Société des Missions Africaines –Province de Strasbourg
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né le 4 avril 1909 à Bergbieten dans le diocèse de Strasbourg, France membre de la SMA le 28 juillet 1929 prêtre le 6 janvier 1934 décédé le 3 mai 1968 |
1934-1966 missionnaire au Togo décédé à Tel-Aviv, Israël, le 3 mai 1968, |
Le père Robert SIMON (1909 - 1968)
Robert Simon est né à Bergbieten, village du Bas-Rhin, au diocèse de Stras¬bourg, le 4 avril 1909. Il entra le 28 septembre 1921 à l’école apostolique de Saint-Pierre, où il fit deux années d’études. De 1923 à 1927, il fut élève à l’école apostolique de Bischwiller. Après le noviciat et les études de philosophie à Chanly en 1927-1929, il fit ses études de théologie à Lyon de 1929 à 1934, avec une interruption pour le service militaire en 1930-1931. Il fut ordonné prêtre à Lyon par Mgr Hauger le 6 janvier 1934. Il était entré dans la s.m.a. par le serment le 28 juillet 1929.
Destiné à la Mission du Togo, il débarqua à Lomé le 18 octobre 1934 et se rendit à Atakpamé, station où il était nommé vicaire. C’est là qu’il s’initia à la pastorale missionnaire sous la direction du Père Jos. Legrand et du Père Jacques Knaebel. Il aima tout de suite cette mission, avec sa résidence magnifiquement située, écrit-il, sur une colline escarpée comme serait un château fort sur une cime rocheuse. Pour ses compatriotes alsaciens et lorrains lecteurs du Missions Glöcklein, il envoie bientôt la notation de ses jeunes impressions, le récit des événements, tristes ou heureux, qui surviennent au fil des jours. Ce sont ainsi pour lui les joies du premier Noël africain en 1934 avec la messe de minuit célébrée en plein air sur la colline illuminée féeriquement par des centaines de petites lampes à huile, en présence des chrétiens et aussi de beaucoup de non-chrétiens, tous émerveillés : puisse le Seigneur bénir cette chère population, l’attirer et la garder dans son Église !
C’est aussi l’aménagement d’une place de sport sur la colline pierreuse, ouvrage pénible et de longue patience : 18 mois de travail, une heure chaque jour de classes, pour les 200 écoliers de la mission, mais quelle fête éclatante lors de l’inauguration ! C’est encore le récit coloré et pittoresque d’un voyage dans les stations secondaires des montagnes voisines d’Atakpamé. C’est, une autre fois, un malheur qui frappe la mission : le 25 mars 1936, une tornade s’abat sur la ville et se déchaîne sur la colline particulièrement exposée : des cinq bâtiments d’école, quatre ont leur toiture arrachée et projetée à distance par les éléments déchaînés.
Le Père resta deux ans à Atakpamé. À la fin de 1936, une nouvelle station allait être ouverte dans les montagnes de l’Akposso, au village de Tomegbé, éloigné d’environ 110 km d’Atakpamé. Pour y parvenir, une route atteignait le km 70 ; le reste devait être fait à pied, par monts et par vaux, sur d’étroits sentiers de montagne. Le Père Simon y fut nommé vicaire, avec le Père Cottez comme supérieur.
Il devait passer plusieurs années à Tomegbé, tantôt vicaire, tantôt lui-même supérieur, toujours avec le Père Cottez. À l’occasion du 40e anniversaire de l’arrivée de ce dernier au Togo, en 1968, le Père Simon décrivit en quelques pages les activités missionnaires de son aîné. On peut lire cette relation dans le n° 74 de Ralliement, mars-avril 1968. Elle nous renseigne non seulement sur l’œuvre du Père Cottez, mais également sur celle du Père Simon lui-même, car rarement deux missionnaires ont été en aussi grande harmonie dans leurs travaux et leurs entreprises.
Le séjour du Père Simon à Tomegbé s’étend sur deux longues périodes. La première alla de 1936 à 1947. Elle fut un peu troublée par la guerre : en 1939, le Père Simon, qui était en France en congé depuis le mois de mars, fut mobilisé au mois de septembre à Pouxeux dans les Vosges. Mais bientôt il fut réformé et, le 16 novembre, il put repartir pour le Togo. Cependant il ne séjourna pas dans l’immédiat à Tomegbé : au début de 1940, nous le trouvons à Atakpamé, où il a été rappelé parce que les Pères de cette mission avaient été mobilisés. La deuxième période Tomegbé du Père Simon va de 1953 à 1963. Il fut d’abord vicaire de 1953 à 1955, puis, sur la demande du Père Cottez, supérieur de 1955 à 1963. Il n’y eut qu’une interruption notable de 5 ans qui sépara le Père Cottez et le Père Simon jusqu’en 1963 : de 1947 à 1949, le Père Simon fut retenu en France, d’abord pour un congé, puis pour être supérieur de la maison de Vigneulles au diocèse de Metz, et de 1950 à 1953, il fut directeur à l’École Professionnelle de Lomé.
Actif et dévoué compagnon du Père Cottez, le Père Simon a bien définit ce passage à Tomegbé en disant : Nous étions heureux ensemble. Sur l’activité des deux Pères, il est intéressant de relire les détails que Mgr Strebler a notés dans le Ralliement : Entre eux l’union était parfaite... Entreprenants et dévoués, ils n’ont jamais reculé devant aucun devoir. Prêtres selon le cœur de Dieu, ils n’ont jamais oublié que le zèle n’est efficace que dans la mesure où l’action de Jésus-Christ vient s’y adjoindre... Ensemble ils ont bâti tous les lieux saints du district de Tomegbé : la résidence des Pères et des Sœurs, les écoles, le dispensaire, la maternité, et surtout la grande et belle église de Notre-Dame de Lourdes de Tomegbé... La jeunesse était leur très grand souci et c’est pour former une élite parmi ces enfants qui demain formeront l’élément dominant du pays, qu’ils ont fondé en 1960 un collège secondaire du premier cycle au Litimé. Tous les deux aimaient leur peuple profondément... Une de leurs plus pures joies fut la dédicace de l’église Notre-Dame de Lourdes de Tomegbé, le 21 novembre 1954... (Ralliement n° 75, 1968).
Ajoutons ce que disait encore Mgr Strebler dans l’homélie qu’il prononça à Bergbieten après le décès du Père Simon : La vie paroissiale s’organisait au chef-lieu même et tout autour : dans un rayon de 30 à 40 km, toute une couronne de stations secondaires naissaient, où la vie chrétienne se développait à merveille. À tour de rôle l’un des deux était toujours dehors. Il n’y avait qu’eux deux comme uniques prêtres sur une distance de 100 km, mais ensemble ils portaient leur immense paroisse dans leur cœur et dans leur âme. (Messager-Terre d’Afrique, 1968, p. 59).
Bien des fois, cette entente parfaite entre le Père Simon et le Père Cottez a été soulignée. Retenons par exemple le témoignage du Père Alexis, o.f.m. : Ce fut une équipe unique en son genre. le Litimé chrétien leur doit ses écoles, sa maternité, son cours complémentaire, ses églises et tant d’autres bienfaits prodigués par ces deux admirables missionnaires.
Citons encore Mgr Atakpah, évêque de Atakpamé, qui, lors des services religieux qui furent célébrés dans le diocèse après la mort du Père Simon, s’arrêta aux qualités spirituelles et sacerdotales des deux missionnaires. Il releva la belle charité de l’un envers l’autre... Il souligna l’unité de cœur et d’esprit qui régnait entre eux, car ils partageaient fraternellement leurs soucis, peines et joies (Présence Chrétienne, 16 juin 1968).
Tel fut l’apostolat, de zèle et de charité, des deux missionnaires à Tomegbé. Après cela, en 1963, le Père Simon revint à Atakpamé comme supérieur. Il y prépara sur la colline une résidence provisoire pour un Évêque, car Atakpamé allait devenir le siège d’un nouvel évêché qui se réalisa le 29 septembre 1964, par division de l’archidiocèse de Lomé. Mais en 1966, le Père Simon se sentit brusquement très affaibli. Hospitalisé à Afagnan, le médecin lui demanda de rentrer en France. Le 22 avril 1966, il dut quitter le Togo et revenir en Alsace.
De retour au pays natal, il fut d’abord à Jaegerthal, aumônier des Sœurs du Très-Saint Sauveur, et à Saint-Pierre. Puis, à partir du 29 octobre 1966, il fut aumônier à l’hôpital civil de Rouffach. Mes pensées, disait-il, sont à Atakpamé, et il désirait retourner au Togo le plus rapidement possible. Mais son état de santé ne le lui permit plus, et l’aumônerie de Rouffach fut son dernier ministère. Il y fut très apprécié, comme en témoignent les paroles du Vicaire Episcopal du Haut-Rhin, l’Abbé Johner, qui disait : Le Père Simon était l’un des nôtres par tout ce qu’il a fait dans notre diocèse, par tout son travail à l’hôpital de Rouffach. En peu de temps, sa gentillesse, sa droiture de cœur et ses facilités de contact humain lui avaient gagné la sympathie des malades et du personnel de l’hôpital.
Le 23 avril 1968, le Père Simon partit en pèlerinage pour la Terre Sainte avec un groupe de prêtres du diocèse de Strasbourg. Le médecin l’y avait autorisé. Le pèlerinage se déroula dans la joie et la ferveur, de la Galilée à Jérusalem, à Bethléem et à Bersabée, mais vers la fin le Père Simon se sentit mal. Très rapidement, le malaise s’aggrava. À Tel-Aviv, sur le point de prendre l’avion de retour, le Père mourut, après que Mgr Johner lui eut donné le sacrement des malades. C’était le vendredi 3 mai 1968.
La messe chantée de sépulture fut célébrée le 7 mai, dans l’église Saint-Antoine de Jaffa, en présence du Consul-Adjoint et du Vice-Consul de l’Ambassade de France en Israël, ainsi que des religieux et des religieuses des différentes communautés de la ville. Le Père fut inhumé au cimetière paroissial de Bat Yam, agglomération située au sud de Jaffa. Un religieux français de Jaffa bénit la tombe et dit les dernières prières.
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