Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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Le Père Michel ROZE né le 24 août 1914 à Tours dans le diocèse de Tours, France membre de la SMA le 18 juillet 1937 prêtre le 30 avril 1944 décédé le 13 décembre 1990 |
1945-1946 Chamalières, professeur décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 13 décembre 1990 |
Le père Michel ROZE (1914 - 1990)
Michel Roze est né le 23 août 1914 à Tours, sur la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc. Il fréquente l’école primaire à Guéméné-Penfao, en Loire-Atlantique, où sa famille s’est installée, puis il continue au collège du Loquidy à Nantes. Encouragé par le père Tourillon, il entre au petit séminaire de Pont-Rousseau et achève ses études secondaires à Offémont dans l’Oise. Il est très lié à ses quatre frères, et le curé de Guéméné écrit, dans un rapport de vacances, qu’il apprécie leur compagnie.
Il est admis au noviciat de Chanly, en Belgique, et prononce son serment missionnaire le 18 juillet 1937. Ses études de théologie, à Lyon, sont interrompues par le service militaire et la guerre. Il aura une conduite qui lui vaudra une citation pour le courage et l'abnégation magnifique dont il a fait preuve le 23 mai 1940, retournant à plusieurs reprises chercher des blessés sur un remblai battu par un feu ennemi très violent. Il reprend ses études de théologie et est ordonné prêtre à Lyon le 30 avril 1944.
En 1945, il est nommé professeur à Chamalières, puis à Ave, en Belgique. Et c'est en 1947 qu'il peut enfin partir pour la Côte-d'Ivoire. Il rejoint d’abord Bouaké comme vicaire, chargé des écoles. Rapidement, on lui demande de rejoindre le petit séminaire de Bingerville où il va enseigner pendant un an. A partir de 1949, il est à Aboisso où il sera vicaire pendant 10 ans. Monseigneur Boivin écrit : Le Père Roze visite les villages de brousse à pied ou à bicyclette et il se dépense sans compter. Il est très estimé de la population, d'un dévouement à toute épreuve. Cependant, il ne compte pas assez avec sa santé qui n'est pas très forte. Il s’occupe beaucoup des écoles.
En 1959 il devient curé de Bécédi où il restera 21 ans. Il participe à la construction de la maison des sœurs, de la maternité et du dispensaire. Ingénieux en de nombreux domaines, il lance, en particulier, une fabrique de pâtes de fruits. Son véritable but n’est pas de faire du profit, mais de donner du travail à plusieurs jeunes-filles salariées, et de procurer des ressources aux femmes qui lui fournissent les fruits. De même, chaque année, des centaines de plants de cacaoyers sortaient de ses pépinières avec des factures à régler dans 6 ans quand ces cacaoyers rapporteront. Grâce à lui, beaucoup de jeunes ont pu se lancer, car il allait jusque dans leur champ pour le "piquetage", pour les conseiller et les former. L’amour envers ses paroissiens avait poussé ce fils d’industriel à devenir un expert en agriculture. Un jour, des scientifiques de l’institut français du café et du cacao (IFCC) sont venus lui demander comment il avait réussi à "marier" le robusta et l’arabica pour donner l’arabusta. Eux, dans leurs laboratoires cherchaient en vain, depuis des lustres.
A cette époque, il mène la vie commune avec le père Gabriel Chauvet. Les deux "archanges" Michel et Gabriel s'entendent très bien et, quand le père Chauvet se retira dans son ermitage d'Elibou, ils étaient heureux de se retrouver le plus souvent possible. En 1973, à la demande de monseigneur Yago, il prolonge son congé pendant une année pour se refaire une santé. Cela lui donne l’occasion d’aller passer quelques mois à l’abbaye de Bellefontaine dans le Maine-et-Loire.
Quelques années plus tard, en 1980, habité par un grand désir de vie contemplative, le père Roze demande à entrer à la Trappe de Bellefontaine. Il va devenir frère Antoine. Pendant son noviciat, le père Abbé écrit : Bien qu'entré à la Trappe, frère Antoine continue à servir les Missions par la prière. Il a déjà bien commencé à vivre parmi nous sa vie d'effacement et d'humilité. Bientôt un problème canonique douloureux se pose au frère Antoine : il ne peut être à la fois trappiste et membre de la SMA. Il écrit alors : Si, un jour, je ne faisais plus partie juridiquement de la SMA, ce serait uniquement juridique. De cœur, je resterai toujours sma, priant beaucoup pour la Mission et le recrutement de la SMA.
Le Seigneur va décider autrement de la vocation de frère Antoine. Il est victime d'une congestion pulmonaire qui le mène à l'article de la mort : il n'y a pas beaucoup de chauffage chez les Trappistes, surtout pour quelqu'un qui a passé plus de 30 ans en Afrique. Pour raisons de santé, le frère Antoine doit donc quitter Bellefontaine en 1982 et redevenir le père Michel Roze. Fatigué, il rejoint alors la maison de retraite des Missions Africaines à Montferrier-sur-Lez.
Il va y passer les huit dernières années de sa vie missionnaire, s'affaiblissant peu à peu, surtout après sa crise d'hémiplégie. Pourtant, il conservera sa lucidité, son humour et son sourire. Son visage calme et reposé témoignera toujours de la grande paix qui l’habite. Il est décédé le 13 décembre 1990, à Montferrier, à l’âge de 76 ans et repose au cimetière des Missions Africaines.
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