Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 20 février 1931 à La Bourboule dans le diocèse de Clermont-Ferrand, France membre de la SMA le 16 juillet 1956 prêtre le 28 octobre 1959 décédé le 8 avril 1997 |
1960-1961 Lyon, année pastorale 1961 Lakota (Gagnoa) Côte-d'Ivoire décédé à Montpellier, France, le 8 avril 1997 |
Le père Pierre Bony (1931 1997)
Pierre Bony est né le 20 février 1931 à La Bourboule dans le Puy-de-Dôme. Après ses études primaires à l'école communale de La Bourboule, il entre au petit séminaire sma de Chamalières en 1944, puis à celui de Pont-Rousseau en 1948. Il fait ensuite son service militaire (du 26 novembre 1951 au 7 mars 1953). Il entreprend ses études de philosophie, à Chanly d'abord (1953-1954), puis à Chamalières (1954-1955). Après une année de noviciat à Chanly, où il prononce son serment missionnaire, le 16 juillet 1956, il entre au grand séminaire sma à Lyon. Il est ordonné diacre le 30 juin 1959, et prêtre le 28 octobre 1959.
Une année supplémentaire de formation pastorale est alors instituée. D'octobre 1960 à juillet 1961, le père Bony passe plusieurs jours, chaque semaine, dans la paroisse Notre-Dame (Saint-Louis) de Lyon. Il s'entraîne à la prédication, à la catéchèse des enfants, à la visite des malades, à la préparation des futurs mariés, à la vie dans une équipe de prêtres. Son curé accompagnateur établit un certificat très élogieux sur son stage (compétent, serviable, souple…) mais note que, du fait de sa timidité, il est plus indiqué de lui confier un poste en paroisse que dans le professorat.
Le père Bony a alors la joie de recevoir aussitôt une nomination pour l'Afrique. Il rejoint le diocèse de Gagnoa, en Côte-d'Ivoire. Au bout de quelques jours de présence à Lakota, il sombre dans la confusion mentale, ce qui nécessite son rapatriement sanitaire. Il ne reverra plus jamais l'Afrique. Il passe les années 1961 et 1962 en repos, entre Lyon et sa famille à La Bourboule. Je me repose de mon mieux, bricole à la maison et à l'atelier, fais quelques petites promenades quand le temps s'y prête, écrit-il, de La Bourboule, le 8 février 1962.
Il se rend volontiers à Chamalières, maison sma qui est proche de chez lui. Le Conseil provincial juge alors indiqué de le nommer au séminaire de philosophie, à Chamalières, où il est déjà habitué : il le met à la disposition du père supérieur pour aider le père économe dans les expositions et assurer quelques ministères. Pierre va s'y épanouir. Dans une lettre du 8 mai 1963, il demande à participer à l'une des sessions pour catéchistes spécialisés d'enfants retardés, vu la charge qui lui est confiée auprès des enfants de l'Institut médico-pédagogique des Roches Fleuries.
Le 31 décembre 1963, il écrit : C'est encore d'une clinique où on me soigne pour une nouvelle dépression que je vous adresse ces quelques mots porteurs de tous mes vœux pour cette nouvelle année. Quelquefois, c'est bien dur.
En 1964, le Conseil provincial le nomme à la maison de repos de La Croix-Valmer. Là encore, il fréquente le centre de neurologie de l'hôpital de Draguignan. Le 19 septembre 1964, il écrit : Maintenant je commence à remonter en surface (…) grâce à de multiples cachets, perfusions, électro-narcose (…) Une lettre du père Cocho m'a porté des nouvelles du secteur de Daloa. Certains confrères, avec lesquels il se sent proche, essayent donc de l'accompagner en lui écrivant régulièrement.
Ses traitements améliorent sa santé, et il peut même écrire, le 22 décembre 1969 : Je vais de mieux en mieux, mais le docteur m'a donné deux ans avant de poser son verdict pour un départ possible vers l'Afrique. En attendant, je patiente et tâche de faire, selon l'état du moment, les petits travaux qui me sont demandés à l'intérieur de la maison ou dans la propriété, où il y a toujours des travaux à faire qui ne me concentrent pas trop.
En 1970, il revient à La Bourboule. Le 8 septembre 1971, il écrit : Le docteur estime qu'il me faut encore quelque temps le bon air du pays et vivre dans mon entourage familial. Le 27 décembre 1973, il communique : Pour le moment, je vais à peu près bien ; à Noël, j'ai célébré les messes de minuit et du jour. Le docteur m'a recommandé de faire des bains de foule pour me sortir de moi-même et m'ouvrir un peu plus aux autres. Je l'ai fait en participant, avec des foyers chrétiens animateurs, au goûter des vieillards de la commune. Et maintenant, je m'arrête plus facilement dans la rue pour causer avec les gens. Il retrouve même une vie normale : Depuis près de neuf mois à présent, je vis sans médicament, et cependant je vais bien (lettre du 9 mars 1976). Mais l'amélioration reste fragile : Des environs de Pâques au mois d'octobre 1977, j'ai eu comme une petite rechute ; aussi je ne pouvais ni écrire ni lire quelque chose d'un peu sérieux. On a commencé par me donner un petit traitement pour me calmer, qui m'a fait du bien. (lettre du 24 décembre 1977)
Il est fidèle à présenter ses vœux de nouvel an au Conseil provincial. Le 29 décembre 1984, il écrit : Pour ma part, c'est toujours à peu près ; j'aide maman comme je le puis car, l'autre jour encore, elle a eu une attaque. Le provincial, le père François Fénéon, qui est un camarade de séminaire, lui répond : Que le Seigneur maintienne au mieux ta santé et celle de ta chère maman, car il semble que vous avez bien besoin l'un de l'autre. Sa maman va mourir en 1989.
En 1988, le père Bony est transféré à la maison de retraite de Montferrier. Il y restera 9 ans. Il meurt à Montpellier le 8 avril 1997. Au cours de l'homélie de ses funérailles, le père Jean-Paul Gournay rappellera son amour de l’Afrique : Atteint très vite par la maladie, Pierre, notre frère, n'a passé que quelques jours en terre africaine, à Lakota, en Côte d'Ivoire. Pourtant, j'ai le souvenir de l'avoir entendu me dire quelquefois : "J'aime bien écouter ce que les confrères disent lorsqu'ils parlent de leur vie missionnaire." Je sais que Pierre portait tout ce qu'il entendait dans la prière.
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