Société des Missions Africaines – Province de Lyonn
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né le 26 février 1907 à Josselin dans le diocèse de Vannes, France membre de la SMA le 27 juillet 1927 prêtre le 3 janvier 1932 décédé le 26 janvier 1986 |
1932-1933 Pont-Rousseau, professeur décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 26 janvier 1986, |
Le père Henri BOUIX (1907 - 1986)
Henri Bouix est né le 26 février 1907 à Josselin dans le Morbihan. Il aura un frère et une sœur et sa maman deviendra veuve très tôt. Il fréquente l’école primaire à Josselin et sent, dès cette époque, un appel à devenir missionnaire. Il part alors faire ses études secondaires à Pont-Rousseau, puis à Saint-Priest près de Lyon, de 1919 à 1925. Il est admis au noviciat de Chanly en Belgique et y fait son premier engagement dans la SMA, le 27 juillet 1927. Il rentre ensuite au 150 à Lyon pour sa théologie. Ses supérieurs sont alors soucieux de sa santé fragile et de sa surdité précoce et hésitent beaucoup à l’appeler au sacerdoce. S’il continue finalement sa formation, ce sera à cause de ses qualités humaines et spirituelles. Il est ordonné prêtre le 3 janvier 1932.
Ne pouvant partir en Afrique, le père Bouix est affecté dans l’enseignement. Il passe une année à Offémont dans l’Oise et une autre à Saint-Priest près de Lyon. Puis il est nommé à Pont-Rousseau. Mais il se rend vite compte que sa surdité est incompatible avec le service qu’on lui demande. Il accepte de subir 4 opérations successives à Nantes au cours des années 1934-1935. Ce sont des opérations délicates et douloureuses qui ne donnent pas tout à fait les résultats escomptés. Un léger mieux s’étant produit, il retourne à Saint-Priest et revient à Pont-Rousseau en 1937, pour y enseigner l’histoire et la géographie à des élèves qui profitent un peu trop de son infirmité. Découragé, il se retire à Josselin pour attendre une nouvelle nomination.
Il est donc déchargé de son poste d’enseignement et est affecté à Samos pour tenir compagnie au père François Galliou. Parti en mars 1939, il va y rester 5 ans. Quand il débarque dans cette île de la mer Egée, le père Bouix n’a que 32 ans. Il se sent vite inemployé et cette inactivité lui pèse énormément. Ces années passées à Samos vont lui paraître interminables. Pendant la guerre, les nouvelles se font rares et il songe souvent à sa vieille maman restée seule à Josselin. C’est en mai 1943 qu’il peut rentrer en France. Il va séjourner en famille, pendant 8 mois, dans l’attente d’une nouvelle nomination. Ne recevant rien, il vient lui-même à Lyon. Le conseil provincial lui demande alors d’assurer un service d’aumônerie à Pommiers chez les sœurs Notre-Dame des Apôtres, mais elles ne sont qu’une dizaine.
Après ces débuts douloureux, le père Bouix va connaître un peu plus de joie. En septembre 1945, il est nommé à Sainte-Foy-lès-Lyon pour s’occuper de la formation des futurs frères auprès desquels il va très bien réussir. En 1948, on lui confie la section des vocations tardives à Martigné-Ferchaud, où il est très apprécié par les élèves qui garderont de lui le souvenir d’un prêtre compétent, compréhensif et discret. Après la fermeture de Martigné-Ferchaud, le groupe des vocations tardives est transféré à Pont-Rousseau. Il y enseignera jusqu’en 1958, date à laquelle il n’avait plus qu’un seul élève.
En septembre de cette même année, il est nommé au noviciat de Chanly pour collaborer avec le père Joseph Dubois, le supérieur de la maison. Pendant deux ans, il essaie de faire apprécier la spiritualité des psaumes par des séminaristes passablement turbulents. Sa surdité de plus en plus forte et d’autres ennuis de santé ne lui permettent plus de continuer l’enseignement, tâche à laquelle il aura tout de même consacré 22 ans de sa vie.
En 1960, il est nommé aumônier des Petites Sœurs de Menton, en remplacement du père Joseph Vallée. C’est le début de la meilleure période de sa vie. Il va assurer ce service pendant 19 ans jusqu’en 1979. Il y est très heureux avec un travail vraiment taillé à sa mesure. Toutes les sœurs seront toujours unanimes pour vanter sa discrétion, sa gentillesse et son rayonnement spirituel.
Mais la souffrance physique ne le quitte pas. Il devient de plus en plus sourd et ses troubles intestinaux s’aggravent, malgré plusieurs cures à Châtel-Guyon et une opération à l’hôpital de Menton. C’est pourquoi, en septembre 1979, il écrit à ses supérieurs une lettre qui a dû lui coûter beaucoup : C’est avec une profonde tristesse et un profond déchirement que j’ai annoncé aux sœurs de Menton que je n’étais pas en mesure d’assurer mon service d’aumônier. C’est terrible de se voir ainsi annihilé. C’est l’apostolat par la souffrance pure. Il se retire alors à la maison de retraite de La Croix-Valmer et, l’année suivante, à Montferrier.
Le 3 janvier 1982, il fête au milieu de ses confrères ses 50 ans de sacerdoce. Mais il connaît encore beaucoup de souffrances physiques et morales. N’entendant rien, y voyant mal, et ne pouvant participer à aucune conversation, je suis comme emmuré. Dans une de ses dernières lettres, il écrit : C’est bien pénible de se voir annihilé, harcelé par les infirmités. On tâche pourtant de faire face, puisque le Seigneur veut être servi avec joie et que notre foi nous donne l’assurance que Dieu nous aime. Que vos prières m’obtiennent la force de porter la croix des infirmités dans la paix pour mieux correspondre à la volonté du Seigneur. C’est dans cet esprit d’abandon et de confiance que le père Bouix s’est éteint le 26 janvier 1986, à Montferrier , à l’âge de 79 ans.
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