Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 9 mars 1898 à Hénanbihen dans le diocèse de Saint-Brieuc, France membre de la SMA le 11 novembre 1928 prêtre le 22 décembre 1923 évêque le 30 mai 1939 décédé le 24 avril 1970 |
Il est prêtre dans son diocèse et 1927-1931 Offémont, professeur Chevalier de la Légion d'Honneur Croix de guerre 1914-1918 décédé à Créhen, France, le 24 avril 1970,
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Monseigneur Jean-Baptiste BOIVIN (1898 - 1970)
Jean-Baptiste Boivin naît le 9 mars 1898 à Hénanbihen dans la région de Lamballe, dans les Côtes-d’Armor. Ainé d’une famille de 8 enfants, il perd son papa en 1911.
Jean-Baptiste fréquente d’abord l’école des frères de Hénanbihen, puis poursuit ses études secondaires à Dinan, avant d’entrer au grand séminaire de Saint-Brieuc.
En 1918, il est mobilisé et envoyé au front où il est cité à l’ordre de l’armée : Croix de guerre, Croix du combattant, médaille interalliée.
De retour au séminaire, il est ordonné prêtre le 22 décembre 1923 pour le diocèse de Saint-Brieuc. On le nomme surveillant, puis professeur de 7ème au collège des Cordeliers de Dinan.
Le 19 août 1926, il demande à entrer aux Missions Africaines qui l’acceptent volontiers, mais ce n’est qu’en octobre 1927 qu’il entre comme professeur au séminaire des Missions Africaines d’Offémont. Par le serment, il devient membre de la Société, le 11 novembre 1928.
Il fait part au Supérieur général de son désir de partir en Afrique, mais aussi de la situation de sa famille qui le préoccupe : maman âgée et fatiguée, frère et sœur infirmes. Je croirais manquer à mes devoirs de chef de famille en ne vous signalant pas cette situation. Il est donc nommé le 1er septembre 1931 à Saint-Priest, dans la région lyonnaise, mais on le pressent aussi pour aller en Pologne comme propagandiste. Finalement, le père Mallet, supérieur de Saint-Priest étant fatigué, on maintient le père Boivin à Saint-Priest.
En 1933, il est nommé pour la Côte-d’Ivoire. On l’envoie à Bouaké : il est directeur d’une école de 200 élèves, et vicaire du père Allezard qu’il seconde dans la visite des villages.. Le travail ne manque pas : tournées sur les pistes des villages et toutes les tâches apostoliques d’une mission, plus celles de directeur d’école.
En 1936, on le nomme à Bingerville : curé de la paroisse et supérieur du séminaire. Monseigneur Person, le lendemain de son sacre, le 10 mai 1936, le choisit comme conseiller.
Le 8 juillet 1938, mort de monseigneur Person. Qui va le remplacer ? On hésite entre plusieurs noms, mais finalement le nom du père Boivin se détache à cause de sa piété sérieuse, de ses qualités d’administrateur, de ses amabilités envers les confrères, de son affection et de sa charité envers les indigènes et malgré un tempérament vif, brusque parfois dans ses gestes et ses paroles.
C’est pendant son 1er congé, à Hénanbihen, que le père Boivin apprend la nouvelle : Il accepte après quelques heures de trouble et il reçoit la consécration épiscopale dans la cathédrale de Saint-Brieuc, le 30 mai 1939.
La guerre menace. Monseigneur Boivin revient donc en Côte-d’Ivoire dès le 29 août 1939. Son souci primordial : le séminaire. Il lance un appel aux lecteurs de « l’Echo » pour qu’ils collaborent à la construction du nouveau séminaire. Plus nous aurons de prêtres indigènes, plus vite se développera le christianisme.
Mais monseigneur assure aussi tous ses devoirs d’administrateur d’un vaste vicariat ; il visite toutes les stations, les écoles, les missionnaires et ne craint pas sa peine : Très accueillant pour tous, il prend grand plaisir à être lui-même accueilli par les africains dans leurs villages. Optimiste de nature, il ne se décourage jamais. Il s’intéresse aux mouvements d’Action Catholique, fait appel à plusieurs congrégations pour compléter l’action éducative. En fait, durant son épiscopat, le christianisme se développe rapidement. Rien ne semble pouvoir l’arrêter, comme en témoigne « l’Echo » n° 6 de 1948, qui raconte une tournée de confirmation de monseigneur dans les pays agni et baoulé, au cours de laquelle, en une quarantaine de jours, environ 1500 chrétiens furent confirmés.
Durant ses 20 années d’épiscopat, monseigneur Boivin a connu de grandes joies :
• En 1940, celle de conférer l’épiscopat à monseigneur Kirmann, 1er évêque de Sassandra.
• En 1948, c’est le 25ème anniversaire de son ordination sacerdotale : Dans toutes les stations, l’assistance nombreuse des fidèles à ce triduum de prières a nettement marqué l’attachement que portent les chrétiens à leur évêque (Echo, décembre 48).
• En 1952, un hommage lui est rendu : il est nommé au grade de chevalier de la légion d’honneur au titre de la France d’outre-mer.
• En 1955, la hiérarchie est établie en Côte-d’Ivoire : monseigneur Boivin est nommé archevêque d’Abidjan, le 14 septembre 1955.
Il sera intronisé par monseigneur Parisot, le 13 mars 1956. Et lui-même intronisera monseigneur Durrheimer, 1er Evêque de Katiola, le 18 mars 1956.
Mais, dans une lettre du 21 janvier 1959, monseigneur Boivin commence à se plaindre de sa santé : Je suis à l’hôpital pour la 3ème fois depuis mon retour. Le docteur exige que je reparte en France pour quelques mois. Et le 8 février, il annonce son arrivée à Paris pour le 11 février : J’irai à Lyon. Les frères de Saint-Jean-de-Dieu veulent bien m’accueillir dans leur clinique.
Cependant, dès le 20 avril, monseigneur Lefèvre, délégué apostolique pour l’A.O.F., écrit au Supérieur général : « Je suis persuadé que le moment est venu pour monseigneur Boivin de se démettre de sa charge. Sa maladie est une cause suffisante, je le lui ai écrit. »
Le 19 mai, le cardinal Agagianian, pro-préfet de la Propagande, écrit au supérieur général : La Propagande serait d’avis de ne pas différer la demande de monseigneur Boivin de présenter la démission de sa charge.
Le 1er juin, monseigneur Boivin manifeste au supérieur général son étonnement et sa peine devant la demande qui lui est faite : Naturellement, le coup a été dur, mais je l’ai accepté avec la plus grande générosité et pour le plus grand bien du diocèse d’Abidjan.
Le 20 juin 1959, la Propagande informe le père Guérin, procureur général, que le Saint-Père a accepté la démission de monseigneur Boivin. Le père Thépaut est nommé administrateur apostolique de l’archidiocèse.
Le 7 juillet 1959, monseigneur adresse une lettre d’adieu au clergé et aux fidèles de son archidiocèse : Pendant 25 ans, j’ai travaillé dans votre pays. J’aimais surtout visiter vos villages, vous voir chez vous, vivre de votre vie. Pendant 25 ans, nous avons travaillé dans un cœur à cœur complet, dans une très grande charité. De vous tous, je garde un souvenir ému. Après un sèjour à l’hôpital des frères de Saint-Jean-de-Dieu, en 1959, monseigneur se retire à Saint-Briac, dans une maison des Missions Africaines.
Commence alors une période d’une dizaine d’années marquée par la maladie et la souffrance, mais monseigneur ne se plaint jamais. Il essaie même de rendre quelques services. Il garde sa bonne humeur et sa gentillesse.
Le 7 mai 1967, en partie paralysé, il est hospitalisé à Dinard et, en août 1967, il rejoint la maison de retraite de Créhen (Côtes-d’Armor). Il y rend le dernier soupir, le 24 Avril 1970.
Après une première messe de funérailles à Créhen, le 27 avril, une deuxième messe est célébrée le même jour, à 15 heures, à Hénanbihen. Elle est présidée par monseigneur Barbu, évêque de Quimper, lui-même enfant du pays.
Le père Peillon, vice-provincial, prononce l’homélie : Ce qui m’a frappé le plus, c’était sa connaissance de tous dans les villages. Il appelait chacun par son nom. Il était de la famille. L’essentiel de sa tâche d’évêque a été la préparation d’un clergé du pays. Il a offert ses souffrances pour que l’Eglise d’Afrique croisse et s’affirme comme Dieu le veut.
Monseigneur Boivin est inhumé au cimetière d’Hénanbihen.
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