Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 9 décembre 1924 à Combrand dans le diocèse de Poitiers, France membre de la SMA le 5 janvier 1946 tonsuré le 7 juillet 1946 décédé le 21 janvier 1947 |
1945-1947 Lyon, séminariste décédé à Lyon, France, le 21 janvier 1947, |
Monsieur l'abbé Firmin LOISEAU (1924 - 1947)
A Lyon, au matin de la Sainte-Agnès 1947, retour à Dieu de l'abbé Firmin Loiseau, clerc tonsuré, à l'âge de 22 ans.
Firmin naquit en 1924 dans le diocèse de Poitiers. Il commença ses études dans son diocèse. En 1940, deux de ses frères et son beau-frère étaient faits prisonniers. Firmin demanda à Dieu la grâce de leur retour sains et saufs et, pour mériter cette grâce, il s'offrait: "J'ai promis au Bon Dieu... que je me consacrerais à Lui plus particulièrement en devenant missionnaire". Il n'attendit pas la réponse de Dieu et fit le premier pas en rentrant à Pont-Rousseau en 1942. Firmin jouait le tout pour Dieu.
Le Seigneur accepta le contrat; les prisonniers rentrèrent sains et saufs en leur foyer. Mais le Seigneur voulut demander davantage à Firmin: le signe du plus grand amour... c'est bien là le sens qu'il faut donner à cette vie fauchée en pleine préparation, à deux ans du sacerdoce et de l'Afrique.
Les Missions! L'Afrique! toute sa vie en était pétrie; il en parlait tellement au cours des vacances que ses neveux l'avaient tout naturellement surnommé "Tonton d'Afrique". Dieu lui en demandera le sacrifice.
La simplicité était chez lui qualité de nature. Simple dans ses manières, dans ses rapports avec autrui, simple jusque dans sa vie intérieure, dans ses rapports avec Dieu et la Vierge dont il aimait tant à se dire le "gosse". "Avec lui, on savait à quoi s'en tenir, écrit un de ses confrères, il disait ce qu'il pensait, et il le prenait comme il le disait."
L'amour ardent et filial pour la Sainte Vierge qu'il avait puisé au séminaire de Montmorillon se développa aux Missions Africaines, en particulier au noviciat. Cet amour lui donne une véritable nostalgie de la perfection. Le 2 février 1945, il fait sa consécration à Notre-Dame: "L'un des grands jours de ma vie, écrit-il. Joie débordante de mon âme de s'être donnée tout entière à la Mère de Dieu, mais non joie intérieure". Joies et peines, Firmin confiera tout à "Maman". Il lui confiera toutes ses difficultés et en particulier un deuil: celui d'un neveu et la Vierge le réconforte. Non par prosélytisme, mais mû par son amour pour la Vierge Marie, il encourage plusieurs camarades à faire leur consécration. Il est à l'origine de la consécration, en fin mai 1946, de quelques séminaristes à Fourvière.
Au noviciat, sa grande résolution fut le silence: par ce moyen, il veut se forger une volonté solide et acquérir la grande vertu missionnaire: la maîtrise de soi. Pour l'aider, il compte sur la Vierge silencieuse. "Tempérament bouillant, enjoué, taquin", recherchant les joyeuses compagnies, les diseurs de bons mots. Il aimait le jeu, le sport, l'action, le mouvement. Cette exubérance avait besoin d'être contrôlée par une volonté de fer, d'où sa résolution du silence, afin d'arriver à la parfaite maîtrise de soi.
Le succès ne fut pas total, loin de là, mais Dieu regarda l'effort. Chaque soir, au noviciat, il note le résultat de la journée: "silence négligé", "mal pratiqué"; "Mon Christ! soutenez-moi dans mes efforts. A nous deux, je serai plus fort et vous serez content de moi."
Sous un extérieur un peu "blagueur", Firmin cachait un désir sincère de vie intérieure. "Je veux désormais que ma négligence fasse place à une véritable attention à Votre présence dans mon travail, ô mon Dieu! Je songerai davantage à Vous dans ma prière et j'aurai alors le cœur joyeux parce que je serai près de Vous et que Vous me guiderez dans les difficultés comme la maman guide la main fragile de son enfant. Et guidez-moi dans les sentiers de la vérité. Avec Vous, j'aurai plus de goût au travail, parce que je saurai que je ne suis pas seul, mais Vous avec moi. C'est donc promis, Jésus, pas de différence entre le travail et la prière, entre le travail et le jeu. Nous ferons tout ensemble et sous votre regard, Vierge silencieuse, ma Mère et mon Modèle, veillez sur mon silence tous les jours de ma vie. Faites-moi trouver Dieu comme vous avez su le trouver."
Ces dernières lignes datent des quelques semaines avant sa mort.
Le 6 janvier 1947, en sortant des cérémonies des ordinations, Firmin se sent indisposé. Le lendemain, il est opéré de l'appendicite. Dieu le rappelle à Lui après quinze jours de souffrances souvent très violentes.
"Comme le Bon Dieu voudra. Maman je suis entre vos mains, faites de moi ce que vous voudrez."
"Et si le Bon Dieu vous demandait d'être missionnaire par le sacrifice de votre vie?" lui demanda son directeur.
"Je suis prêt à le faire. J'offre ma vie pour les missions, pour la Société, pour mes confrères."
"Vierge Marie,
vous veillerez sur vos enfants,
le Grand et le petit,
et vous laisserez épancher
votre cœur maternel
qui rétablira le lien entre Jésus et moi,
pour que l'un ne marche pas sans l'autre,
pour que je n'oublie pas Jésus
et qu'ainsi j'évite la catastrophe.
Alors, nos trois cœurs n'en formerons plus qu'un
et nous serons heureux,
et nous nous serrerons bien fort,
près de vous, ô Maman du ciel,
pour conserver une chaleur toujours égale
parce que maternellement divine.
Ainsi-soit-il." (2 décembre 1944)
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