Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 27 décembre 1923 à On-Jemelle dans le diocèse de Liège, Belgique membre de la SMA le 25 juillet 1951 prêtre le 30 juin 1954 décédé le 28 mai 1986 |
1955-1960 missionnaire au Zaïre décédé à Montpellier, France, le 28 mai 1986, |
Le père Jean-Baptiste BAUWENS (1923 - 1986)
Jean-Baptiste Bauwens est né à On-Jemelle en Belgique, au diocèse de Liège, le 27 décembre 1923. Il fait ses études à Liège, puis on l’oriente vers l’école technique des Frères Maristes à Malmedy. La vocation religieuse naît dans son cœur.
Il entre d’abord chez les Pères Blancs où il veut devenir frère coadjuteur. Et c’est chez eux qu’il fait son noviciat de frère de 1943 à 1948, en particulier à Namur. Puis, il veut devenir prêtre et on lui dit que, chez les Pères Blancs, ce n’est pas possible de passer de l’état de frère à celui de prêtre. Jean-Baptiste part alors chez les Assomptionistes comme vocation tardive (il avait 25 ans). Ceux-ci lui laissent le choix de s’orienter vers une société de même esprit que celle où il fit son premier engagement temporaire. Après une année passée au prieuré Saint-Michel à Roux, il fait sa demande pour entrer aux Missions Africaines. Il étudie la philosophie à Chanly de 1949 à 1951. Il devient membre de la SMA le 25 juillet 1951, puis il entre au grand séminaire du 150 à Lyon pour sa théologie. Il y est ordonné prêtre le 28 juin 1954.
Le père Bauwens part presque aussitôt pour le Congo belge, au poste de Kahemba dans le diocèse de Kikwit. Il est nommé, l’année suivante, directeur de l’école artisanale et, en 1956, directeur de l’école primaire centrale. En 1960, il revient en Europe, la santé très ébranlée : nerveusement, il a de la peine à s’habituer au climat du Congo. Par ailleurs, il souffre de l’estomac, ce qui le conduit à un certain pessimisme. Il semble souffrir surtout d’un manque de vie communautaire. Il se sent un peu seul pour tenir bon dans la prière et la fidélité à sa vie spirituelle ; il s’en plaint dans plusieurs lettres adressées à ses supérieurs et exprime son désir d’avoir le soutien d’une communauté pour tenir bon dans les moments difficiles.
Ne pouvant retourner tout de suite au Zaïre, on lui demande d’être recruteur vocationnel en Belgique, son pays natal. De 1960 à 1968, il va sillonner les différents diocèses de Malines, Tournai, Liège et Namur, tout en revenant régulièrement à Chanly. Il visite les écoles primaires et les collèges, organise des journées missionnaires dans les paroisses avec l’aide de séances cinématographiques. Mais les événements pénibles qui se succèdent au Congo ne favorisent pas l’intérêt pour les missions. Il est partout bien accueilli, mais aucun jeune ne se présente pour entrer à la SMA.
Le père Bauwens est alors nommé à la procure de Paris pour 3 ans. Mais, en 1970, après 10 ans de présence en Europe, désirant repartir en Afrique, il sollicite de rejoindre le diocèse de Natitingou pour travailler avec monseigneur Patient Redois avec qui il a vécu à Chanly de 1960 à 1964. En 1971, il est donc nommé à Natitingou où il va rester jusqu’en 1977. Il va passer là-bas de belles années, heureux de son pays d’accueil, de ses habitants, du travail paroissial qui lui est confié et où il peut avancer à son rythme. Il se sent à l’aise dans le climat de sympathie qui règne entre les missionnaires de l’Atakora. Par la suite, il gardera toujours un très profond souvenir de ces années passées au Bénin.
La santé du père Bauwens continue d’être fragile, mais il prend cette situation avec humour. Sous des paroles pleines de malice, il réussit à cacher la vérité et la profondeur du mal qui le ronge. Parlant de sa santé, à la suite d’un accident qu’il avait eu au Nord-Bénin, il disait : J’ai encore la nuque raide, à peu près comme le peuple d’Israël dans ses plus mauvais jours. Ou encore : La santé pour moi, maintenant, c’est le Te Deum plutôt que le De Profundis. En réalité, il a beaucoup de mal à faire face à son travail.
Revenu en congé, il vient à Lyon pour se faire soigner des séquelles de son accident à la nuque et se débarrasser de ses amibes. Suite à un bilan général de santé, les médecins demandent qu’il ne retourne plus en Afrique. Il est alors nommé à la procure de Rezé qu’il rejoint en 1977, puis à la procure de Baudonne en 1979. Mais il aura du mal à s’adapter au travail qu’on lui demande. En 1982, on lui propose un service paroissial à Crémieu dans le diocèse de Grenoble. Il va y travailler quelques années comme prêtre auxiliaire et aumônier de l’hôpital.
C’est dans cette paroisse de Crémieu qu’il est victime, le 3 avril 1985, d’un grave accident de voiture à la suite duquel il devient tétraplégique. C’est pour lui le début d’un rendez-vous long et douloureux avec la souffrance et le Seigneur du calvaire. Il est soigné pendant plusieurs mois à l’hôpital de Saint-Genis-Laval avant de rejoindre la maison de retraite de Montferrier. Il y arrive dans un état de totale dépendance, ne pouvant plus faire un geste, devant tout demander sans pouvoir toujours se faire comprendre, incapable de chasser une mouche qui l’agace ou d’éteindre sa radio… Au milieu de ses souffrances, il retrouve un peu de joie, heureux d’être au milieu d’une communauté qui a accepté de le recevoir. Dans la situation où il est, sa foi en Jésus-Christ lui permettra de trouver encore sens à sa vie et de grandir dans la foi. Il a rejoint le Seigneur le 28 mai 1986, à l’âge de 63 ans.
Un témoignage reçu de Crémieu à l’occasion de son décès dit simplement ce qu’il a été pour beaucoup de ses derniers paroissiens : Nous apprécions sa discrétion et sa gentillesse, sa présence particulière auprès des malades, sa foi qu’il savait nous communiquer.
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