Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 30 juillet 1920 à Mirwart dans le diocèse de Namur, Belgique membre de la SMA le 25 mars 1942 prêtre le 30 avril 1944 décédé le 13 avril 1973 |
1944-1947 Ave (Belgique), professeur décédé à Lyon, France, le 13 avril 1973, |
Le père Ernest DESSEILLE (1920 - 1973)
Ernest Desseille est né le 30 juillet 1920, à Mirwart, à quelques kilomètres de Chanly, à la lisière des grandes forêts ardennaises et du bois de Saint-Hubert. Il a deux frères et une sœur. Il suit l'école primaire dans son village et ses études secondaires au séminaire des Missions Africaines, à Ave et Auffe, de 1932 à 1938.
De 1938 à 1940, il étudie la philosophie à Chanly. Il y commence sa théologie et la poursuit à Ave, à cause de la guerre. Il prononce son premier serment, le 25 mars 1942. Les Allemands occupent la Belgique et la France. Il réussit à avoir un passeport et parvient, le 2 décembre 1943, à Lyon, au "150", où il termine ses études. C'est là qu'il est ordonné prêtre le 30 avril 1944.
Il est d'abord nommé professeur de sciences et de mathématiques à Ave et Auffe, de 1944 à 1946. Puis, il est mis à la disposition de monseigneur Parisot pour servir dans le vicariat apostolique du Dahomey. Il n'y part que le 13 mai 1947. Il est alors affecté comme vicaire à Sainte-Anne de Porto-Novo, sous la houlette du père Bothua, la crème des hommes et le futur régional du Dahomey. Le père Desseille apprend le "goun", s'occupe plus spécialement de l'école, de quelques stations secondaires. Jusqu'au 28 avril 1952, il passe des jours heureux avec le père Bothua qui l'estime beaucoup.
Vers 1952, le gouvernement belge exige la présence de missionnaires belges sur son territoire. Les Missions Africaines commencent à s'implanter dans le Kwango, au sud de Kikwit, non loin de la frontière de l'Angola. Le Père Desseille fait partie du groupe des trois premiers confrères envoyés au Congo, dans une région vaste comme leur Belgique natale.
Il passe d'abord cinq ans à Kimbongo, chargé des villages. En 1958, il devient curé de Feshi. Mais, en octobre 1962, il rentre malade, dépressif. Il lui faudra un long séjour au pays, pour se remettre. Il repart en mai 1963. De nouveau, il est obligé de rentrer en février 1964, avec les pères François Fénéon et Joseph Colson, à cause de la rébellion muléliste qui sévit dans une bonne partie du Congo. Tous les trois décident de rentrer en France par l'Angola. Arrivés à Lwanda, ils prennent un avion pour la France et gagnent Lyon, autour du 23 février 1964. Le père Ernest Desseille se remet assez vite, puisque après un bon repos, il retourne au Congo en décembre 1964 et devient curé de Kahemba.
Le 23 avril 1969, il revient en congé avec quelques ennuis de santé. Malgré l'avis contraire de son docteur, il est toujours désireux de revoir son Congo. Aussi, le 3 octobre 1969, il annonce qu'il a retenu une place sur l'avion du mardi 21 octobre. Auparavant, au 150, à Lyon, il a fêté, le 1er mai, ses 25 ans de vie sacerdotale, entouré des confrères de la Province et du séminaire.
De retour à Kahemba, il met noir sur blanc des questions qui le tracassent depuis longtemps : Quelles sont les conditions pour que nous formions - ici à Kahemba - une vraie famille ? Demain, quelle mission, quel institut ? Nous n'essayons pas de prendre une place qui peut être prise par un Noir, même si nous sommes convaincus que nous ferions mieux que lui. Ainsi, on verra que nous ne voulons plus commander, mais que nous aidons le clergé dans la mesure où il veut être aidé. Vive l'avenir ! Amen. Des paroles pas encore évidentes, pour tous, à cette époque.
Un rapport de voyage au Zaïre, en 1970-1971, donne quelques détails sur la méthode d'apostolat du Père :
il habite à 7 kilomètres du centre, à Kahemba-cité, cité construite autour du centre administratif.
Il a, avec lui, 4 ou 5 sœurs, dont 3 travaillent à l'hôpital.
Il agit beaucoup par la Légion de Marie.
Il fonde sa catéchèse près des catéchumènes sur les vieux chrétiens.
Il reconnaît qu'il faudrait changer les méthodes d'action. Vis-à-vis des confrères, on devrait exiger de chacun d’eux un travail précis sur ce qui lui plaît davantage : ethnologie, pastorale des sacrements, catéchuménat, école, psychologie des enfants… Cela nous obligerait à sortir de nous, à réfléchir sur notre action.
Début 1973, le père Desseille rentre en congé. Il va pouvoir prendre un bon repos. Mais quelques ennuis de santé le retiennent à Kinshasa. Il n'arrive à l'aéroport de Bron que le 31 mars à 19 h 30. Le 2 et 3 avril, il subit des examens médicaux à l'Hôtel-Dieu de Lyon, puis se repose au 150 les jours suivants, en attendant de rejoindre sa vieille maman à Mirwart.
Le 13 avril, après avoir pris son petit déjeuner avec appétit, il se joint à quelques pères pour une visite à la Foire de Lyon. Le groupe attend l'autobus à l'angle des rues Gambetta-Garibaldi, quand le père Desseille déclare ressentir un malaise : il s'affaisse aussitôt sur le trottoir. Il est environ 9 heures. Tout est fini. Il avait 53 ans. Le père Falcon, provincial, se rend aux funérailles à Mirwart, près de la maman du père, pleine de foi et courageuse.
Deux témoignages de confrères dépeignent bien la sympathique personne du Père :
1. Celui du père Evrard, datant de 1964.
Ce qui fut remarquable chez lui :
Sa bonté et sa charité envers tous, en particulier envers les plus déshérités,
Son humilié : il ne se mettait jamais en avant, ne donnait son avis que sur demande,
Sa joie : il a été un missionnaire heureux, toujours souriant,
Ses intuitions pastorales : il a créé un mouvement baptisé "Marie-Madeleine" pour venir au secours des filles de mauvaise vie de la cité.
2. Celui du père Willy Lejeune, écrit à Kimbongo le 15 mai 1973 :
Lorsqu'un ami, un frère, s'en va vers la maison du Père, l'image qu'il laisse de sa personnalité s'épanouit aussitôt, mystérieuse, belle déjà de la lumière de la gloire. Définir celle du père Desseille, c'est retrouver celle d'un homme fondamentalement bon, fidèle à la célébration de la messe, au bréviaire récité, au chapelet jamais abandonné.
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