Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 22 juillet 1895 à Rennes dans le diocèse de Rennes, France membre de la SMA le 9 juillet 1921 prêtre le 28 juin 1924 décédé le 22 avril 1969 |
1924-1925 Chamalières, professeur décédé à Toulon, France, le 22 avril 1969, |
Le Père Alexandre DESBOIS (1895 - 1969)
Né à Rennes, le 22 juillet 1895, Alexandre Desbois suit ses études primaires, d’abord à Rennes à l’école communale, puis chez les frères. A 15 ans, il entre au petit séminaire des Missions Africaines à Pont-Rousseau. Il y reste de 1910 à 1914.
En 1914, la guerre est déclarée entre la France et l’Allemagne ; il est mobilisé. En 1915, il est sur le front et en côtoie tous les dangers. En mai 1918, on apprend qu’il a le grade de maréchal des logis. Peu après, il est blessé gravement à la tête par un éclat d’obus qui lui crève l’œil gauche. Hospitalisé et bien soigné, sa vie n’est plus en danger, mais il doit être trépané. Cette opération aura des conséquences sur son caractère et son comportement. Cette blessure lui vaudra d’être cité à l’ordre de l’armée et d’être décoré de la croix de guerre avec palme, puis de la médaille militaire. Démobilisé, il entre au grand séminaire des Missions Africaines de Lyon, le 30 septembre 1919. Il y fait vraisemblablement son noviciat, sa philosophie et sa théologie. Il est admis comme membre des Missions Africaines, le 9 juillet 1921, et ordonné prêtre, le 28 juin 1924.
Le père Chabert, supérieur général, le nomme pour le Togo et le présente comme une bonne nature, un homme généreux, de bon cœur, prêt à se donner et à rendre service, même discrètement. Il le dit aussi original, au point qu’il peut se montrer excentrique. Mais cette nomination n’est pas du goût du père Desbois, si bien qu’il ne part pas tout de suite pour le Togo. Il reste, un temps, professeur au petit séminaire de Chamalières. Ce n’est qu’en mars 1925 qu’il rejoint le Togo. Il n’y restera que deux années, dans trois postes successifs : Anécho, Assahoun et Adeta, ayant beaucoup de peine à se faire à une vie ordinaire sans excentricité, à un travail régulier en accord avec ses confrères et son évêque. En septembre 1927, le supérieur général décide de retirer le père Desbois du Togo et le nomme au Dahomey, avec l’accord du vicaire apostolique de ce territoire, monseigneur Steinmetz. Arrivé à Ouidah, il est apprécié pour sa bonne humeur, sa docilité et son bon esprit. Il y fait également du bon travail. En octobre 1928, il est affecté à Dassa-Zoumè où les difficultés le rattrapent très vite malgré sa piété, son désintéressement et sa réelle charité envers les pauvres. Alors, on le nomme dans un nouveau poste, à Athiémé, où il promet d’être enfin sage. Il le sera en effet jusqu’à son congé en 1931.
Ce congé se prolonge, les retards pour repartir se succèdent. Il est ainsi fait qu’il a beaucoup de difficultés pour quitter le lieu où il se trouve. Ce n’est qu’en août 1932 qu’il s’embarque à Marseille pour le Dahomey.
Il est nommé à Sokponta, où il reste seul après le départ du père Barril à Dassa-Zoumè. Si les débuts s’avèrent difficiles, finalement le père se stabilisera dans sa nouvelle paroisse durant beaucoup d’années et va y faire un excellent travail. L’évangélisation progresse car le père a pris à cœur son travail et s’y consacre avec sérieux. Neuf cents personnes viennent régulièrement aux offices le dimanche et la pauvre chapelle, qui menace ruine, est bien trop petite, avec ses 92 mètres carrés, pour les accueillir. Alors, le père décide de faire une grande église en pierre ; il y en a dans la région. Il fait les plans, se fait maître d’œuvre, entrepreneur, contremaître et puis ouvrier. La population participe beaucoup à ces travaux apportant la pierre, le sable, l’eau et la terre de remblai. Le père, qui tient à terminer son église, n’est pas allé en congé avant que la guerre (1939) ne survienne, malgré bientôt sept ans de séjour. Il n’a guère de nouvelles de sa famille ; il est heureux d’en obtenir le 8 mars 1941 : elles le rassurent sur le sort des siens.
Sa santé se dégrade peu à peu. En 1941, il souffre de la chaleur qui atteint 36 à 38° à l’ombre : elle lui paraît plus difficile à supporter qu’auparavant. En visite chez lui, le délégué de l’évêque le trouve dans un état de grande dépression physique et morale. Il vient se reposer et se soigner à Cotonou, à plusieurs reprises, mais n’arrive pas à reprendre véritablement le dessus. En juillet 1944 il doit être hospitalisé à Cotonou. Bien soigné, il reprend quelques forces et retourne à Sokponta.
En 1945, sa grande église (40m x 9,50m) est achevée : il reste à la meubler. Quelques années plus tard, son œuvre achevée, il finit par rentrer en France, le 18 avril 1950, après un séjour de 18 années au Dahomey. Il y reste jusqu’en novembre 1951, prenant le temps de se soigner.
Son retour à Sokponta ne s’opère pas sans difficulté : il ne s’entend plus avec sa communauté qui désire avoir un autre curé. En mai 1952, on pense à le faire rentrer en France, mais il refuse. Finalement, on lui demande de rester à la paroisse Notre-Dame de Cotonou où il pourra rendre quelques services.
En 1957, il tombe plus sérieusement malade. Il accepte qu’on appelle le médecin qui décide son rapatriement d’urgence en France. Il se résigne à quitter l’Afrique et s’embarque sur le bateau le 23 octobre 1957.
Il reste une année à la maison provinciale des Missions Africaines, à Lyon, puis rejoint la maison de retraite des missionnaires à La Croix-Valmer en 1958. Les ennuis de santé se succèdent. En 1966, il ne reconnaît plus personne. Le 22 avril 1969, à l’âge de 74 ans, il s’éteint, après une longue et pénible maladie à l’hôpital de Toulon. Il est inhumé au cimetière intercommunal de La Croix-Valmer-Cavalaire.
Malgré des handicaps sérieux (tempérament, blessures, santé) le père Alexandre Desbois a réussi à bâtir une solide église en granit à Sokponta et il a su la remplir d’une communauté chrétienne nombreuse, à la foi forte, et dont la caractéristique est le nombre important de foyers catholiques monogames.
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