Société des Missions Africaines –Province de Lyon
![]() |
né le 1er mars 1918 à Saint-Quay-Portieux dans le diocèse de Saint-Brieuc, France membre de la SMA le 25 juillet 1939 prêtre le 6 janvier 1945 décédé le 27 avril 1971 |
1945-1947 Paris, Crillon, procure décédé à Bélesta, France, le 27 avril 1971, |
Le père André GUILLO (1918 - 1971)
André Guillo est né le 1er mars 1918, dans les Côtes-d’Armor, à Saint-Quay-Portrieux, un petit port de pêche, à 21 kilomètres au nord de Saint-Brieuc. Il est d'une famille modeste et l'aîné de trois enfants. André a 13 ans quand son père meurt des suites d'une maladie contractée sur les côtes d'Afrique. Sa mère réussit à élever, toute seule, ses enfants.
André suit ses études primaires à l'école libre. Recruté par le père Tranchant, il fait ses études secondaires au séminaire des Missions Africaines, à Pont-Rousseau, de 1929 à 1932, et à Offémont de 1932 à 1936, puis, de nouveau, à Pont-Rousseau, de 1936 à 1937. Le 25 septembre 1937, il entre au noviciat de Chanly (Belgique) et il fait son 1er serment le 25 juillet 1939.
Au début de la guerre de 1939, André est appelé au service militaire à Vincennes. Après la débâcle de mai-juin 1940, il passe aux chantiers de jeunesse à Nyons, (Drôme). Libéré à la mi-septembre, il commence ses études théologiques au 150, à Lyon, et il est ordonné prêtre le 6 janvier 1945.
En juillet 1945, André est rappelé comme aspirant dans la 1ère armée, pour rejoindre ceux qui ont fait les campagnes d'Afrique, d'Italie et de France. Il va jusqu'en Allemagne et, à la fin de l'année, il est démobilisé.
Début janvier 1946, il termine ses études au Rozay, près de Lyon, tout en accomplissant divers petits travaux. Il a le désir de partir en Afrique, mais il est retenu à la procure de Paris où il est chargé des relations avec les bienfaiteurs. Son sous-emploi lui donne la tentation de quitter la S.M.A. pour être prêtre dans son diocèse, surtout que sa sœur Marie est gravement malade et doit subir une opération délicate. Finalement, il regrette son manque de confiance et se rend disponible pour partir en mission.
Le père André Guillo est nommé au beau vicariat apostolique de Sassandra et embarque le 7 avril 1947 sur « l'Athos II ». Avant de quitter Marseille, il reprend sa plume alerte. Il écrira un long et intéressant article sur son départ, son voyage, son arrivée en "panier à salade" à Tabou, sa remontée sur Daloa et son arrivée à Lakota.
A son arrivée à Tabou, pas de père pour l'accueillir, mais "deux Blancs", transporteurs, l'attendent et l'invitent à prendre aussitôt la piste pour Daloa. Arrivé à Duékoué, il trouve le père Thête, chez qui il reste quelques jours avant de rejoindre Daloa pour rencontrer monseigneur Kirmann qui l'affecte à la paroisse de Lakota, avec le père Colichet : c'est là qu'il fait ses premières tournées dans les villages.
En octobre 1948, le père Guillo est nommé au collège moderne catholique de Daloa qui vient de s'ouvrir. Il y est professeur avec les pères Louis Perrochaud, Maurice Duquesne, Bernard Guillien, le père Panis étant supérieur et économe. Trois autres professeurs laïcs les aident. En 1949, il assiste à l'ordination, par monseigneur Kirmann, des trois nouveaux prêtres ivoiriens du vicariat : les abbés Daniel Egny, Paul Kodjo et Noël Tékry, futur évêque de Gagnoa.
En 1958, monseigneur Pierre Rouanet, évêque de Daloa, nomme le père André Guillo à Gohitafla pour y fonder la paroisse, tout en résidant à Zuénoula avec le père Paul Gachet. A Gohitafla, raconte le père, je ne découvris qu'un seul chrétien, et, de surplus, polygame. Cependant, il me fut d'un grand secours, d'abord en mettant une petite case à ma disposition, et ensuite en me servant d'interprète et de guide. Le chef de village, en signe d'accueil, avait pris sa clochette pour clamer partout : un père blanc vient d'arriver, mais nous n'avons pas besoin de lui, il peut repartir. Mais bientôt, des enfants s'approchent, puis des adultes et un noyau de catéchumènes commence à se former. Seul, sans argent, le père connaît des difficultés. Fatigué, il vient se reposer à la maison régionale de Dabou. En avril 1960, il part en congé.
En octobre, le père est nommé au petit séminaire de Chaponost. Il n'a que 12 élèves en classe. C'est pourquoi, l'année suivante, il va à la procure de Paris, avec le père Tourillon. En juillet 1962, il retourne en Côte-d'Ivoire pour vivre à Dabou avec le père André Lombardet. Durant l'année scolaire 1963-1964, il est professeur d'une classe de 6eme, au collège catholique de Dabou.
En février 1965, il rentre en France. Il est bientôt affecté aux O.P.M. (Œuvres Pontificales Missionnaires) à Paris, tout en résidant à la procure de la rue Crillon. En octobre-novembre, il participe à une longue session à l'Arbresle (près de Lyon), session qu'il trouve fort enrichissante. Le 6 février 1970, il célèbre ses 25 ans de sacerdoce, au "150" à Lyon, entouré de ses confrères et des séminaristes du consortium. Le père Falcon, provincial, signale sa foi joyeuse qui l'a poussé à s'engager, une foi qui s'est faite obéissante pendant 15 ans en Afrique et 10 ans en France.
Il est ensuite nommé adjoint au père économe du 150, mais quelques mois plus tard, on lui découvre un cancer au pharynx. Il est hospitalisé et opéré à Lyon, à l'hôpital de la Croix-Rousse. Le restant de l'année 1970 se passe en une longue convalescence. Il se repose chez lui. Sa santé semble s'améliorer, il ne souffre plus. Il songe même à rendre service dans son diocèse de Saint-Brieuc.
Mais auparavant, le père André Guillo se rend chez sa sœur Marie, à Bélesta, dans l'Ariège. Il passe par Niort, chez son frère Henri. Celui-ci le trouve très fatigué. Alors qu'il est à Bélesta, son état de santé s'aggrave : il semble que les intestins soient pris par le cancer. Le médecin considère que rien ne peut plus être tenté et qu'il est intransportable. Le curé de Bélesta lui donne le sacrement des malades. Le père Guillo meurt le mardi 27 avril 1971.
Ses funérailles sont célébrées à Bélesta, puis, le corps est ramené à Saint-Quay-Portrieux. La maman d'André est à la cérémonie, et malgré sa fatigue, elle tient à accompagner le cercueil jusqu'au cimetière !
Il avait le don du contact. Sa simplicité, sa bonté le faisaient admettre de tous. Il avait en lui un sens du pauvre, du déshérité qui le poussait très souvent à donner ce qu'il possédait à ceux qui lui demandaient l'aumône.
Recherchez .../ Search...