Société des Missions Africaines – Province de Lyon

né le 4 mars 1876 à Tréglamus dans le diocèse de Saint-Brieuc (France) membre de la SMA le 21 avril 1897 prêtre le 24 juillet 1898 préfet apostolique le 2 janvier 1912

décédé le 22 février 1929  Monseigneur Pierre Kernivinen 1898-1907 Clermont et Keer, professeur 1907-1919 missionnaire en Côte d’Ivoire 1912-1919 préfet apostolique de Korhogo démissionne, malade 1919-1923 rédacteur de l’ÉCHO 1924-1929 Menton, aumônier chez les sœurs décédé à Menton, France, le 22 février 1929, à l’âge de 52 ans

Le 22 février 1929, à Menton (Alpes-Maritimes), où il était aumônier des Petites Servantes du Sacré-Cœur, retour à Dieu de Monseigneur Pierre Kernivinen, ancien préfet apostolique de Korhogo, à l'âge de 52 ans.

Pierre Kernivinen naquit à Traglamus (Côtes-du-Nord), dans le diocèse de Saint-Brieuc, le 4 mars 1876. Il fit ses études à Pont-Rousseau, Richelieu, Lyon et Choubrah où il fit le serment en 1897 et fut ordonné prêtre en 1898. D'abord professeur à Richelieu, il passa ensuite deux ans à Samos, puis reprit son professorat à Richelieu et à Keer.

En 1907, il pouvait enfin réaliser son grand désir en partant pour la Côte-d'Ivoire. Nommé à Grand-Bassam, il releva la mission en ruines depuis l'épidémie de 1899. Il construisit en particulier une nouvelle église. Il s'y dépensa sans compter et fit progresser cette station. Le 19 janvier 1912, le père Kernivinen était nommé préfet apostolique de Korhogo, territoire nouvellement érigé qui comprenait tout le Nord de la Côte-d'Ivoire. Il rejoignit aussitôt sa préfecture et s'installa à Korhogo. Quinze mois plus tard, gravement malade, il devait rentrer en Europe. En janvier 1914, il était de retour en Côte-d'Ivoire, mais la guerre l'empêcha de lancer sa préfecture, laquelle fut d'ailleurs bientôt sans missionnaire. Emphysémateux, torturé par l'arthritisme qui lui avait déformé les mains et les pieds, Mgr Kernivinen fut bientôt réformé. Malgré ses instances, vu son triste état de santé, les supérieurs ne crurent pas pouvoir lui permettre de retourner en Afrique. Mgr Kernivinen donne alors sa démission, ne désespérant pas de revoir un jour l'Afrique.

Directeur de l'Echo en 1919, il fut nommé aumônier à Menton en 1924. C'était une charge très importante qu'il recevait là. L'association venait d'être fondée (Noël 1922) et Mgr avait à former les premières Petites Servantes.

Pendant 5 ans, il devait assurer la formation spirituelle et catéchistique des missionnaires catéchistes des Noirs. Il leur donna un amour vrai des Noirs, amour dont il était lui-même profondément imprégné.

Le 11 février 1929, à la cérémonie de départ de 5 religieuses pour l'Afrique, il contracta le mal qui devait l'emporter. Après avoir reçu les derniers sacrements, il voulut encore adresser quelques mots aux sœurs présentes. "Aimez bien le Bon Dieu. Souvent nous nous sommes entretenus de l'âme en état de grâce prête à paraître devant Dieu, on n'a pas peur. Sans doute, notre vie n'a pas toujours été ce qu'elle aurait dû être, mais le Bon Dieu est si miséricordieux. Il faut avoir confiance! Dieu seul! Le reste n'est rien... Ne travailler que pour lui... Tout pour Dieu! Je ne peux pas dire que je pars sans regret... J'aimais tant votre œuvre! Soyez bonnes et saintes." Et le père bénit les Petites Servantes: "Je les bénis toutes, toutes celles qui sont ici et celles qui sont loin."

Quelques heures plus tard, Mgr Kernivinen s'endormait dans le Seigneur.