs pères en Côte-d'Ivoire, car on lui propose aussi de travailler au séminaire d'Abidjan Kouté. Et puis, c'est tout nouveau pour lui: "Sauf les trois années passées à Montferrier lors de l'ouverture de cette maison, en qualité d'économe, je n'ai jamais travaillé dans l'une de nos maisons." Finalement il choisit Issia. Il rentre alors en congé en 1996 et rejoint Issia fin septembre. "Le bâtiment n'est pas encore opérationnel. Partout les ouvriers s'activent, sans doute quelques semaines seront encore nécessaires pour tout achever. Nous passons actuellement par les "douleurs de l'enfantements." (06/10/96) Deux mois plus tard, il précise : ''Ma présence ici m'invite à prendre un nouveau départ, à me convertir pour vivre ensemble, partager, dialoguer, marcher ensemble et s'enrichir mutuellement en marchant dans la même direction. En ''fin de carrière", changer de ministère et vivre avec des jeunes invite à un certain renouvellement. Votre prière et votre amitié me sont précieuses pour bien effectuer ce passage. Ce nouveau ministère correspond bien à l'esprit de notre vocation missionnaire. Notrefondateur, Mgr de Marion• Brésillac, actuellement en voie de béatification, insistait beaucoup sur la grande nécessité de former un clergé autochtone en mission. Ce séminaire nous offre l'occasion de travailler à enraciner l'Eglise locale. En Côte-d'Ivoire, le clergé africain est désormais majoritaire, beau succès pour la mission commencée voilà tout juste 100 ans."
Il apprécie l'ambiance dans laquelle il travaille à Issia et remercie très souvent les membres du Conseil de leur ''fidèle dévouement au service de notre grande famille". Il a assez souvent quelques petits problèmes de santé. Mais il fait bien attention, se soigne régulièrement, en particulier un problème d'arthrose au genou qui ''pose quelques problèmes; c'est acceptable, mais gênant". D'ailleurs, presque chaque fois qu'il revient en congé, il fait un petit séjour, au moins pour un bilan, dans un hôpital et il ne repart en Afrique qu'avec un certificat médical en règle. "C'est toujours avec joie que je regagne Issia où règne un climat très fort de fraternité et de prière. [ ..}Sans doute, avec ce roulement du genou qui grippe de temps en temps, il m'est difficile de jardiner comme avant; c'est une modeste contribution à notre ministère en Afrique. Je souhaite que cela dure. Notre maison Sainte Thérèse évoque pour moi le travail d'une bonne cuisinière qui sait utiliser les restes." (26/10/99) "L'apostolat auprès des jeunes est très intéressant ; il exige d'être "branché" sur le Seigneur et de vivre en union avec Lui. Ici, le milieu nous y porte. Dans l'ensemble, la santé est valable, malgré quelques carences inhérentes à l'âge. Ce poste me convient très bien ; il m'offre l'occasion de me reposer quand ça tire. Quand il lefaudra, je suis prêt à changer de domicile, mais en temps opportun. Mieux vaut accomplir un petit ministère ici que de rester inoccupé en France !" (07110/01)
Fatigué, sentant ses forces décliner, il rentre au pays en 2005 et s'installe d'abord rue Crillon à Paris pour être proche de sa sœur à qui il peut rendre de nombreux services. Mais, "une nuit, j'ai heurté un meuble et suis tombé sur le dos. Résultat : 3 côtes cassées, ce qui a nécessité un repos complet. Après cet incident, je ne pouvais plus rester dans notre maison de Paris ; on m'a donc invité à rejoindre notre maison de retraite dans la banlieue de Montpellier où je me trouve actuellement." (12/12/05) Il est opéré deux fois d'un anévrysme, une première fois en 2006, puis en 2012. Il continue à cultiver son amour pour les fleurs, d'abord en mettant lui-même la main au travail, puis, lorsqu'il fut obligé de circuler en fauteuil, en conseillant et dirigeant l'un ou l'autre confrère. Il avouait d'ailleurs: ''L'amour des fleurs est pour moi une drogue comme l'alcool pour d'autres. " Mais il reste serein, ne se plaint pas et continue de promener dans la maison son visage ouvert et souriant. ''Sans doute, mon fauteuil freine mes sorties, ainsi que mes voyages, mais je l'assume." (20/10/13) Ce fut un gros sacrifice pour lui de ne pas pouvoir se déplacer pour monter sur Paris assister aux funérailles de sa sœur avec qui il était très proche. Elle est décédée en septembre 2013. Maintenant, il vient de la retrouver. Il est décédé à l'hôpital de Montpellier après quelques jours d'hospitalisation. Il avait 91 ans.
Comme l'écrit une sœur nda qui le connaissait bien : Michel Girard nous a quittés "pour aller cultiver les roses au paradis." NB. Si mes calculs sont exacts, Michel Girard est le 2000ème confrère sma décédé (en incluant les membres honoraires). B.F.
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