Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 23 juin 1911 à Verjeux dans le diocèse de Besançon, France membre de la SMA le 29 septembre 1943 prêtre le 16 juillet 1936 décédé le 21 janvier 1988 |
1936-1938 Villersexel, vicaire décédé à Montferrier, France, le 21 janvier 1988, |
Le père Pierre PETITJEAN (1911 - 1988)
Pierre Petitjean est né à Saint-Ferjeux, dans le diocèse de Besançon, le 23 juin 1911, fils de Alphonse et Marie Hely. Il fréquente le collège Saint-Joseph de Besançon de 1928 à 1930, fait sa philosophie au séminaire de Faverney de 1930 à 1932 et sa théologie au grand séminaire de Besançon de 1932 à 1936. Il est ordonné prêtre diocésain le 16 juillet 1936 et nommé vicaire à Villersexel, où il reste de 1936 à 1938. Mais il veut se consacrer à la mission en Afrique.
Et voilà ce qu’il écrit lui-même, le 4 juin 1948, au supérieur général alors qu’il se trouve à Abengourou en Côte d’Ivoire : Après avoir accompli deux ans de ministère sacerdotal comme vicaire dans une paroisse de campagne, la Providence m’a donné de pouvoir vivre un vieux rêve qui me tourmentait, et de devenir missionnaire. Ce ne fut pas facile, puisqu’il m’a fallu six ans de luttes sérieuses pour obtenir l’autorisation de quitter la métropole. L’autorité diocésaine s’acharnait à vouloir garder même les sujets de médiocre valeur.
Entré en 1938 au noviciat des pères blancs à Maison-Carrée en Algérie, on m’envoya en 1939 dans le vicariat apostolique de Bobo-Dioulasso, à Tounouma. Bientôt, on dut reconnaître que ma santé, alors très déficiente, imposait un changement de climat. Après une année de séjour en AOF, on me faisait embarquer pour Biskra, en Algérie. L’essai fut infructueux… L’arabe, langue si difficile, n’était pas faite pour mon cerveau encore trop fatigué. Il fallut rentrer en France, mais peut-être par orgueil, peut-être par sentimentalité, mon âme conservait le dessein bien arrêté de retrouver mes chers noirs. Mes premiers essais avaient connu l’échec, il me fallait, avant tout, sauver le principal : ma vocation de missionnaire. Sorti volontairement, bien qu’à regret, de la Société des Pères Blancs, il me restait à découvrir une famille apostolique au règlement assez souple et qui autorisait des séjours relativement courts en Afrique. La Société des Missions Africaines se présentait avec son magnifique passé et son esprit de famille si réconfortant. L’année 1942 fut celle de mon entrée aux Missions Africaines.
Après cinq ans passés dans diverses maisons de France : séminaire des vocations tardives de Martigné-Ferchaud (où le père Petitjean fait son noviciat en même temps qu’il est professeur), procure de Paris, école apostolique de Baudonne, j’ai été affecté, il y a quatre mois, à la mission d’Abengourou en Côte-d’Ivoire.
Dieu est bon ! Il a permis qu’à une heure particulièrement douloureuse de ma vie je puisse retrouver un foyer missionnaire où puisse s’épanouir une vocation apostolique que les événements avaient failli compromettre. Je crois pouvoir vous assurer qu’à défaut d’une réelle valeur intellectuelle, je désire toujours plus ardemment, à mesure que les jours s’écoulent, mettre ma vie, mon cœur et ma volonté à la poursuite de l’admirable tâche commencée par nos anciens au prix des plus méritoire sacrifices.
Malheureusement, sa santé, à nouveau, ne résiste pas et le père Petitjean doit rentrer en France dès l’année suivante. Hospitalisé à Lyon, puis à Nice, il reste quelque temps à la Croix-Valmer pour se reposer, assure l’enseignement des sciences à Baudonne en 1952, puis s’occupe d’une aumônerie à Lyon, en 1954. Mais, en 1955, il doit retourner à la Croix-Valmer. Il termine sa vie à la maison de retraite de Montferrier-sur-Lez, où il décède le 21 janvier 1988, à l’âge de 77 ans.
Pour ce jeune missionnaire qui avait décidé de consacrer toute sa vie à l’annonce de l’Evangile, se voir à 38 ans définitivement disqualifié pour la mission en Afrique et prendre le rude chemin de la souffrance fut certainement très dur à assumer dans la foi. Durant son long séjour en maison de retraite, un séjour de 33 ans, le père Petitjean répétait souvent qu’il était très sensible à ce que la Société des Missions Africaines faisait pour lui, sensible aux marques d’attention et de délicatesse de ses confrères. Il aura vécu, malgré tous ses ennuis, dans une grande sérénité. Sa vie nous révèle clairement que notre vie ne nous appartient pas. D’aucuns pourraient dire qu’humainement, elle fut un gâchis. Mais Dieu seul sait la part qui fut la sienne dans l’annonce de l’Evangile en Afrique.
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