Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 25 décembre 1900 à Romagnat dans le diocèse de Clermont-Ferrand, France membre de la SMA 10 octobre 1931 prêtre le 29 juin 1924 évêque le 10 juin 1953 décédé le 7 mai 1985 |
1924-1930 il travaille dans son diocèse 1931-1937 missionnaire au Bénin décédé à Montferrier-sur-Lez, France, le 7 mai 1985, |
Monseigneur Noël BOUCHEIX (1900 - 1985)
C'est le jour de Noël 1900 que naquit Noël Boucheix, dans une famille profondément chrétienne, à Romagnat, dans le Puy-de-Dôme. Après ses années de scolarité en son village natal, il fait de brillantes études secondaires au collège clérical de Courpière, couronnées par le baccalauréat. Son frère, Germain, sera aussi membre de la Société des Missions Africaines et missionnaire au Dahomey.
Il continue ses études philosophiques et théologiques au grand séminaire de Clermont-Ferrand où il entre le 1er octobre 1917. Ces études sont interrompues par les deux années de service militaire accomplies au 64ème bataillon des tirailleurs marocains. C'est de ce premier contact avec la terre d'Afrique que date sa vocation missionnaire pour les Noirs d'Afrique. Mais un méchant paludisme qu'il rapporte de son séjour au Maroc et l’opposition de son évêque ne lui permettent pas de réaliser tout de suite cette vocation.
Ordonné prêtre le 29 juin 1924, l'abbé Boucheix devient maître d'études au collège de Courpière puis, l'année suivante, il est nommé vicaire à Saint-Genès de Thiers. Après de longues et dures tractations avec son évêque, monseigneur Marnas, la ténacité de l'abbé Boucheix finit par l'emporter et, en octobre 1930, il quitte le diocèse de Clermont pour la Société des Missions Africaines. Il accomplit son noviciat comme professeur au séminaire des vocations tardives à Saint-Priest dans l'Isère. Le 10 octobre 1931, il est reçu membre de la Société.
En décembre 1931, le père Boucheix débarque au Dahomey et est nommé vicaire à la grande paroisse de Porto-Novo. Il va y accomplir pendant six ans un travail magnifique. Comme à Thiers, sa bonté s'exerce dans tous les domaines. Il se penche sur toutes les détresses spirituelles et matérielles. Il est la providence des pauvres et des petits. En 1936, il devient supérieur de la mission. Depuis un an, il est pro-vicaire du nouveau vicaire apostolique, monseigneur Parisot. Il le remplace pendant le temps qu'il passe en France pour son ordination épiscopale. Toute sa vie, monseigneur Boucheix restera profondément attaché à cette mission de Porto-Novo.
En 1937, le père Boucheix est élu délégué des confrères pour les assemblées provinciales et générales, et il se retrouve vice-provincial à Lyon. Il acceptera avec dévouement, et toujours surnaturellement, les divers postes qu’on lui confiera, qui comportent souvent l'éloignement de l’Afrique.
En septembre 1939, comme tant d'autres confrères, le père Boucheix est mobilisé. Il demande et obtient d'être affecté aux troupes coloniales. Il rejoint le 44ème régiment des tirailleurs sénégalais où sa connaissances des Africains va lui permettre de rendre les plus utiles services. En juin 1940, dans la Somme, son unité est décimée, mais le courage du sergent Boucheix lui vaut d'être cité à l'Ordre de la division (Croix de Guerre et Etoile Blanche). Fait prisonnier et envoyé en Allemagne, il ne peut rester inactif et organise une filière d'évasion dont beaucoup profitent. Celle-ci découverte, le père Boucheix fait connaissance avec plusieurs camps de représailles, en particulier celui de Rawa-Ruska en Ukraine. En raison de l'influence qu'il exerce sur ses compagnons de captivité, le commandant du camp ne trouve pas de meilleur moyen de se débarrasser de lui qu'en le renvoyant dans ses foyers.
De retour à Lyon, le Père Boucheix reprend sa place de vice-provincial. Bien qu'étroitement surveillé par la gestapo, il continue de travailler avec la résistance et jouera un rôle important pour la libération des prisonniers du Fort de Montluc (650 hommes et 300 femmes) le 24 août 1944.
En 1945, au décès du père Aupiais, il lui succède comme provincial. Les assemblées provinciales de 1946 et 1952 lui renouvellent la confiance des confrères à la tête de la Province.
L'année 1953 marque un grand tournant dans la vie du père Boucheix. Lui qui n'était guère orienté vers l'Egypte, si ce n'est pour avoir visité ses confrères en tant que provincial, le voilà nommé, le 11 mars 1953, vicaire apostolique d'Héliopolis avec le titre d'évêque titulaire de Bagai. Il accepte et prend pour devise Major est caritas - L'Amour est plus grand que tout. Le 10 juin, il reçoit, à Fourvière, l'ordination épiscopale des mains du cardinal Gerlier, assisté de monseigneur Parisot, vicaire apostolique au Dahomey et de monseigneur Paulissen, ancien vicaire apostolique de Kumasi au Ghana.
En Égypte, la situation est délicate, mais les qualités de cœur et d'esprit de monseigneur Boucheix l'aident à surmonter les difficultés propres à cette région. Il va vivre les premières années de la République égyptienne, les événements du canal de Suez et ses conséquences… Il va avoir à défendre les écoles où un décret du gouvernement impose l’enseignement du coran ; il y aura tous les problèmes des mariages et des tribunaux musulmans, sans parler du statut personnel des confrères. Monseigneur Boucheix goûtera même la prison et restera bien des mois un libéré sous caution. En face de tous ces problèmes, monseigneur Boucheix se montrera un apôtre infatigable de la paix et de l’unité.
En 1958, un nouveau grand virage pour monseigneur Boucheix. Le diocèse de Porto-Novo au Dahomey est sans titulaire depuis quatre ans. Là aussi, les problèmes sont délicats. Le Saint-Siège fait appel à l’ancien missionnaire de Porto-Novo en le nommant évêque de cette ville, le 6 juillet 1958.
Certains affirment que monseigneur Boucheix a été expulsé d’Égypte. Il répond simplement : Bien que mon cœur soit très attaché à la terre dahoméenne, c’est par obéissance que je suis venu à Porto-Novo. Et il insiste : Rien de sérieux ne peut se construire sans l’union de tous dans la confiance mutuelle. En ce diocèse, monseigneur Boucheix va faire de son mieux en se dépensant avec une vaillance toujours jeune au milieu d’une population qu’il aime beaucoup, comptant d’ailleurs parmi ses auxiliaires son frère, le père Germain Boucheix. Mais les années s’accumulent et la fatigue se fait lourde car les soucis ne manquent pas. Le 8 décembre 1968, il présente sa démission au pape Paul VI. Il dit à ses diocésains : J’ai estimé en conscience qu’après 10 années passées au milieu de vous, il était temps de déposer sa charge pour qu’elle soit confiée à un confrère africain plus jeune et plus dynamique.
Le Saint-Père accepte la démission de monseigneur Boucheix le 1er janvier 1969. Ce fut alors le temps des honneurs : chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Dahomey. En 1971, il sera commandeur de l’Ordre National en raison d’éminents services rendus à la nation dahoméenne. Monseigneur Boucheix tient à célébrer une dernière fois les fêtes pascales au milieu de ses diocésains et il revient en France.
Il aurait pu désirer prendre un repos bien gagné, mais il se met à la disposition de la Société. De 1971 à 1974, il est le responsable de la maison de repos à La Croix-Valmer où il reste ensuite comme infirmier, s’occupant avec charité et dévouement de ses confrères. De La Croix-Valmer, il passe, avec ses confrères, à la nouvelle maison de Montferrier. Il y meurt le 7 mai 1985. La maladie avait miné son corps et perturbé ses facultés mais, de tout son être, il resta un grand serviteur de la SMA et de l’Église africaine, un homme de paix et d’unité, réalisant chaque jour sa devise Major est caritas.
En juin 1974, au jour de son jubilé d’or sacerdotal, le cardinal Gantin lui dit : Vous êtes de la race de ceux qui font la paix, de la race des rassembleurs d’âmes, des consolateurs des pauvres, des petits, des malades.
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