Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 24 février 1927 à Tullins dans le diocèse de Grenoble, France membre de la SMA le 27 octobre 1947 prêtre le 12 février 1951 décédé le 17 février 1997 |
1951-1952 Rezé, professeur décédé à Grenoble, France, le 17 février 1997, |
Le père Louis ALLIBE - (1927-1997)
Louis Allibe est né le 24 février 1927 à Tullins, dans le diocèse de Grenoble. Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Voreppe, de 1938 à 1945. Puis il rentre au grand séminaire de Grenoble en 1945.
Le 17 août 1946, il écrit aux Missions Africaines pour demander quelques renseignements car, dit-il, depuis longtemps, j'avais l'intention de rentrer dans les missions ; mais, jusqu'à maintenant, ce n'était pas possible à cause d'une croissance qui m'avait épuisé. Il y a quelques années, je vous avais déjà écrit mais, à cause de ma santé, je n'avais pas pu donner suite à ces idées. Je viens donc vous demander s'il serait possible que je rentre l'an prochain. J'ai pris la soutane il y a un an, et j'ai terminé ma philosophie cette année. J'en ai parlé, ces jours-ci, avec Maurice Achard que je connais bien, ainsi que sa famille. Quand Louis écrit ces lignes, il a déjà deux frères prêtres et qui sont vicaires, l'un à Vienne et l'autre à Tullins.
Il entre donc aux Missions Africaines en octobre 1946 et fait son premier serment le 27 octobre 1947. Il prononce son serment perpétuel le 18 novembre 1950, et est ordonné prêtre le 12 février 1951. Le père Louis Allibe est un jeune prêtre de valeur intellectuelle moyenne, mais judicieuse. C’est un homme pratique et décidé. Culture ordinaire, pas de diplômes. A fait des études et stages d'infirmier. Bon caractère, assez autoritaire, capable de dévouement, consciencieux.
Le 21 juin 1951, il est nommé au petit séminaire de Pont-Rousseau comme professeur. Un an plus tard, le 1er août 1952, il reçoit son affectation pour l'Afrique et il est mis à la disposition de monseigneur Kirmann, vicaire apostolique de Sassandra.
Il est, d’abord, nommé vicaire à Gagnoa. Puis, en 1956, on lui confie la responsabilité de fonder la nouvelle paroisse de Guibéroua. Le 26 août 1957, il écrit au provincial : Vos voeux de bonne fête sont venus me rejoindre au fond de mon trou de brousse où je suis en train d'essayer de monter une mission. Le travail ne manque pas. S’il n’y a que 100 chrétiens environ, les catéchumènes augmentent sans cesse, et je n'arrive plus à m'occuper de tout ; j'ai heureusement une vingtaine de catéchistes bien dévoués. Ces jours-ci, je suis en pourparlers pour faire une école paysanne pour les jeunes de 15 à 22 ans et, dans les villages, j'ai ouvert, ces temps-ci, plus de 15 cours d'adultes. L'idéal serait que je trouve un jeune européen dévoué et connaissant l'Action Catholique, ayant aussi des diplômes. Il viendrait habiter ici et cela me dépannerait bien.
En 1965, il crée le Centre de formation rural et artisanal de Guibéroua (C.R.A.G.) dans le but de préparer, en trois ans, des stagiaires qui seront, dans une grande région autour de Guibéroua, de bons artisans dans la construction, la menuiserie, la mécanique, les cultures vivrières… En 1969, le centre accueille 70 élèves. Il est animé par une dizaine de volontaires français et canadiens.
Le 10 mai 1973, le père Louis Allibe est nommé au grade d'officier de l'Ordre national, pour services éminents rendus à la Côte-d’Ivoire.
En 1975, le père Allibe connaît une période difficile. Bousculant un peu la conception traditionnelle de la mission, il se heurte à ses supérieurs et doit quitter Guibéroua en mai 1975. Ce départ est une épreuve pour lui. Il trouve une nouvelle insertion dans le social, en allant travailler à la direction de l’aménagement du territoire en tant que technicien de développement rural. Il écrit : Il ne me semble pas que ce travail soit contraire à mon idéal de prêtre et de missionnaire, que je n'ai jamais perdu de vue.
En 1980, il est nommé responsable des services extérieurs de l’éducation surveillée, au ministère de la Justice. Il réalise un travail considérable auprès des prisonniers en vue de leur réhabilitation.
Le 30 juin 1987, il est nommé responsable du secrétariat du Bureau International Catholique de l’Enfance (BICE) pour l’Afrique. Il y travaillera 7 ans, en créant de nombreux relais sur tout le territoire de la Côte-d’Ivoire et dans d’autres pays limitrophes. Comme durant toute sa vie, son grand souci a été orienté vers les petits, les enfants maltraités ou abandonnés à eux-mêmes.
Le père Allibe rentre définitivement en France, le 27 juin 1994. Il a passé 43 ans en Côte-d’Ivoire, dont 14 années au service des jeunes en difficulté. Je prospecte dans différentes directions, en vue de trouver des activités qui conviennent à mon tempérament, car je n'ai pas l'habitude de rester sans rien faire.
Le 3 janvier 1995, monseigneur Louis Dufaux, évêque de Grenoble, lui propose une petite paroisse du centre de Grenoble, la paroisse Saint-Vincent-de-Paul : Inséré sur la ville de Grenoble, il pourrait être en lien avec un certain nombre d'oeuvres et d'associations qui se préoccupent des enfants. Il accepte ce ministère en accord avec le provincial. En novembre 1995, il est également nommé responsable du Service de la Coopération Missionnaire pour tout le diocèse de Grenoble.
Une lettre du 30 décembre 1995 donne quelques renseignements sur ses activités : Du 4 au 19 septembre, je suis allé en Côte-d’Ivoire fêter le centenaire de l'Église de Côte-d’Ivoire. Le Grand Chancelier Coffi Gadeau m'a décoré comme Commandeur de l'Ordre national. Du 4 au 11 décembre 1995, je suis allé au Sénégal, en Casamance, au nom d'une association franco-sénégalaise qui a deux projets de développement dans des villages autour de Ziguinchor. Comme vous le voyez, le travail ne manque pas et, malgré une petite grippe de temps en temps, surtout avec le froid qui arrive, ma santé est solide. La communauté africaine se réunit souvent ici et, pour l'Épiphanie, c'est elle qui animera la messe.
A la fin de l’été 1996, sa santé commence à faiblir. En octobre, il est hospitalisé pour une pleurésie et des coliques néphrétiques. Il retourne dans sa paroisse, mais doit faire attention. Un jeune prêtre casamançais vient l'aider tous les week-ends. Aux environs de Noël il retrouve l’hôpital. Il y décède le 17 février au matin, à l’âge de 69 ans.
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