Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 23 mars 1926 à Houtkerque dans le diocèse de Lille, France membre de la SMA le 27 octobre 1947 prêtre le 11 février 1952 décédé le 3 mai 1983 |
1952-1960 Boukoumbé (Natitingou), Bénin décédé à Kérou, Bénin, le 3 mai 1983 |
e père Daniel VERHILLE (1926 - 1983)
Daniel Verhille est né le 23 mars 1926 à Houtkerque, dans le diocèse de Lille. Après avoir suivi ses études secondaires, de 1938 à 1945, au petit séminaire de Hazebrouck, il demande à entrer au noviciat des Missions Africaines à Chanly, en Belgique. Le 27 octobre 1947, après deux ans de formation, il prononce le serment qui le fait entrer dans la SMA. Daniel commence alors ses études théologiques au grand séminaire du 150 à Lyon, études interrompues par le service militaire qu'il accomplit de 1948 à 1949. Il est ordonné prêtre le 11 février 1952, à Lyon.
Quelques mois après son ordination, il reçoit son affectation pour la préfecture apostolique de Parakou au Dahomey, où il est accueilli par monseigneur Faroud qui le nomme à la mission de Boukoumbé. C'est dans cette mission, avec l’aide du père Mabon, que le père Verhille s'initie à la vie missionnaire en pays somba. En 1960, monseigneur Chopard-Lallier, nouveau préfet apostolique de Parakou, lui demande de rejoindre la mission de Kouandé. Après avoir aidé le père Bréhier, le fondateur de la mission, à régler ses affaires, il doit le remplacer et prendre la charge de curé. Le père Bréhier demeure sur place et reste - d'après une lettre de janvier 1962 - responsable de la scierie et de la ferme, ce qui sera parfois cause de complications.
A Kouandé, le père Verhille construit la belle église qui lui vaudra d'être promu chevalier de l'ordre du Bénin. Mais il visite aussi les villages dans la mesure où sa santé le lui permet, car il commence à souffrir du diabète. Le père aime recevoir ses confrères et ses amis et cela ne favorise pas son régime.
En 1974, il doit rentrer en France. Je souhaite, lui écrit le Provincial, que ce temps de repos vous aide à bien vous refaire sur tous les plans. Comme je vous l'avais dit à Natitingou, le Conseil provincial vous demande de demeurer en France plusieurs mois, c'est-à-dire jusqu'au mois de juin 1975, pour accomplir un recyclage long.
Quand il revient en 1975, il est nommé à Kérou. C'est là que le visite, en janvier 1981, le père Domas qui écrit : J'avais constaté combien il était fier et attaché à une communauté chrétienne très vivante qu'il avait contribué à faire grandir dans l'unité. L'un de ses grands soucis était surtout l'éveil des vocations et quatre jeunes de la paroisse de Kérou sont actuellement au séminaire. Et j'ai pu vérifier l'amitié forte et fraternelle qu'on lui témoignait. Il ne faisait qu'un avec la communauté de Kérou.
Monseigneur Redois, évêque de Natitingou dont dépend maintenant Kérou, reconnaît de son côté les qualités d'organisateur du père Verhille, son dévouement et son travail. Il lui écrit, alors que le Père est en congé : J'ai passé trois excellents jours à Kérou avec visite de quelques communautés. Nous avons fait une réunion de catéchistes et animateurs : tous étaient là, bonne matinée de réflexion et de prières. Alphonse fait du bon travail ; les sœurs étaient là aussi, bien sûr. Bref, tout va bien. Et pendant ce temps, en France, le Père se soigne. Le père Devienne écrit : Le père Verhille me dit être en pleine forme, avoir beaucoup maigri et se faire soigner très sérieusement pour son diabète ; il ne pense pas repartir en Afrique avant la mi-janvier ; il prêche à gauche et à droite.
En décembre 1981, le père qui le visite remarque une église pleine le dimanche, un collège de trois classes et deux en construction. Le père Verhille a de bons contacts avec les élèves. Il a un catéchiste permanent et deux bénévoles. En plus de cela, il a construit deux chapelles, refait les peintures de l'église de Kérou, crépi le clocher, refait la toiture de la maison des sœurs.
Mais, avec les années, le père Verhille souffre de plus en plus de son état de santé. Le 23 avril 1983, il est fatigué par la préparation des fêtes pascales et monseigneur Redois lui conseille de rentrer en France pour se reposer mais, tout entier donné à ceux qu'il aime, il minimise son état. Alité, il refuse même d'être évacué sur un hôpital de la région comme le lui suggèrent les chrétiens qui l'entourent : il tient à rester au milieu des siens jusqu'au bout. Ce sont eux qui vont recueillir son dernier souffle de vie et fermer ses yeux.
Le soir du 3 mai, date de son décès, monseigneur Redois célébra la messe dans une église comble. Le lendemain, à 15 heures, la messe fut concélébrée par tous les prêtres du diocèse en présence d'une foule de chrétiens venus de toutes parts et que l'église était bien incapable de contenir. Après l'absoute donnée selon le rite coutumier bariba par l'abbé Bio, prêtre béninois, curé de Kouandé, Daniel fut enterré devant l'église de Kérou. C'est là que les chrétiens ont voulu qu'il soit, à l'entrée de cette église qui les accueillait chaque dimanche. Ils ont ainsi gardé au milieu d'eux le corps de Daniel comme une semence de vie et d'espérance. Si le grand de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. (Homélie du père Domas à Houtkerque).
Pendant l'homélie, volontairement, j'ai passé sous silence toutes les réalisations matérielles du père, sachant que, pour un prêtre, ce qui compte, ce n'est pas ce que les hommes voient, mais ce que Dieu voit, sachant aussi que, dans les mémoires des hommes, sont vite oubliées les réalisations matérielles. Ce qui reste gravé, c'est ce que nous avons été au plus profond de notre être. Ayant passé huit jours avec les chrétiens de Kérou et dans les communautés de brousse, j'ai compris que l'on se souviendrait du père Verhille pour sa bonté, son accueil et sa piété envers la Vierge Marie. (Monseigneur Redois).
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