Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 22 août 1908 à Douarnenez dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 28 juillet 1929 prêtre le 6 janvier 1934 décédé le 26 janvier 1998 |
1934-1935 Offémont décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 26 janvier 1998 |
Le père Jean-Baptiste URVOY (1908 - 1998)
Jean-Baptiste Urvoy est né le 22 août 1908 à Douarnenez, dans le diocèse de Quimper. Cinquième enfant d’une famille bretonne profondément chrétienne, son père est marin, sa mère ménagère : on vit pauvrement comme beaucoup de voisins. Dès l’âge de 12 ans, pendant les vacances scolaires, il navigue avec son père, ajoutant ainsi quelques sous au budget familial.
Très jeune, il sent l’appel de Dieu et, lors du passage du père Barathieu, recruteur sma, il lui donne son nom. Dès octobre 1921, il entre aux Naudières, petit séminaire sma, près de Nantes. Puis il continue ses études secondaires à Saint-Priest et à Offémont jusqu’en 1927. A la fin de son noviciat à Chanly, il devient membre de la SMA le 28 juillet 1929. Il rejoint Lyon pour ses études théologiques. Elles sont stoppées par un an de service militaire en 1930-1931. Il est ordonné prêtre le 6 janvier 1934.
Nommé à Offémont, il rejoint rapidement Chanly comme professeur de philosophie, puis il revient aux Naudières. C’est là qu’il est mobilisé en 1939 ; il va servir comme infirmier dans l’Aisne. Libéré en 1940, il enseigne la philosophie à Martigné-Ferchaud jusqu’en 1945.
En 1946, après un an comme supérieur à Chanly, il reçoit, avec beaucoup de joie, sa nomination pour la Côte d’Ivoire. Mis à la disposition de monseigneur Boivin, il est affecté à Dabou, près du Père Ezanno. Il y prépare l’ordination du second Père Ivoirien, l’abbé Bernard Yago en 1947. Il est ensuite affecté à Agboville et il vivra difficilement ce changement.
En 1952, il est élu conseiller provincial et doit rejoindre Lyon. Il est surpris et attristé de ce qui lui arrive, car il sait que son mandat va durer 6 ans. Il a, en particulier, la charge de la propagande, de l’Echo et des expositions.
Libéré de sa charge en 1958, le père espère repartir en Afrique, mais le conseil provincial le nomme recruteur en Bretagne, pour deux ans. En réalité, il assurera ce service pendant 10 ans. Travail difficile, fatigant, pénible à cause des refus et des résultats plutôt maigres, surtout au niveau des collèges et des séminaires. Il implore le Conseil pour son retour en Afrique. En 1962, le Conseil provincial, qui ne trouve aucun remplaçant, le maintient à son poste, mais lui concède un court séjour en Côte d’Ivoire pour se documenter sur l’évolution des missions. Au retour, le voilà recruteur en région parisienne. En 1968, on lui confie, pour un an, la maison de Chaponost et l’information dans les établissements de la région lyonnaise.
En 1969, il est affecté en Côte d’Ivoire, au diocèse d’Abengourou et rejoint la mission d’Arrah, au côté du père Casimir Badoc. Il s’y adapte bien, et trouve beaucoup de joie dans ses tournées en brousse. En 1971, le père dirige la paroisse, secondé bientôt par un père blanc venu de Haute-Volta, le père Marcel Larregain. Leurs tempéraments et leurs goûts sont assez différents. Ils s’efforcent de s’accepter dans la complémentarité et la charité jusqu’en 1977 où le père Larregain est affecté ailleurs.
A Arrah, avec les ans qui se succèdent, sa santé décline ; il commence à souffrir d’une sciatique, du cœur pour lequel on lui place un pacemaker, d’une hernie pour laquelle on l’opère en 1986. Cette même année, l’évêque d’Abengourou affecte deux abbés africains pour le seconder. A sa demande, l’un des prêtres prend la responsabilité de la paroisse, ce qui entraîne son affectation à la paroisse de Bongouanou. En 1988, il atteint les 80 ans et obtient, après un congé, le retour en Côte d’Ivoire : il exerce son ministère avec enthousiasme.
En 1992, le père fait une chute accidentelle, et doit revenir en France pour une opération qui n’aura pas lieu. Il obtient de pouvoir passer Noël 1992 à Bongouanou, et y reste quelques mois. Fin mai 1993, monseigneur Kouamé organise les adieux du père, pour lui rendre un hommage chaleureux. Au départ d’Abidjan, le cardinal Bernard Yago vient à l’aéroport pour le saluer et l’honorer, ce que le Père apprécie beaucoup.
Le Conseil provincial l’affecte alors à Montferrier en 1993. Mais il accepte d’aider à préparer le dossier de la béatification de monseigneur de Marion Brésillac à Rome. Le 6 janvier 1994, il célèbre à Saint-Pierre, avec le pape Jean-Paul II, le 60ème anniversaire de son ordination sacerdotale. Il passe trois mois à Rome.
Revenu à Montferrier, il voudrait repartir en Côte d’Ivoire, mais le Conseil n’y est pas favorable. Le père en est peiné, bien qu’on lui propose un séjour de quelques semaines qui lui coûterait cher et qu’il trouve peu utile. Il se résigne à rester, appréciant les paysages, le confort, l’agréable compagnie des confrères.
Cependant, il a la joie, en 1995, de participer à la célébration du centenaire de l’Eglise en Côte d’Ivoire. En 1895, en effet, les premiers missionnaires débarquaient à Grand-Bassam. En cette célébration solennelle, le cardinal Poupard, délégué personnel du Saint-Père, ordonnait cinquante nouveaux prêtres Ivoiriens à Grand-Bassam même, dont trois originaires des paroisses du père Urvoy. Il profitera de ce voyage pour aller visiter et revoir avec émotion ses anciens paroissiens.
A son retour, le père Urvoy passera 20 mois à Montferrier, dans le silence, usé par les ans, écrivant dans un de ses derniers messages : Nous sommes ici sur le point d’être moissonnés. Le 26 janvier 1998, en sa 90ème année, le père s’éteint dans la paix du Seigneur. Il laisse le souvenir d’un homme heureux, joyeux, enthousiaste, animé par une foi ardente, et passionné par la mission.
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