Société des Missions Africaines – Province de Lyon
né le 17 avril 1917 à Combrand dans le diocèse de Poitiers, France membre de la SMA le 25 juillet 1939 sous-diacre le 6 janvier 1945 décédé le 31 janvier 1945 |
1945 sanatorium de Thorenc décédé à Thorenc, France, le 31 janvier 1945, |
Monsieur l'abbé Michel HAY (1917 - 1945)
Le 31 janvier 1945, au sanatorium de Thorenc, retour à Dieu de l'abbé Michel Hay, sous-diacre, à l'âge de 27 ans.
Aîné d'une famille nombreuse, Michel naquit le 17 avril 1917 à Combrand, dans le diocèse de Poitiers. Le jour même il est baptisé et c'est grande fête au Plessis, où ses parents tiennent une petite ferme.
En 1929, il est au collège Saint-Joseph de Bressuire. Aux vacances de Pentecôte 1931, il écrit de ne pas venir le chercher: il se proposait en effet de rentrer à pied pour jouir de la belle campagne, "car, ajoute-t-il, je ne la verrai plus longtemps, moi qui, dans un peu plus de dix ans serai rendu à l'équateur, au centre de l'Afrique". Sa vocation missionnaire était donc née. "Ne riez pas de moi, écrivait-il encore, dans quatre ans je serai à Lyon; j'ai déjà écrit au directeur des Missions Africaines". En octobre 1931, il rentrait au petit séminaire de Montmorillon, dans son diocèse. Là, il se révélait de suite comme un généreux et un ardent. La Vierge commença alors à prendre dans sa vie la place qu'elle occupera désormais toujours. Il prit la devise de Théophile Vénard: "Vive la joie quand même". Il est en effet si souvent malade: pleurésie, appendicite, maux de tête fréquents... et ses pauvres dents!
En 1933, le voilà aux Missions Africaines, à Offémont, en troisième. C'est sous le signe divin de l'épreuve qu'il y commença sa vie de futur missionnaire; il perdit son père et sa mère à quelques mois d'intervalles, et fut extrêmement touché des marques de sympathie que lui témoignèrent alors ses confrères... Il avait trouvé vraiment une nouvelle famille. Michel est devenu un gars solide; pour le travail manuel, il n'y en a pas comme lui. En promenade, il a un attrait spécial pour les longues marches à travers les forêts. Au bac, il se payait un 19 ½ sur 20 en math. Il excellait en effet à poser clairement un problème, à en dégager les directions essentielles, à conduire logiquement un raisonnement, à discuter les solutions.
En octobre 1937, il entrait au noviciat de Chanly; ne sachant rien faire à moitié, il se donnait tout entier à la philosophie, mais surtout à sa formation spirituelle. De plus, il offrait ses services à un novice prêtre, le père Petit, ancien directeur du mouvement des Coeurs Vaillants, et qui préparait deux plaquettes: "Pour faire aimer les Missions".
1939, c'était la guerre. Michel est E.O.R., plus par amour des maths que par ambition militaire. A l'armistice, il était licencié sans avoir terminé son stage. Comme il lui était impossible de rejoindre Lyon, alors en zone libre, avec quelques confrères, il commença sa théologie à Pont-Rousseau. La maison manquait de professeurs; l'abbé fut appelé à y enseigneur les sciences dans les hautes classes. Les élèves eurent bientôt à leur disposition tout un matériel de laboratoire et même un squelette acheté par l'abbé Hay à l'école de médecine. Quant au pauvre chat des religieuses, il mourut, dit-on, victime de la science...
Elève en théologie, professeur de sciences, voulant se donnant tout entier à chaque tâche, l'abbé Hay était encore au travail chaque soir à minuit. "Vous n'y tiendrez pas", lui disait-on. Lui, tout en riant, répliquait qu'il ne se portait jamais mieux qu'après quatre ou cinq heures de sommeil. Pendant les vacances, il fait le patro; organisateur et entraîneur, il est le bonheur des enfants.
En septembre 1941, après avoir passé la ligne de démarcation en fraude, il arrive à Lyon en vélo. Toujours heureux de rendre service, les activités ne lui manquent pas: timbres, polycopie, reliure... et sa spécialité, la photo! Il a d'ailleurs de nombreux projets en tête. On commence à voir en lui un futur propagandiste par le film et la parole. Pour épargner de gros soucis de ravitaillement au père Mallet, économe, charge si difficile en ces temps de restriction, il réussissait à faire venir des Deux-Sèvres dix tonnes de pommes de terre.
Aux vacances 1943, malgré des signes sérieux de fatigue, il faisait encore un mois de patro. Au retour d'un voyage sous la pluie, fiévreux, il doit s'aliter, et c'est la tuberculose. En novembre il est fixé sur son sort et s'en remet tout simplement aux mains de la divine providence et de ses supérieurs. Ceux-ci l'appellent bientôt aux ordres majeurs et au serment perpétuel. Michel apprend à prier le bréviaire et à célébrer la messe. Il était alors l'hôte de son oncle, le curé de Noirterre. Physiquement, il ne souffre pas. Mais les mois passent et on ne lui reparle plus d'ordination. C'est la grande souffrance morale de l'abbé Hay si dur de corps, mais à l'âme si sensible.
Admis au sana du clergé à Thorenc, en passant à Lyon, il est ordonné sous-diacre le 6 janvier 1945.
A Thorenc, il arrivait avec bien des projets, en particulier de réaliser le plus tôt possible "l'heure missionnaire" à Radio-Sana. Pour cela, il se mit au travail. Mais voilà une crise de rhumatisme, puis plusieurs crachements de sang. Il n'y avait plus d'espoir de le sauver. Il mourut moins de vingt jours après son arrivée à Thorenc. Il offrit sa vie pour la France, pour l'unité des chrétiens, ses confrères de sana, pour l'Afrique et la Société des Missions Africaines.
Sa vie, comme sa mort, demeurera pour nous l'appel à une vie plus haute et toujours plus donnée.
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