Société des Missions Africaines – Province de Lyon
Le Père Michel LOIRET
né le 7 novembre 1936 à Remouillé
dans le diocèse de Nantes
membre de la SMA le 28 juin 1964
prêtre le 5 décembre 1964
décédé le 26 septembre 2014
1965-1966 Lyon, année pastorale
1966-1970 Djougou, vicaire
1970-1971 Chevilly
1971-1979 Djougou, vicaire
1979-1982 Natitingou, Centre Saint Paul
1982-1983 Paris, recyclage AFM
1983-1989 Cotonou, Régional du Bénin
1989-1995 Paris, Conseiller provincial
1995-1996 Chaponost, responsable
1996-2010 Copargo, curé
2010-2014 Lyon 150, supérieur
décédé à Lyon, le 26 septembre 2014,
à l’âge de 77 ans
Le père Michel Pierre Jean LOIRET (1936 - 2014) Remouillé, vous connaissez ? C'est une petite commune au sud de Nantes, sur la route de Montaigu. C'est là que Michel voit le jour en novembre 1936, cinquième enfant de la famille. D'autres frères et sœurs viendront après lui : ils seront bientôt quatorze enfants : une grande famille, c'est une valeur qui n'a pas de prix, une richesse qui nous façonne pour la vie. Sa plus jeune sœur témoigne ainsi le jour de l'enterrement : "Papa était menuisier ébéniste ; maman écoutait, consolait, cuisinait, et grondait aussi. Nous avons été élevés dans le respect des autres, et nos parents ont su nous donner le sens de la famille. De son enfance, Michel disait : Nous avons profité largement des richesses de notre famille : l'attention de papa et maman pour chacun de nous, l'affection pour les uns et les autres, le désir de répondre aux capacités et aux désirs de chacun. Quelle richesse nous avons vécu ensemble ! C’est à Remouillé que j’ai humé l'odeur de la vie, l'odeur de la terre, des plantes, des légumes, mais aussi l'odeur des vrillons de l'atelier de papa, de la corne brûlée du maréchal ferrant, l'odeur des copeaux du sabotier, l'odeur du charron ferrant sa roue de bois. A travers tous ces métiers du village, j’ai appris la vie, les personnes, les traditions."
Il fait ses études primaires à l'école Saint-Pierre de Remouillé, et il obtient le certificat. Ensuite il rentre à Pont-Rousseau en octobre 1948 et il y fait toute sa scolarité secondaire. Il obtient le BEPC, mais il n'est pas présenté au baccalauréat ; de 1956 à 1958, il est à Chamalières pour y faire la philosophie scolastique, et de là il va à Chanly pour l'année de noviciat. Il y va pour étudier sa vocation qui n’était pas certaine, (c'est lui qui le précise) et il s'engage loyalement après mûre réflexion. On note déjà à son sujet : "personnalité forte qui a besoin de se laisser convaincre avant de se décider à agir." (08/05/59) Avant d'aller au grand séminaire de Lyon, il fait son service militaire à Fréjus (6 mois), puis à Niamey jusqu'à sa libération en novembre 1961. A Niamey, l'aumônier écrit de lui : "A rempli toutes les conditions du vrai séminariste soldat, par sa piété, son caractère agréable, son dévouement, son influence profonde sur ses camarades. Dynamique, très équilibré, bon sens, volonté énergique, jugement droit, autant de qualités qu'il a su mettre en valeur auprès de ses camarades." (28/12/61) Il est même détaché par l'armée à la mission de Niamey pour remplacer un instituteur qui ne reviendra pas après ses congés. Il en profite aussi pour visiter le Dahomey, sans savoir qu'il y passera une grande partie de sa vie missionnaire. Vers la fin de son service militaire, il écrit de Niamey en disant qu'il est pressé de rentrer : "Il y a tellement de choses à savoir, surtout que je suis loin d'être un caïd des études après deux ans de blindage de rouille." (20/06/61)
Il est ordonné prêtre par Mgr Berlier, évêque de Niamey, dans la chapelle de Pont-Rousseau avec deux de ses confrères en décembre 1964 et, après une année pastorale à Lyon, il est envoyé "sous la sage autorité de Mgr Redois pour réaliser au mieux votre vocation missionnaire" (sa nomination du 5 avril 66). Il est nommé à Djougou. Très vite, sa santé lui pose des problèmes. Lorsqu'il rentre pour son premier congé en 1969, le docteur Plauchu écrit : "Il couve sûrement quelque chose. Mon avis est qu'il ne reparte pas là-bas sans être correctement soigné." (17/10/69). Mais il repart quand même pour une année. En juin 70, il doit encore rentrer. "Le docteur ignore ce que j'ai à l'estomac et ne peut identifier cette grosseur" (15/06/70). Une opération est plusieurs fois repoussée et on espère qu'un long temps de repos remettra tout en place. Il est alors d'accord pour passer une année à Chevilly, en refaisant un peu de théologie et en mettant par écrit son expérience et ses réflexions sur l'évangélisation.
Des examens plus poussés permettent aux docteurs de découvrir finalement qu'il souffre de la maladie de Ménétrier, maladie qui se termine dans 10% des cas par un cancer de l'estomac. Pour éliminer tout risque, il faudrait lui enlever l'estomac, mais le docteur refuse. Quant à Michel, s'il ne peut repartir en Afrique, il écrit qu'il a hâte de reprendre une activité missionnaire et sacerdotale ; il cherche une équipe de prêtres en milieu déchristianisé, mais il ajoute : "Il n'est pas question pour moi de quitter les Missions Africaines auxquelles je reste très attaché". (07/06/71) Il passe deux fois un mois avec une équipe de prêtres à la Souterraine (Creuse), où il trouve que "le travail est dur et difficile au plan pastoral". Finalement, après un ultime examen en octobre 1971, le docteur ne lui interdit pas de repartir en Afrique, mais il devra revenir faire un bilan tous les ans. Le voilà donc de nouveau à Djougou en novembre.
Il tient le coup mieux qu'il ne le pensait. Il retrouve avec joie l'exubérance et l'enthousiasme du pays, les salutations à n'en plus finir. Il est même surpris de la facilité avec laquelle il retrouve tout ce qu'il avait appris de la langue pila. A la mission, ils sont trois prêtres, quatre sœurs et un laïc. Voici le programme qu'ils se fixent en équipe : "le développement de tout l'homme, et non pas seulement une catéchèse qui serait facilement un opium, ou seulement telle œuvre sociale qui cacherait la grandeur de l'homme devant Dieu". (29/11/71) Il travaille beaucoup sur l'alphabétisation en langue (apprendre à lire et à compter) et la traduction des principaux textes de l'évangile. "Mais nous sommes dans une civilisation orale où tout se transmet de bouche à oreille. Il fallait donc faire des traductions de style oral, très proche de la manière de transmettre les contes et les proverbes. [...] Certains catéchistes savent déjà de nombreux textes par cœur et montrent leur joie de connaître Jésus" (1976) L'année précédente, il avait fait le recyclage de l'Arbresles, ce qui lui avait permis de rester un peu plus longtemps en France, mais sa santé semble ne pas lui poser de problème. "Il tient le coup", comme il le répète souvent dans ses lettre. Quand il est choisi comme délégué par ses confrères pour l'Assemblée provinciale de 1978, il apprécie peu : "J'avoue que ce n'est guère pour m'enchanter et que les questions à traiter m'effraient plutôt ; je tâcherai d'être le fidèle interprète de mes confrères." (25/11/77)
A son retour de congé, en 1979, il est nommé à Natitingou responsable du Centre Saint-Paul. "C'est un centre de formation des catéchistes (débutants, permanents ou bénévoles) et aussi un lieu de rayonnement et de rencontres spirituelles, un lieu de réflexion et de prière pour tous les laïcs qui le désirent." (01/01/80) Puis il détaille le programme prévu pour les mois qui viennent… Il faut vraiment que sa santé se maintienne ! "1980 a été une année de rodage, rodage à une nouvelle vie plus sédentaire, rodage à un nouveau travail beaucoup plus intellectuel, rodage à des contacts passagers seulement pendant les sessions, rodage à une vie commune avec la famille Allain, rodage à une petite vie où il faut nouer de nouvelles relations, tout cela n'a pas été toujours facile [...] Le gros travail a été de prévoir et d'organiser les différents stages pour catéchistes et laïcs, puis les retraites en langue et enfin la longue session de trois mois pour les 20 catéchistes permanents du diocèse." (27/12/80) Sans doute parce qu'il sait déjà qu'il va être retenu en France pour faire de l'animation missionnaire après une année sabbatique, il termine cette lettre en disant : "Ma santé reste bonne ; j'en suis parfois étonné moi-même. Le froid de France ne devrait pas me convenir."
Il fait son recyclage à l'AFM, Année de Formation aux Ministères. "Je vis dans un quartier de Paris assez calme, à côté d'un très beau parc avec d'immenses arbres et une étendue d'eau, le parc Montsouris. Nous sommes trois prêtres et deux étudiants en théologie dans un appartement au 9° étage. Nous vivons en communauté ensemble ; c'est fort sympathique et très fraternel. Nous nous retrouvons tous les matins et les soirs pour prier et prendre nos repas. Chacun ayant des relations, c'est très souvent qu'il y a des invités à table." (16/12/82). Il termine le recyclage par une visite en Israël.
A la fin de ce recyclage, il pensait bien retrouver le Bénin. Il y retourne, mais comme supérieur régional avec résidence à Cotonou. Il est nommé pour 6 ans. "Nous comprenons bien que tu puisses ressentir ce service comme lourd de responsabilités et difficile à remplir dans le contexte actuel. […] Pourtant plusieurs choses doivent te réconforter : la confiance que t'ont faite les confrères, ta participation à l'Assemblée provinciale, ton expérience béninoise seront autant de soutiens pour mettre en œuvre au Bénin les objectifs et les cibles que la Province s'est donnés pour les années à venir." (10/07/83) En plus des visites des confrères, il fait un peu de ministère sur Cotonou : le samedi soir eucharistie pour 60 enfants de l'école française et leurs familles, aide à l'équipe des catéchistes, le dimanche soir, célébration dans une paroisse avec plus de mille jeunes. En 1988, il s'occupe de la construction de Calavi avec le frère Paul, le futur lieu pour le noviciat des Missions Africaines.
Son mandat de régional se termine avec la nouvelle Assemblée provinciale en 1989. Là, il est choisi pour faire partie du nouveau Conseil provincial, et plus spécialement chargé des confrères d'Afrique. Il réside à Paris. Dans les circulaires qu'il envoie chaque année, il raconte ses voyages en Afrique pour visiter les confrères et donne ses impressions sur les pays qu'il traverse : les réfugiés, la fragilité de la paix, le sous-développement, les problèmes rencontrés par les Pygmées, la baisse du niveau de vie, les groupements villageois qui s'organisent… En 1993-1994, il suit les travaux de Chaponost (un gros travail) en vue de la nouvelle orientation décidée pour cette maison. "Après les travaux, lancer de nouveau l'animation missionnaire de cette maison sma sera encore une autre aventure." (26/12/93) Les travaux se terminent pratiquement en 95. A cette date, quand il est libéré du Conseil provincial, il est chargé de la direction de cette maison pour une année, afin de continuer l'animation de la maison et l'accueil des divers groupes. "Notre maison d'accueil tourne bien, mieux que nous espérions, nous refusons même des groupes." (13/01/96)
En 1996, quand Michel retrouve le Bénin, Djougou, où il commencé il y a trente ans, est devenu siège d'un nouveau diocèse depuis l'année précédente. Le nouvel évêque lui demande de fonder une nouvelle mission à Copargo. Quand on pense Michel Loiret, on pense Copargo ; quand on pense Copargo, on pense Michel Loiret : les deux sont tellement liés ! Il ne faut cependant pas oublier tout le travail réalisé par Michel avant d'en arriver là…
A Copargo, voici quelques éléments, sans suite, pour se faire une idée de ce qu'il a fait. Il doit construire rapidement une maison avec bureaux et salles de réunions. Tout le monde participe. Il est très aidé par un catéchiste qui connaît les quatre langues du coin. "J'habite une maison toute neuve dont j'ai suivi les travaux, une grande maison, composée de plusieurs bâtiments à la manière des constructions tanékas ; cela me donne deux bureaux, deux salles de réunion, deux chambres d'hôtes, deux chambres pour les résidents, plus cuisine et salle à manger. […] Grâce à l'argent d'un bienfaiteur anonyme, nous avons décidé de créer un internat pour cinquante enfants d'une école débutante, construite uniquement par les habitants des fermes du coin." (15/12/97)
En 98, à son retour de congé, il ressent comme un sentiment de tristesse, de découragement (assez vite dissipé) en constatant le grand écart entre le niveau de vie en Europe et en Afrique : "Pourquoi cette distance entre ces deux mondes ? Pourquoi cet écart qui se creuse ? Pourquoi ces facilités dans tous les domaines d'un côté, pourquoi ces mille embêtements ici dès qu'on veut faire quelque chose ? Incroyable…" (21/10/98)
En 2000, arrivée sur la paroisse de deux communautés de religieuses, 4 soeurs à Copargo et 4 à Pabégou.. "De 7 communautés en 96 quand je suis arrivé, nous voilà avec plus de 30 villages qui se réunissent tous les dimanches pour écouter ce que dit Jésus. Cela nous force à croire que l'Esprit est à l'œuvre dans les cœurs." (18/12/01) Des villages s'équipent de puits, d'autres construisent leur église. En 2001, il se lance dans la construction d'un foyer pour les collégiens et les collégiennes (construction terminée à Noël 2003 grâce à des fonds de Carême Partage du Luxembourg).
Il est toujours très pris par ses travaux de langue : en 2002, il publie le lectionnaire en langue pour l'année B. (Il avait déjà publié l'année A) En octobre 2003, il porte chez l'imprimeur le lectionnaire en langue pour l'année C. "J'ai l'avantage d'avoir une équipe formidable, dont trois retraités qui ne refusent aucun sacrifice pour faire un travail sérieux. [...] J'ai formé un secrétaire, André, qui est passé de l'apprentissage de la dactylo à l'usage de l'ordinateur." (décembre 1999) Avec une équipe de 5 prêtres, il prépare les homélies pour les dimanches en langue YOM. En 2004, ils sont maintenant trois prêtres, (Michel, un Africain et un Espagnol)
En février 2003, commission de spiritualité : "Ce qui fait ma joie, c'est que je fais partie d'un peuple. […] C'est de connaître les gens, les familles. […] C'est de participer à la formation des gens. […] C'est de voir les animateurs catéchistes recevoir leur mission de l'évêque et s'investir dans leur communauté. […] C'est de participer à la formation des communautés en produisant des livres en langue. […] C'est tout ce que nous faisons pour le développement de la région. C'est de voir des communautés qui naissent." La nouvelle église est terminée en 2005 (476 chaises) : bénédiction le 4 décembre. Il faudrait tout un chapitre pour en parler.
Une histoire parmi d'autres : "L'autre jour, un homme m'a fait dire qu'il voulait me voir : en arrivant dans sa concession, il me présentait sa fille d'une vingtaine d'année, aujourd'hui mère de famille, que sa mère avait accouchée autrefois dans ma voiture. Il avait préparé son cadeau : un canard, un poulet et un plein panier d'ignames. 'Un bienfait n'est jamais perdu, me dit-il. Dieu m'a donné : je te donne…' Dans les villages les plus reculés, il se trouve toujours quelqu'un qui m'a connu autrefois. Quel avantage ! La confiance passe facilement. D'autant plus que le parler de la langue m'est revenu facilement : là aussi, quel étonnement pour moi !" (25/01/97)
En 2008, on commence déjà à parler de son retour en France pour être supérieur du 150. Il rentre définitivement le 20 avril 2010 et c'est à Lyon qu'il va passer les 4 dernières années de sa vie. "Vous imaginez, à 74 ans… C'est de la folie. On m'a dit que je ne serai pas seul, que je ne ferai pas tout, que… que… enfin le poste est merveilleux pour une belle retraite. Je n'ai pas l'habitude de me dérober, et encore une fois je fais confiance." (sa dernière lettre de Copargo, le 28/12/09) La maison du 150, à Lyon, regroupe une trentaine de confrères qui ont tous une activité dans la maison et presque tous une activité pastorale ou sociale en ville. Durant ses 4 années à Lyon, outre des aménagements pratiques dans la maison, Michel va s'investir beaucoup dans la nouvelle organisation du musée pour en confier la gestion à une association de laïcs. Il va aussi aménager une belle salle moderne capable de recevoir 70 personnes, et les associations d'Africains en profiteront largement. Il est aussi à l'origine de la salle exposition de la SMA à l'entrée de la maison. Tous les 15 jours, il allait célébrer la messe à la prison (on voit là son souci des pauvres), et chaque semaine, il montait confesser à Fourvière (on voit là son souci pastoral). Depuis quelques mois, Michel se plaignait de douleurs dans le dos. Le docteur consulté lui prescrivait un médicament anti-douleurs, jusqu'au jour où il a décidé de faire un examen plus approfondi : c'est là qu'on a découvert qu'il avait un cancer au poumon qui avait généré un cancer des os. Hospitalisé, Michel est très conscient de son état : il demande à recevoir le sacrement des malades. De nombreux confrères sont là pour l'entourer à cette occasion dans la chapelle de l'hôpital. A la fin de la célébration, il a demandé à un de ses confrères de lire la prière qu’il avait composée et écrite sur la dernière page de son bréviaire, ne pouvant parler que difficilement. "A Monseigneur de Marion Brésillac : Monseigneur, toi qui vis maintenant dans la clarté de Dieu, notre Père, toi le fondateur de la famille spirituelle dont je suis un des fils, toi que j’ai voulu imiter durant toute ma vie, je te confie la fin de ma vie. Tu as toujours cherché à accomplir ce que Dieu te demandait ; aide-moi à accepter aujourd’hui ce que Dieu attend de moi. Obtiens-moi la guérison et prépare-moi à une nouvelle mission ; ou bien ouvre mon cœur pour la grande Rencontre avec le Père, le Fils et l’Esprit. Monseigneur, intercède pour moi. Amen." Le mal progresse très rapidement et l'emporte finalement à la fin du mois de septembre 2014, alors que, deux mois plus tôt, il n'avait aucune idée du mal qui allait l'enlever. Sa famille, ses confrères, de nombreux amis sont venus en très grand nombre l'entourer le jour de ses obsèques, à l'église Saint-Michel, à Lyon : un temps très fort de prière vécu dans la foi en la résurrection. P. Bernard Favier, sma
Très nombreux sont les témoignages reçus après le décès de Michel. Voici un autre passage du témoignage de sa sœur Chantal, déjà citée au début de cette biographie. "Dans la famille, même sans y être allé, nous connaissons tous les Tanéka, son église de Copargo magnifiquement décorée, les internats… Tant d’images, tant d’histoires, remontent à nos mémoires… Sa plus grande fierté, outre l’évangélisation, moins visible que les puits ou les chapelles, c’est la traduction des principaux textes de l’évangile, la composition d’une centaine de chants, les homélies dominicales, le catéchisme, tout cela en langue Yom, une des langues du pays. Aujourd’hui encore, il permet ainsi aux plus démunis, de connaître l’Evangile. [...] Quelle chance et quelle fierté d’avoir un grand frère comme toi ! Tu étais le lien, le pilier, le soutien, le « pasteur » de toute la famille, croyante et non-croyante, rassemblant le troupeau autour des valeurs humaines. Respectueux des convictions de chacun d’entre nous, tu étais à l’écoute, intrigué et intéressé par les multiples courants de pensée qui animent la famille. Toute discussion était pour toi moteur pour avancer dans la compréhension de l’autre. Tu savais adoucir les tourments de la vie que nous avons rencontrés les uns et les autres, dans le respect des opinions. [...] Ces derniers jours, tu as été entouré par tes amis, la communauté des pères et la famille. Malgré ta souffrance, tu souriais, avais un mot pour chacun, demandant des nouvelles des uns et des autres. Ta foi était sans faille. Mercredi dernier, dans un grand sourire, tu as dit à ta grande sœur "Voir Dieu" ! Tu étais prêt, tu attendais de "Le" rencontrer. [...] Tu nous manques déjà Grand Frère, mais "c’est comme ça"." |
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