Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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Le Père Arsène GANDON né le 23 juin 1898 à Argentré du Plessis dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 5 mars 1924 prêtre le 29 juin 1923 décédé le 9 décembre 1985 |
1923-1927 missionnaire en Côte-d'Ivoire, Gagnoa décédé à Argentré-du-Plessis, France, le 9 décembre 1985, |
Le père Arsène GANDON (1898 - 1985)
Arsène Gandon est né à Argentré-du-Plessis en Ille-et-Vilaine. Il fréquente l’école libre de sa paroisse avant d’entrer au petit séminaire de Château-Giron en 1910 et de rejoindre, en 1914, le séminaire de Pont-Rousseau. Admis au grand séminaire de Lyon en 1915 pour y commencer sa philosophie, il part à l’armée en février 1917 et est fait prisonnier. Libéré, il ne revient au grand séminaire qu’en octobre 1920. C’est là qu’il prononce son serment missionnaire le 5 mars 1921. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1923.
Il reçoit alors une nomination pour la Côte d’Ivoire. Il rejoint Grand-Bassam où il est accueilli par les pères Paul Ezanno et Auguste Gaulé. Il n’y reste que quelques mois. Il est en effet nommé avec le père Person pour fonder la mission de Gagnoa. Le 1er février 1924, ils vont en chemin de fer d’Abidjan à Dimbokro et poursuivent leur voyage à pied en 5 étapes : Toumodi, Kokumbo, Oumé, Tiegba et Gagnoa où ils arrivent le 7 février. Ils logent d’abord au campement administratif, puis s’installent dans leurs cases et célèbrent la messe dans leur église (20m x 8m) le 28 juin. De Gagnoa, le père Person part explorer Sassandra et Soubré et le père Gandon visite Lakota. A Pâques 1925, ils célèbrent les 5 premiers baptêmes, dont celui de Michel Aoulio qui sera catéchiste pendant 40 ans.
Le 27 juin 1925, le père Gandon quitte Gagnoa, physiquement épuisé. Après un moment de repos, en 1926 et 1927, on lui confie l’ouverture de la mission d’Agboville. Ses ennuis de santé continuent et le rendent insupportable. Il se brouille avec le chef coutumier des Abbeys et, devenu indésirable, il rentre en France le 7 décembre 1927.
Le père Gandon est alors affecté à Offémont dans l’Oise comme professeur. Trois ans plus tard, en 1930, il rejoint l’école apostolique de Pont-Rousseau comme professeur. A partir de 1933, il est détaché pour être recruteur vocationnel à travers le pays nantais et toute la Bretagne. Il passe dans les paroisses et les écoles, visite les familles et présente, chaque année, 30 à 40 élèves à Pont-Rousseau où il faut construire un nouveau bâtiment et trouver des sources de financement pour les accueillir. Très dévoué, mais se sentant peu encouragé par ses confrères, il ne pense plus qu’à la Côte d’Ivoire.
En 1936, son ancien supérieur de Gagnoa, le père Person, devient évêque au vicariat d’Abidjan. Le père Gandon lui adresse une demande, favorablement acceptée. A son arrivée, il est nommé à Jacqueville. Par manque de missionnaires, il y est seul. Cette solitude lui pèse et va le démoraliser. Il rentre en France en juin 1937. Après 3 mois de repos, il est nommé professeur de 5ème aux Roches à Chamalières, mais ne s’y trouve pas très à l’aise. Après quelques mois à Martigné-Ferchaud, il est nommé recruteur à Pont-Rousseau, un travail qu’il connaît et qui lui convient très bien.
Début février 1940, le père Gandon est mobilisé à Rennes. Fait prisonnier par les Allemands, et libéré quelques mois plus tard, il reprend son travail de recruteur à partir de la rue du Ballet, à Nantes, où les Frères de Saint-Jean-Baptiste de la Salle ont accueilli les élèves des Missions Africaines. Il parcourt les diocèses de l’Ouest, va de paroisse en paroisse à bicyclette et visite les familles. Travail difficile qui demande beaucoup de persévérance, car l’accueil souhaité n’est pas toujours au rendez-vous. C’est à cette époque que le père Gandon rédige sous le titre Père, parlez-nous de votre Afrique 2 livres d’histoires illustrées qui sont très appréciés.
Dans ce travail d’éveilleur de vocations, le père Gandon donne le meilleur de lui-même. Ils sont nombreux, les pères sma qu’il a dirigés vers le sacerdoce et la mission en Afrique. Mais il y a souvent des tensions entre lui et ses confrères de Pont-Rousseau. Il désirerait un accueil plus souriant envers les parents des élèves qu’il amène, une meilleure collaboration entre le supérieur et les professeurs. En juin 1946, se sentant incompris par un confrère, il écrit au conseil provincial que, devant certaines méthodes nouvelles d’éducation, il se sent vieilli et dépassé. Sa démission est acceptée et il rejoint le père Duhil à la procure de Paris. C’est là qu’il va commencer à prêcher des journées missionnaires pour l’Oeuvre de la propagation de la foi.
A partir d’octobre 1950, il réside en permanence chez lui, à Argentré, d’où il peut rayonner pour prêcher, chaque dimanche, une journée missionnaire. Progressivement, il assure 45 à 50 dimanches missionnaires par an. Il a lui-même calculé 1173 prédications missionnaires de novembre 1946 à Noël 1971. Dans sa maison familiale baptisée Villa Gagnoa, il reçoit la visite de prêtres ivoiriens qu’il a bien connus : l’abbé Robert Atéa, premier prêtre de Gagnoa, l’abbé Barthélémy Djabla… Il se réjouit de voir certains de ceux qu’il a envoyés au séminaire accéder à des postes de responsabilité, le père Joseph Hardy et monseigneur Patient Redois.
Le 4 juillet 1973, il célèbre ses noces d’or sacerdotales à Argentré, entouré de sa famille, de ses amis, de ses confrères. Monseigneur Jean-Marie Etrillard, ancien évêque de Gagnoa, préside la célébration et c’est l’abbé Bruno Kwamé qui assure l’homélie. Le 29 septembre, le cardinal Gouyon, archevêque de Rennes, lui remet une décoration en reconnaissance de ses 25 ans de prédication pour les O.P.M. : la croix Pro Ecclesia et Pontifice. Vers la mi-décembre de cette même année, il part pour 4 mois en Côte d’Ivoire. C’est un retour aux sources, à l’occasion du cinquantenaire de la mission de Gagnoa. Le 4 mars 1974, en la cathédrale de Gagnoa, le père Gandon prononce une belle homélie d’action de grâces en présence d’une grande foule. A la fin de cette célébration, le président Houphouët-Boigny le fait officier de l’Ordre National ivoirien. Il rentre en France, la joie au cœur d’avoir revu sa chère Côte d’Ivoire et d’avoir été si bien accueilli par ses confrères.
En octobre 1980, le père Gandon a des ennuis de santé. Les religieuses d’Argentré l’accueillent dans leur maison de retraite. C’est là qu’il fête ses 60 ans de sacerdoce, entouré d’amis et de confrères, dont le père Joseph Malval. Le 15 août 1983, monseigneur Paul Dacoury, nouvel évêque auxiliaire d’Abidjan, passe quelques heures avec lui. Il se met à genoux pour recevoir la bénédiction du vieux prêtre qui, à son tour, demande la bénédiction épiscopale. Puis, au fil des jours, la fatigue s’accentue et, fin octobre 1985, il ne célèbre plus la messe. Il nous quitte le 9 décembre au soir, à l’âge de 87 ans.
Vous seul pouvez dire - et encore qui connaît ? – le nombre de vocations mission-naires que le Seigneur s’est plu à faire naître à travers vos efforts. Certes, nous le savons tous : Paul a prêché, Apollos a baptisé, Arsène a appelé à la mission, mais le Seigneur agissait en tous (Père Patrick Harrington au père Gandon, le 29 juin 1983).
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