Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 23 février 1913 à Saint-Etienne dans le diocèse de Saint-Etienne, France membre de la SMA le 5 juillet 1935 prêtre le 5 juillet 1936 décédé le 14 mars 1995 |
1936-1937 Pont-Rousseau, professeur décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 14 mars 1995 |
Le père Albert CHAIZE (1913 1995)
Albert Chaize est né le 23 février 1913 à Saint-Étienne, dans la Loire. Il est baptisé le 9 mars 1913 à la paroisse Saint-Charles, à Saint-Étienne. Son père est tué dès le début de la guerre 1914-1918.
Après ses études primaires, Albert entre au petit séminaire d’Oullins, puis au séminaire de philosophie de Francheville et enfin au grand séminaire Saint-Irénée de Lyon. C'est pendant son service militaire à Roanne qu'il demande à entrer aux Missions Africaines. Le supérieur du séminaire Saint-Irénée écrit : Monsieur Chaize est un excellent séminariste, pieux, régulier, de bon caractère, intelligent. J'ai demandé l'autorisation nécessaire à son Eminence et je ne puis que vous féliciter de l'accueillir.
Le 10 octobre 1933, Albert Chaize entre au grand séminaire des Missions Africaines et, le 5 juillet 1935, par le serment, il devient membre de la Société. Il est bien noté par ses supérieurs : Poli, peut-être un peu timide. Mais de relation agréable, en bons termes avec tout le monde, bonne intelligence, dévoué et endurant. Il est ordonné prêtre le 5 juillet 1936.
Le père Chaize est très déçu d'apprendre qu'on l'envoie comme professeur au petit séminaire de Pont-Rousseau. Aussi, dès mars 1937, il écrit au père provincial : Je n'avais qu'un but en quittant mon diocèse pour entrer aux Missions Africaines. Je n'ai toujours qu'un désir : celui de partir aux missions de l'Afrique occidentale. Il renouvelle sa demande le 21 juin suivant. Il a enfin la joie, le 28 juillet 1937, d'être nommé pour le vicariat d'Abidjan : J'ai reçu hier à Pont-Rousseau ma lettre d'affectation pour la Côte-d’Ivoire. Cette nouvelle m'a réjoui au-delà de toute mesure.
A son arrivée en Côte-d’Ivoire, il est reçu par monseigneur Person qui le nomme à Man avec le père Lebert qui, trois jours après son arrivée, le dépose à Duékoué où il va rester 10 jours, avant que son curé ne revienne le chercher. Dès qu'il sait conduire la voiture, il commence à faire des tournées dans les villages de la région. Il raconte longuement et avec humour, dans Jeunesse Africaine, son premier Noël à Guiglo, d'où il rejoint ensuite Toulépleu, avant de revenir à Man. Il refera ce circuit régulièrement, allant à Guiglo pendant une semaine puis, de là, à Taï qu'il atteint en marchant sur 26 km. De Guiglo, il va aussi à Toulépleu où il reste, là encore, pendant une semaine avant de revenir à Man. Il se lance, un jour, à faire des projections en branchant, sur la batterie de sa voiture, un appareil laissé autrefois par le père Cossé.
En 1939, il est mobilisé à Guiglo, puis à Abidjan. Peu après, démobilisé, il revient à Gagnoa où monseigneur Kirmann, nouveau vicaire apostolique de Sassandra, le garde pendant deux mois avant de l'envoyer, en octobre 1940, à Duékoué qu'il avait visité auparavant et dont il devient le curé : J'avais un petit bâtiment en banco et je devais faire une mission. J'ai trouvé un terrain. Les débrousseurs sont allés dessus. Je coupais la forêt pour m'installer. Une case pour moi, une chapelle, mais aussi une école.
En 1945, il contracte la maladie du sommeil qui l'oblige à se soigner énergiquement pendant trois ans.
En 1949, il devient curé de Péhé où il va vivre 34 ans dans des conditions difficiles. A Péhé, écrit-il, le riz ne manquait pas et, pendant plus de 20 ans, j'ai suivi le menu japonais : un plat de riz et un hareng sauvage. Quand il visite les villages, il mange tout ce qu'on lui présente. Il n'y avait, écrit-il, que l'eau des marigots et, pour la boire, je mettais un peu de permanganate de potassium. Dans la mission principale, l'eau était fournie par un puits. Seul dans sa mission, il ne se trouve pas mal à l’aise, car il a toujours aimé la solitude : Pour moi, l'isolement n'est pas un problème, ni une difficulté ; au contraire, c'est un avantage.
Il essaie d’être ouvert à tous, même aux musulmans. Il résume lui-même ses longues années à Péhé : J'ai jeté le grain en terre en faisant la classe, en faisant le catéchisme en classe et dans les villages, en soignant les malades au dispensaire et dans les villages. J'ai jeté le grain en terre. La semence a grandi mais bien lentement. Sa plus grande joie a été d'avoir eu un prêtre et une religieuse, tous deux originaires de sa paroisse.
En 1972, il se plaint de son œil droit et découvre qu’il a une cataracte. Le père Grenot lui conseille d'être prudent, mais le père Chaize n'est pas pressé de rentrer, alors qu'il n'est pas revenu en congé depuis cinq ans. Ce n’est que le 28 février 1983 qu’il se décide à quitter la Côte-d’Ivoire pour Montferrier.
Le 3 février 1984, il écrit qu'il a été opéré et qu'il n'y a pas de progrès. Le Père Chaize passera 12 ans à Montferrier. Il aura quelquefois de la peine, lui qui aimait tant la solitude, à partager une vie de communauté.
Il décède le 14 mars 1995. Le Père Fénéon prononce l'homélie : Père Chaize, je pense que nous garderons de vous un seul souvenir, comme un cadeau précieux que nous voudrions partager avec tous nos confrères : c'est votre vie simple et dépouillée, avec le strict nécessaire, proche des pauvres et des petits.
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