Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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Frère Yves né le 16 avril 1904 à Esquibien dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 19 mars 1924 décédé le 14 février 1980 |
1924-1926 missionnaire en Egypte 1926-1946 Saint-Piest, Lyon décédé à Montferrier, France, le 14 février 1980, à l'âge de 76 ans |
Jean-Marie SALAÜN, frère Yves (1904 - 1980)
Jean-Marie Salaün naît le 16 avril 1904 à Esquibien, dans le Finistère, de Henry Salaün, ouvrier d’usine, et de Anne Jourdain. A la mort de sa mère, Jean-Marie est élevé par une tante. Il fréquente l’école primaire publique d’Audierne, puis commence à travailler dans une usine de cette localité. C’est là qu’il entend l’appel de Dieu. Son service militaire terminé, il entre le 18 août 1921 dans la maison de formation des frères sma, à Martigné-Ferchaud, en Ille-et-Vilaine où il est signalé comme ayant bon caractère et dévoué envers tous. Il prend la soutane le 6 janvier 1922 et, le 19 mars 1924, Jean-Marie, qui a choisi de s’appeler Frère Yves, prononce le 1er serment qui le fait membre des Missions Africaines.
En août de la même année, il est envoyé en Egypte, à Héliopolis, où il est attendu : Le jeune frère que vous nous faites espérer sera le bienvenu et pourra rendre de grands services, s’il a de la bonne volonté. C’est bien qu’il sache jouer de l’harmonium. Il faudrait aussi quelqu’un pour la surveillance et prendre soin du petit collège. Mais le frère Yves ne restera que deux ans en Egypte car, le 11 mai 1926, le docteur lui découvre une tuberculose pulmonaire, précisant que le climat d’Egypte ne lui convient pas.
Revenu en France, le frère Yves est envoyé à la maison de Saint-Priest, près de Lyon, où il séjournera de 1926 à 1928. On signale, en 1927, qu’il est en bonne voie de guérison, mais qu’il est encore contagieux. Par contre, le 3 août 1928, le docteur constate que l’affection évolue mal : Ce malade travaille certainement plus que ne lui permettraient ses forces. Ne pourriez-vous pas l’envoyer un mois ou deux à La Croix-Valmer ?
Un peu plus tard, nous le retrouvons à la maison provinciale de Lyon, au service de la procure. Et une carte que le frère envoie lui-même de son pays, en septembre 1929, nous apprend que sa santé s’améliore et qu’il passe des vacances agréables auprès de sa tante qui veille bien sur lui. Mais, le 26 janvier 1934, nouvelle alerte : le docteur constate que le frère a maigri et qu’il ne présente pas un état général bien brillant. Il conseille, lui aussi, d’envoyer le frère Yves à La Croix-Valmer. Il y séjournera un an en s’occupant un peu de la cuisine. Le 16 avril 1934, les supérieurs pensent pouvoir l’envoyer à Martigné où il pourrait rendre service, mais le docteur le maintient à La Croix-Valmer.
Il revient ensuite au Rozay, près de Lyon, en juillet 1934. De nouveau, un an après son retour, on signale : ce pauvre frère va dépérissant, et laissé ici, il dépérira vite. Le climat ne lui est pas favorable. Il faut le remplacer. En 1939, il est nommé à Pont-Rousseau où il sera surveillant d’études.
En novembre 1941, il se trouve à l’hôpital psychiatrique de Léhon, près de Dinan, dans les Côtes-d’Armor, chez les frères de Saint-Jean-de-Dieu. En février 1943, son état s’est sensiblement amélioré. Il est en correspondance suivie avec sa famille qui lui envoie des colis (nous sommes pendant l’occupation). Mais il se plaint d’écrire à Nantes sans avoir de réponse. Le vicaire d’Esquibien intervient auprès du supérieur pour faire savoir que l’état de santé du frère s’est amélioré et qu’il serait heureux de recevoir des nouvelles de ses confrères. Le 27 février 1943, le supérieur des frères de Saint-Jean-de-Dieu répond au père provincial que l’électrochoc a apporté une certaine amélioration, mais qu’il en faudrait une deuxième pour bien juger, après quoi une sortie d’essai pourrait bien avoir lieu. Dans les lettres suivantes, le frère Yves, dit sa reconnaissance au père supérieur de la visite qu’il lui a faite et des nouvelles sur les missions qu’il lui avait données. Il se dit en bonne santé et veut sortir de l’hôpital : Il faut mettre un terme à cette captivité ! En juillet 1943, le docteur lui donne son accord pour une sortie d’essai chez ses tantes.
Pendant l’année 1944-45, le frère Yves retrouve le 150 à Lyon, puis il rejoint La Croix-Valmer. Il y séjournera pendant 33 ans, s’occupant comme aide-économe de la salle à manger, vaquant à quelques travaux de propreté et rendant service aux confrères âgés. Chaque conseiller provincial, à son passage, remarquera le bon esprit du frère qui, toujours, s’applique bien à son travail.
En 1974, il reprend son nom de baptême, Jean-Marie et, avec tous les autres résidents, il rejoint, en 1979, la maison de Montferrier.
Il meurt à Montferrier le 14 février 1980 laissant à tous ses confrères un bon souvenir. Il se faisait le serviteur de tous ; il faisait partie de ces personnes qui, chaque fois que vous les rencontrez, vous portent vers l’humilité ; il faisait partie de ces petits dont le Seigneur nous parle si souvent et auxquels le royaume est grand ouvert.
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