Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 6 août 1911 à Romagnat dans le diocèse de Clermont-Ferrand, France membre de la SMA le 30 octobre 1937 prêtre le 6 janvier 1943 décédé le 30 avril 1981 |
1943-1945 Chamalières, professeur décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 30 avril 1981, |
Le père Germain BOUCHEIX (1911 - 1981)
Germain Boucheix est né le 6 août 1911 à Romagnat dans le Puy-de-Dôme. Que retenir de sa jeunesse ? Lors de ses funérailles, le père Joseph Hardy, alors supérieur général, a fait l'homélie et rappelé quelques souvenirs : Ceux qui ont connu le père Germain Boucheix se souviennent de ce jeune homme, représentant de commerce en vêtements, toujours impeccable et élégant, aimant la vie et la blague. Un jeune pourtant très tôt tourmenté par l'appel au sacerdoce et à la Mission, à l'étonnement général car, comme on dit, il avait du caractère. Il essaye bien de résister à cet appel en sortant davantage le soir, mais il en perdra le sommeil. Il fera un pèlerinage en vélo à Lourdes pour chercher la lumière. Ce sera une longue lutte intérieure mais, quand il aura décidé, rien ne l'arrêtera plus. Il lui aura fallu beaucoup d'amour et d'esprit de pauvreté pour se détacher de ses belles chemises de soie, pour sacrifier sa liberté et aller s'atteler au latin à Saint-Priest.
Pourquoi les Missions Africaines ? Son grand frère, Noël, est prêtre et a opté pour les Missions Africaines. Le père Hardy explique : Le cadet a toujours nourri beaucoup d'admiration pour son aîné et partagé la même passion pour la Mission malgré de grandes différences de tempérament. Il va prendre le même chemin.
En 1933, Germain se lance donc dans les études secondaires au petit séminaire des vocations tardives sma de Saint-Priest. Puis, en 1935, il rejoint le noviciat à Chanly. En 1937, il entre au grand séminaire des Missions Africaines à Lyon. De 1939 à 1941, il doit interrompre ses études pour cause de guerre et de captivité. De retour au 150, il reprend ses études. Il est ordonné diacre le 19 décembre 1942 et prêtre le 6 janvier 1943.
A cause de la guerre, il lui est impossible de partir en Afrique. Le 3 août 1943, il reçoit donc une nomination de professeur à Chamalières, où on lui confie une classe de septième. Il y passe deux ans. Le Conseil provincial l'affecte alors au Dahomey : l'avion le dépose à Cotonou le 17 juin 1945. Le lendemain, il prend possession de son poste de vicaire à Ouidah.
Il y travaille jusqu'en 1947. En 1948, nous le trouvons à la paroisse de Calavi, puis au séminaire de Ouidah en 1949. Il est à Porto-Novo en 1949-1950, et il rejoint Dassa-Zoumé en 1950. Le 13 mars 1954, de Dassa-Zoumé, il écrit : J'ai fait une belle et grande grotte de Lourdes dans la plus belle de nos montagnes. Le 11 février, Monseigneur est venu l'inaugurer et, aujourd’hui, les gens de la côte et d'ici viennent prier la Bonne Mère : c'est ce que l'on cherchait en cette année mariale. Ce pèlerinage national perdure depuis et rassemble, le troisième dimanche du mois d’août, des foules de chrétiens venus de tout le Bénin et des pays environnants.
De 1959 à 1963, il est curé de la paroisse de Dékin. Puis il sert à Djèrègbé de 1963 à 1971 et à Hondji de 1971 à 1973. Fatigué, il doit rentrer en France en 1973 pour un temps de repos à La Croix-Valmer. Rapidement, il fait des pieds et des mains pour retourner au Bénin, où il souhaite prendre une retraite utile et active à Dassa-Zoumé. Dans ce but, il demande et obtient la nationalité béninoise le 26 mars 1975 : la Sainte Vierge d'Arigbo de Dassa m'a obtenu, je le crois, une première manche, écrit-il au supérieur général, le 7 avril 1975. Mais le Bénin vit alors sa révolution marxiste, et les évêques du pays craignent qu'un missionnaire aussi vif que le père Boucheix n'émette des opinions qui pourraient envenimer les relations entre l'Église et l'Etat. Il continue cependant à remuer ciel et terre pour réaliser cet ultime vœu. Je m'y suis entêté comme un Auvergnat qui ne lâche jamais, écrit-il dans cette lettre du 7 avril 1975.
Dans une lettre du 20 juin 1975, il présente des raisons supplémentaires de sa lutte opiniâtre pour revenir au Bénin : J'ai accepté d'être le père adoptif de familles entières, orphelines de père et de mère, et que j'ai conduites à leur épanouissement dans la vie, quelques-uns étant encore à ma charge. Voilà surtout ce qui m'accroche encore à ce pays. Ces enfants se demandent maintenant pourquoi je ne reviens pas vers eux.
Voyant que les choses ne s'arrangent pas, sur le plan politique, au Bénin, il accepte de donner un coup de main à la procure SMA de Lyon à partir de septembre 1975. Vous savez que vous y rendrez un service apprécié, même s'il est moins exaltant que celui de l'Afrique, lui écrit le Conseil provincial en le nommant à Lyon, le 2 septembre 1975.
Le 30 octobre 1976, monseigneur Adimou, archevêque de Cotonou, lui écrit : Après mûre réflexion, depuis votre dernière lettre lue en réunion extraordinaire de mes consulteurs diocésains, j'ai décidé de répondre positivement à votre requête réitérée de multiples manières depuis au moins quatre ans. Mon intention est de vous remettre curé de Calavi. Un mois plus tard, Germain est sur place avec la joie qu'on imagine.
Ce retour ne sera que de courte durée car, en mars 1978, il doit revenir à Lyon pour raison de santé. La mort dans l'âme, il rejoint la maison de retraite de La Croix-Valmer. A partir de 1978, le diabète, dont il souffre depuis 1966, l'oblige à un traitement régulier. Il écrit, le 5 janvier 1979, qu’il est devenu l'esclave de la piqûre quotidienne d'insuline. C'est le seul moyen de parvenir à l'équilibre glycémique.
Le 29 septembre 1979, avec tous les confrères de La Croix-Valmer, il rejoint la nouvelle maison de retraite de Montferrier. C’est là qu’il meurt le 30 avril 1981.
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