Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 11 juillet 1885 à Brognon dans le diocèse de Dijon, France membre de la SMA le 17 octobre 1909 prêtre le 17 octobre 1909 nommé évêque le 11 mars 1935 décédé le 21 avril 1960 |
1909-1912 missionnaire au Dahomey décédé à Ouidah, Dahomey, le 21 avril 1960, |
Monseigneur Louis PARISOT (1855 - 1960)
Dans sa résidence, au séminaire Saint-Gall de Ouidah, le 21 avril 1960, retour à Dieu de Son Excellence Monseigneur Louis Parisot, archevêque titulaire de Chersoneso di Zecchia, ancien archevêque de Cotonou, officier de la Légion d'honneur, à l'âge de 75 ans.
Né à Brognon, dans le diocèse de Dijon, en 1855, Louis Parisot fit toutes ses études dans son diocèse. C'était un pacifique, un ardent, un tenace, qui, sûr de son appel, s'en allait d'un pas ferme vers l'avenir que le Seigneur voulait. Diacre, il vient à Chanly, car un numéro de "l'Echo" l'a décidé à demander son admission aux Missions Africaines. Le 17 octobre 1909, il était admis au serment et était ordonné prêtre. Nommé au vicariat du Dahomey, il était affecté à Athiémé. Le jeune missionnaire s'y révèle un apôtre à l'âme ardente et un parfait éducateur de la jeunesse. Il aimait passionnément le ministère des âmes. Taillé pour être défricheur et semeur, plein de santé et d'enthousiasme, doué de qualités exceptionnelles, il était capable de s'atteler à toutes les besognes. Tout le temps libre laissé par les classes, le père Parisot l'emploie à parcourir les villages Adjas, ces Adjas qui resteront toujours les enfants chéris de Mgr Parisot. Le jeune missionnaire est pleinement heureux, mais à Lyon on pense à lui. Il doit quitter ses chers Adjas pour le poste d'économe et de professeur d'Ecriture sainte au grand séminaire de Lyon. Les malicieux élèves savaient faire dévier les cours vers l'Afrique.
1914, c'est la guerre. Le père Parisot, mobilisé, devint le "cuistot" de son escouade. Pressé de revoir l'Afrique dès sa démobilisation, il repart au plus vite vers Athiémé. Mais Mgr Steinmetz lui confie l'œuvre la plus pressante, la formation du clergé autochtone. Le père Parisot qui préférait la brousse, allègue son ignorance, son manque de vertu et même son manque de conviction dans l'avenir du séminaire. Par obéissance, il va au séminaire, mais bientôt conquis par les séminaristes, il se montre un maître incomparable, entraînant par son exemple et sa sagesse toute une génération à sa suite. Ce fut d'abord un séminaire ambulant, où professeurs et élèves allaient de station en station, évangélisant les Adjas. Bien des prêtres du Nigeria, du Ghana, du Togo, de la Côte-d'Ivoire et surtout du Dahomey ont été formés par Mgr Parisot et ses collaborateurs.
Par tempérament et par goût, le père Parisot était porté à fuir les honneurs et il se complaisait surtout avec les pauvres et les petits. Aussi, quand le Saint-Siège lui donna la succession de Mgr Steinmetz comme vicaire apostolique du Dahomey, il est consterné et durant un certain temps il subit une sorte d'agonie. Il retrouve la paix dans la prière, où le Seigneur lui fait comprendre que l'obéissance vaut mieux que les plus grands sacrifices. Sacré à Dijon le 28 octobre 1935, le 14 février suivant, il prenait possession de son vicariat.
Pendant 25 ans, Mgr Parisot se donna tout entier, à ses prêtres, religieuses, catéchistes et chrétiens. Mais, fidèle à sa devise "evangelizare pauperibus", il accorda sa prédilection aux petits. Il garde le dépôt que lui avait confié Mgr "Daga" et imita son esprit de foi et son zèle persévérant pour l'œuvre primordiale du clergé local et des religieuses. Fidèle à la tradition, il a multiplié les écoles, ouvert le collège Aupiais et le cours secondaire de Notre-Dame des Apôtres. "Tant vaut l'évangélisation pour le peuple, disait-il, tant vaut l'école qui en imprègne déjà l'enfant et la jeunesse." La formation des élites fut aussi la grand souci de sa vie.
Mgr Parisot a rempli sa tâche au prix d'innombrables fatigues et de grandes souffrances physiques et morales vaillamment supportées pour Dieu et ses chers Dahoméens. Les plus pénibles maladies et les plus vives douleurs ne l'ont pas épargné, surtout au début et à la fin de son épiscopat. Cet apôtre infatigable, né pour l'action, a été un homme de Dieu d'une profonde piété. Il était l'humilité même, et le jour de son jubilé sacerdotal, il résuma sa longue vie de travail et d'immolation en disant modestement: "Mon mérite à moi, c'est d'avoir, pour servir, duré plus longtemps que d'autres." Sa plus grande consolation fut la nomination de son auxiliaire. Terrassé par la maladie au pied de la Vierge de Dassa, le 2 février 1957, veille du sacre de Mgr Gantin, Mgr Parisot, archevêque de Cotonou depuis 1955, prononça son "Nunc dimittis". Trois ans après, au lendemain de son jubilé sacerdotal, il donnait sa démission et remettait toute l'administration à son auxiliaire, aujourd'hui archevêque de Cotonou.
Dans sa dernière lettre pastorale annonçant la nomination de son successeur, Mgr Parisot nous donnait son testament spirituel:
"Dans les choses nécessaires, faisons l'unité entre nous, par l'unanimité de nos esprits et de nos cœurs. Dans les choses incertaines, laissons à chacun liberté d'opinion. En toutes choses pratiques, entre nous la charité. Pratiquez la tolérance selon le principe: «Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît à vous-mêmes.» Enfin, soyez envers tous et chacun, soyez en toutes choses animés d'une vraie charité. Ayez pour tous vos frères, quels qu'ils soient, chrétiens, païens, musulmans, autochtones ou étrangers, le cœur même du Christ, puisqu'il s'est identifié à eux. Gardez surtout cette fleur de la charité qu'on appelle l'hospitalité et la politesse, exquises vertus des Africains. Je prie Dieu et je le prierai jusqu'au bout et au-delà de la tombe, pour qu'il entretienne et fasse renaître en vous tous cette ferme volonté assurée dans le bien qui est le critère de la dignité d'un homme et aussi de la dignité d'un peuple."
"La Croix! l'Hostie! la Vierge! Au fond, tout est là dans votre vie spirituelle." (Mgr Parisot)
Mgr Parisot repose au séminaire qu'il n'avait jamais voulu quitter.
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