Société des Missions Africaines

né le 5 octobre 1836 à Kabirac (Dordogne dans le diocèse de Périgueux (France) membre de la SMA le 9 octobre 1861 prêtre le 24 août 1864 décédé le 22 janvier 1879

1864-1867 missionnaire au Déhomey 1867-1868 en France 1867-1873 missionnaire à la Côte du Bénin 1873 rappelé en France 1873-1876 supérieur délégué en Afrique 1876-1878 Lyon 1878-1879 Nice décédé à Nice, France, le 22 janvier 1879, à l’âge de 42 ans

Au sanatorium de Nice, le 22 janvier 1879, retour à Dieu du père François Cloud, ancien supérieur délégué du vicariat de la Côte du Bénin, à l'âge de 42 ans.

François Cloud naquit le 5 octobre 1836, à Kabirat, canton de Domme (Dordogne), dans le diocèse de Périgueux. Après avoir fait son latin chez M. Boyer, curé de Gommiers, il entra en 1859 aux Missions Etrangères de Paris. Il y commença sa théologie et y reçut la tonsure. Le 16 septembre 1860, il entrait aux Missions Africaines et, le 9 octobre 1861, il faisait son serment. Dix jours plus tard, il s'embarquait à Brest avec M. Courdioux pour la mission du Dahomey, où ils arrivèrent le 11 décembre, après avoir fait escale aux Canaries, au Sénégal et en Sierra-Leone.

M. Cloud travailla avec zèle tout en continuant sa théologie. Au début d'août 1863, il s'embarqua pour le Gabon, afin de se faire ordonner prêtre par Mgr Bessieux, mais l'ordination ne put avoir lieu et, à la mi-septembre, il était de retour à Ouidah.

Le 13 février 1864, il s'embarquait cette fois pour la France, mais après une navigation malheureuse, il se trouvait le 16 mai en rade de Ouidah, et toujours clerc tonsuré.

Le 4 juin, il repartait de Lagos et enfin, par Liverpool, arriva à Lyon le 13 juillet. En un mois, il va recevoir les quatre ordres mineurs et les trois majeurs. Il reçut, en effet, le sacerdoce le 24 août 1864. Il ne tarda pas en Europe car, en décembre, il était de retour au Dahomey. Nommé supérieur à Ouidah en avril 1866, il n'y resta pas un an, car, en février 1867, gravement malade, il dut rentrer en France. Bien rétabli, il repartait en décembre 1868. Après un cours séjour à Porto-Novo, il était nommé supérieur de Lagos le 2 décembre 1869. Il arriva en cette ville en janvier 1870 et se mit de suite à construire une école, se faisant pour cela briquetier et maçon.

En mars 1873, Le père Planque rappelait à Lyon le père Courdioux, son délégué et le père Cloud. En novembre, le père Cloud reprenait le chemin de l'Afrique, avec le titre de supérieur délégué du père Planque. Arrivé à Lagos le 5 décembre, il prenait la direction du vicariat de la Côte du Bénin, charge qu'il conserva jusqu'en mai 1876.

Le père Cloud souffrit beaucoup moralement et physiquement. Il souffrit d'abord de sa charge elle-même; il la recevait en un moment où il y avait de réelles difficultés à résoudre. Il souffrit de la part des mauvais chrétiens et de la part des sectes maçonniques qui lui vouaient une haine implacable. Il eut à souffrir dans ce qu'on appelle le "complot de Nice": un confrère voulait en faire un des chefs du complot. Trompé au début, il se fait l'écho des calomnies que l'on colportait contre le père Planque. Bientôt, il comprit, se ressaisit, refusa toute participation et, naturellement, fut traité de "traître".

Physiquement, il souffrit du climat et de nombreux maux de tête. Au début de 1876, il insista à nouveau auprès du père Planque pour que ce dernier accepte sa démission. Il n'en pouvait vraiment plus. Il se disait "incapable", il n'était pas "l'homme qu'il faut". Le père Planque lui permet de rentrer à Lyon où il voulait en faire son conseiller.

De plus en plus malade, le père Cloud se retira à Nice, notre premier sanatorium fondé par le père Papetard. Il y mourut peu après.

Dix-huit jours après l'enterrement, on dut exhumer le père, le cercueil s'étant entrouvert; le corps parut intact, n'exhalant aucune mauvaise odeur, chose qui n'a pas peu surpris les nombreux témoins.

Cette vie remplie de voyages et d'épreuves nous aide à mieux comprendre les souffrances de nos aînés. Ayons toujours une grande vénération pour eux et inspirons-nous de leur exemple. Ils ont préparé les belles moissons que nous allons maintenant récolter... Connaître pour aimer.