Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 21 mars 1886 à Saint-Didier-sur-Doulon dans le diocèse du Puy, France membre de la SMA le 10 juin 1910 prêtre le 9 juillet 1911 décédé le 26 avril 1968 |
1911-1914 missionnaire au Ghana décédé à Chamalières, France, le 26 avril 1968, |
Le père Louis ROMAGON (1886 - 1968)
Louis Romagon est né le 21 mars 1886 à Saint-Didier-sur-Doulon, en Haute-Loire. Après l’école primaire dans son village, le jeune Louis entre au petit séminaire des Missions Africaines de Clermont Ferrand où il passe six ans. Puis, en juillet 1904, il rejoint le grand séminaire à Lyon. En 1905, il est au Caire pour 6 mois d’études. Après son service militaire, il retourne à Lyon. Admis au serment le 10 juin 1910, il est ordonné prêtre le 9 juillet 1911.
Le 11 novembre 1911, le père Romagon part pour la Côte-de-l’Or (Ghana) où il va demeurer 20 ans. Monseigneur Hummel l’accueille. L’évêque expose dans ses lettres le fécond développement des missions, loue le zèle des missionnaires, la ferveur des chrétiens, la splendeur des célébrations importantes, le prodige des conversions, la joie des nombreux baptêmes et décrit les nombreuses constructions.
sa tombe à Chamalières
C’est donc dans cette ambiance favorable pour la mission que le père Romagon va commencer son ministère. Il sera malheureusement interrompu par la guerre de 1914-1918. Le père Romagon avait d’abord refusé d’être mobilisé. Pris de remords, il se soumet à l’ordre du consul et se rend à Dakar. Malgré tout, l’œuvre missionnaire continue à prospérer grâce à la vaillance des pères, à la satisfaction, aussi, de l’évêque.
De retour au Ghana à la fin de la guerre, le père Romagon continue son travail, mais il va connaître quelques ennuis de santé. En 1931, le père Strebler, visiteur, s’en inquiète et lui demande de rentrer en France. Le 12 avril, il s’embarque avec le père Muller, lui aussi bien malade. Le docteur qui l’accueille lui trouve quelque chose au poumon.
Rétabli, et après un séjour en famille, le père est nommé à Baudonne, près du père Aupiais, où il retombe malade. Le père Chabert, supérieur général, donne quelques précisions au père Strebler : le père Romagon est à Baudonne. Il allait bien et le père Laqueyrie lui a demandé s’il ne pourrait pas bientôt repartir en Afrique. Mais, voilà que peu après, il est tombé malade. Son état a même inspiré de graves inquiétudes. Un peu plus tard, le père Laqueyrie écrira à son tour : Il va mieux mais, si la convalescence devait être longue, il vaudrait mieux qu’il aille à La Croix-Valmer. C’est la solution qui est choisie. Guéri après quelques mois de repos, il demande à repartir en Afrique.
En juillet 1932, le père provincial lui écrit pour lui dire qu’il est préférable d’attendre encore un peu et qu’on a d’ailleurs besoin de lui à Chamalières comme professeur. Dans sa réponse, le père Romagon écrit : Permettez-moi de vous dire que j’ai été un peu déçu, car je croyais bien retourner, cette année, en Côte-de-l’Or. Mais, puisque vous en avez jugé autrement, je m’incline et vous promets de faire mon possible pour remplir de mon mieux les devoirs de mon nouvel état. Il va se consacrer à l’enseignement et restera 36 ans dans cette maison de Chamalières.
Sa santé reste toujours fragile, mais il continue de faire son travail, très soucieux du progrès de ses élèves. Juste après la guerre, en 1945, Il est question de le nommer aumônier de l’hôpital Sainte-Foy et des sœurs nda. Mais il réagit humblement : Laissez-moi vous demander la grâce de ne pas m’envoyer à Sainte-Foy, car vous seriez dans l’obligation d’avoir à me remplacer sous peu. Cette vie sédentaire, et solitaire d’une certaine manière, serait ma mort à brève échéance. En 1949, il subit une opération des yeux, mais il récupère mal, au point de demander l’autorisation de célébrer quotidiennement la messe "de la Sainte Vierge".
En 1954, le petit séminaire de Chamalières devient séminaire de philosophie scolastique, mais le père y demeure, à la demande du père Bruyas qui lui écrit le 21 juin 1954 : Nous sommes persuadés que vous serez heureux de continuer à apporter votre collaboration au bien-être général de la maison, par les multiples services que vous y rendez sans bruit.
En 1966, sentant sa fin approcher, le père rédige son testament : il lègue tout ce qu’il a aux Missions Africaines, tout en réservant ses outils à un neveu qu’il aimait beaucoup. Le 26 avril 1968, le père s’éteint à l’âge de 82 ans, à Chamalières où il est inhumé.
Le père Romagon a très peu écrit et il a fait peu parler de lui. Il aura passé 20 ans au Ghana où il ne put retourner à cause de sa santé. Il demeura 36 ans à Chamalières. Pendant plus de 20 ans, il fut un grand handicapé visuel. Il vécut et termina sa longue vie… sans bruit.
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