Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 24 mars 1908 à Brest dans le diocèse de Quimper, France membre de la SMA le 27 juillet 1927 prêtre le 3 juillet 1932 décédé le 13 mai 1976 |
1932-1934 Ave, professeur décédé à Rezé, France, le 13 mai 1976, |
Le père Jean LE GOFF (1908 - 1976)
Jean Le Goff est né à Brest le 24 mars 1908. Ses parents sont de condition modeste et ont quatre enfants : 2 garçons et 2 filles. Jean fréquente d’abord l’école de Saint-Pierre-Quilbignon, puis il entre au petit séminaire de Pont-Rousseau, avant de rejoindre celui de Saint-Priest (1919-1925). Il est admis, en 1925, au noviciat de Chanly, en Belgique, qu’il terminera en 1927 par le serment qui le fait entrer dans la société des Missions Africaines. Il rejoint alors le grand séminaire de Lyon.
Mais, dès l’année suivante, Jean doit interrompre ses études théologiques pour accomplir son service militaire à Saint-Brieuc où il a la joie de trouver, comme camarade de chambrée, le frère Félix Abguillerm, de Pont-Rousseau. Son tempérament heureux, sa figure sympathique lui permettent de passer cette année de caserne sans difficulté, si ce n’est un séjour à l’hôpital militaire, où l’ont conduit des douleurs à la hanche droite. En 1929, il retrouve avec joie le grand séminaire où il poursuit ses études avec régularité et application. Le 3 janvier 1932, il est ordonné prêtre.
On le nomme d’abord professeur à Ave, en Belgique, de 1932 à 1934, puis à Saint-Priest, près de Lyon, de 1934 à 1935. Il fait certainement une excellente impression sur ses élèves, puisque longtemps après, en 1981, l’un d’eux écrira : Le père Le Goff, ce cher jeune professeur auquel je m’étais si attaché par sa simplicité, son amabilité ! Chez lui, aucun détour, aucune arrière-pensée. Je puis assurer du sérieux de son enseignement.
Le 26 septembre 1935, il est désigné pour la Côte-d’Ivoire. Le père Laqueyrie écrit de lui : Il a l’air gauche et naïf, mais il est intelligent, travailleur et surnaturel. On l’envoie comme vicaire à Memni d’où il écrit peu après : La mission de Memni est la reine de la brousse. Quelle belle chrétienté ! Venez vite nous rejoindre. Mais sa santé ne lui permet pas de faire de longues courses en brousse. Il est donc envoyé comme professeur au petit séminaire de Bingerville, tout en étant aussi vicaire à la paroisse. Et là encore, il donne toute satisfaction.
Le père Le Goff rentre en congé en 1942 mais, par suite de la guerre, il ne peut retourner en Afrique. La situation de sa famille, chassée de sa ferme par l’armée allemande, n’est guère brillante. C’est pourquoi, de la procure de Paris où il doit rendre quelques services, il écrit en 1944 au père provincial pour obtenir un subside momentané, grâce auquel il pourra la tirer d’embarras. Avis très favorable est donné par le père Aupiais à cette demande. C’est d’ailleurs cette situation encore aggravée de sa famille qui va empêcher le père Le Goff de rejoindre la Côte-d’Ivoire dès le mois de mai 1945. On lui demande alors d’aller à Martigné-Ferchaud pour y aider le père Jolif au séminaire des vocations tardives.
Ce n’est que le 16 avril 1946 que le père pourra retrouver la Côte-d’Ivoire et le séminaire de Bingerville. En plus de ses occupations au séminaire, il visite aussi une léproserie aux environs de Bingerville. Un long article sur l’Ile aux lépreux qu’il écrit dans l’almanach de 1954 nous fait connaître cette léproserie et son apostolat auprès de ses chers lépreux. Il reste professeur à Bingerville jusqu’en 1962. On l’apprécie beaucoup : Il est très dévoué et très surnaturel. Excellent directeur de conscience pour les enfants et les jeunes gens.
A son retour de congé en 1962, il est affecté à la paroisse de Moossou. Quand trois ans plus tard, il sera nommé prêtre habitué à la mission de Memni, Monseigneur Yago le remerciera pour le beau travail accompli à Moossou auprès des paroissiens et des religieuses : malgré une santé délicate, vous êtes prêt à donner de vous-même et de votre temps.
Le voici donc, en 1965, prêtre habitué à Memni. Le père Thépaut remarque : Le père Le Goff a beaucoup vieilli : rhumatisme des genoux, sciatique. Il rentre en congé. Il a besoin de soins. Il revient cependant à Memni où, en 1969, le père Falcon, provincial, constate que le père Le Goff est fatigué. Monseigneur Yago pense alors à le mettre dans une paroisse où il assurerait les confessions. Mais le père Le Goff écrit de Dabré en avril 1969 : Je suis décidé à devancer mon retour en France. Je me sens bien fatigué et ce n’est pas sans regret que je quitte la Côte-d’Ivoire.
Après plusieurs mois de repos à La Croix-Valmer, il est nommé par le Conseil provincial aumônier des sœurs de Notre-Dame des Apôtres à Marseille, poste qu’il est tout heureux d’accepter et où il restera jusqu’en 1974. A plusieurs reprises, il manifeste sa joie d’être chez les sœurs qui me soignent très bien. La bonne entente règne dans la maison. Je me plais beaucoup chez les sœurs. Après la messe, le matin, je dispose de tout le reste du jour pour lire, étudier, prier. Mais, en 1974, il est nommé à Rezé pour rendre des services à la procure. Quelques mois plus tard, le père Grenot écrit : Le père Le Goff va bien, malgré son arthrose et sa sclérose. Il marche une heure par jour et fait beaucoup d’enveloppes dans sa chambre. Il est heureux d’être à Rezé.
Mais fin avril 1975, des ennuis de santé le conduisent, pour quelques mois, à l’hôpital de Vertou. Quand il revient à Rezé, son état de santé va en s’aggravant. Le 21 mai 1976, le père Francis Héry écrit : Le père a fait une nouvelle chute qui a été plus grave que les autres. Le lendemain, il a été transporté au CHU où il est resté 5 semaines. De là, il a été transféré à l’hôpital Saint-Jacques, puis à l’hôpital Laënnec. Sa sœur et ses deux frères venus de Brest, l’ont assisté jour et nuit avec un dévouement admirable et jusqu’au dernier moment, le jeudi 13 mai 1976. Le père Le Goff a supporté sa dernière maladie avec un grand esprit de foi et une grande soumission à la volonté du Seigneur. Il a été inhumé dans le caveau des Missions Africaines, au cimetière Saint-Paul de Rezé.
Le père Jean Le Goff aura été un saint homme, un homme de prière, un missionnaire d’un dévouement à tous crins et d’une gentillesse extrême, partout où il est passé. Il a consacré de longues années à la formation du clergé autochtone.
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