Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 3 mai 1846 à Château-Chinon dans le diocèse de Nevers (France) membre de la SMA le 15 août 1870 prêtre le 24 août 1870 décédé le 17 avril 1930 |
1870-1878 missionnaire au Cap de Bonne Espérance, décédé à Lyon, France, le 17 avril 1930, |
Le père François DEVOUCOUX (1846 - 1930)
A Lyon, le 17 avril 1930, retour à Dieu du père François Devoucoux, à l'âge de 83 ans.
Né le 3 mai 1846 à Château-Chinon (Nièvre) dans le diocèse de Nevers, François Devoucoux achevait ses études au grand séminaire quand le père Cloud, récemment débarqué du Dahomey, vint demander l'hospitalisation en même temps que des volontaires pour l'Afrique. Le 18 mai 1870, l'abbé Devoucoux, sous-diacre, entrait aux Missions Africaines. Il fit le serment et fut ordonné prêtre au mois d'août suivant.. Pendant la Commune, le père Devoucoux rentra chez lui et prêta ses services comme infirmier. Après la tourmente, il se mit à la disposition du père Planque.
Petit de taille, maigre et fluet, tout en nerfs, d'une santé plutôt faible, le jeune missionnaire fut envoyé à Nice où, pendant trois ans, il s'occupa des confrères malades, tout en étant aumônier et professeur au couvent Sainte-Marthe. En 1873, il est désigné pour la mission du Cap de Bonne-Espérance. Il y part en juillet et est affecté au petit poste d'Austhorn. C'est une bien pauvre mission: quelques catholiques tièdes, des protestants fanatiques, des "bushmen" qui fuient devant les Blancs. Pour vivre, les missionnaires doivent travailler. Le père Devoucoux fait de l'horticulture. Sa santé ne résiste pas aux privations et, dès 1876, il doit rentrer en France. Il passe par l'île Sainte-Hélène saluer ses confrères, s'arrête quelques semaines à Lagos et rentre à Lyon. En Irlande, un ancien missionnaire d'Afrique du Sud, M. O'Haire, qui a bien connu nos missionnaires, commençait à lancer une œuvre pour les Missions Africaines. Le père Planque désigne le père Devoucoux pour l'Irlande; c'était en septembre 1878. Le père Devoucoux se met au travail et lorsqu'en 1883, rappelé en France, il laissera l'œuvre au père Zimmermann, une maison et une église auront été construites et toutes les dettes payées.
En février 1883, le père Devoucoux partait pour la préfecture de la Côte-de-l'Or, mais revenait malade l'année suivante. En 1884, il fait le tour des séminaire de l'Ouest de la France, essayant d'y découvrir quelques vocations. En 1878, il avait, à son retour du Cap, fait une tournée semblable dans les séminaires du sud-est et il avait recruté le futur Mgr Pellet et les futurs pères Etienne, Pellet, Bel, Piolat, Fugier, Pellat, tous grands missionnaires. Désigné pour l'Egypte, où le père Planque pense que le climat lui sera plus clément, le père Devoucoux fait d'abord un séjour à Beyrouth pour se familiariser avec l'arabe, tout en enseignant le français au collège de la Sagesse. Il est affecté comme supérieur à Zagazig, mais sa santé le contraint encore à revenir en Europe.
En 1888, il est désigné pour l'Espagne où les pères Planque et Desribes fondent une nouvelle école apostolique à Bugedo. Il y apprend l'espagnol qu'il parlera couramment. Revenu malade en 1889, il se retrouve dans sa famille.
En 1891, il part au Mexique comme délégué de l'œuvre de la Propagation de la Foi. En 1896, nommé conseiller général, il prend la direction du grand séminaire de Lyon, charge qu'il conservera jusqu'en 1902. Il y fut un collaborateur dévoué du père Planque.
En 1902, le père Devoucoux reprenait le chemin du Mexique, non plus comme adjoint de Mgr Terrien, mais comme supérieur de la délégation. Pendant les 10 ans qu'il y passera, le père Devoucoux va accomplir un magnifique travail. Revenu en 1912 avec une santé bien compromise, il dut passer deux ans à La Croix. 1914, c'est la guerre. Il faut remplacer les pères mobilisés. Le père est nommé à Lyon comme professeur d'Ecriture sainte en remplacement du père Parisot. Le séminaire était réquisitionné par les troupes; le père Devoucoux est en même temps chargé, auprès de la place de Lyon, des intérêts matériels du séminaire. Pour alimenter les deux popotes, il se fait jardinier. Les soldats ne tarderont pas à apprécier ce "petit curé" à barbe blanche qui les amusait par ses réparties fines, ses belles histoires de voyage, ses mots drôles, mais qui les édifiait aussi par sa discipline austère et par son optimisme.
Après la guerre, le père Devoucoux se retira au Rozay. Mais comme l'inaction lui pesait, il ne tarda pas à prendre l'aumônerie de l'orphelinat d'Ecully. Au moment de sa mort, à 84 ans, il rédigeait une méthode de latin. Il fut emporté en quelques jours par une angine de poitrine.
Ce qui rehaussait la grandeur de ce vieillard et de ce missionnaire, c'était une grande distinction de manières, une parfaite amabilité que chacun sentait dans son "bonjour" et enfin une délicatesse exquise. Il voulut se rendre utile jusqu'au bout. Il avait aussi une grande délicatesse envers le Seigneur. Son amour du règlement allait jusqu'à l'intransigeance. Il avait le souci de la prière, spécialement du bréviaire qu'il célébrait lentement et à temps régulier.
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