Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 30 décembre 1915 à Dijon dans le diocèse de Dijon, France membre de la SMA le 22 septembre 1954 prêtre le 29 juin 1942 décédé le 1er juillet 1994 |
1942-1951 diocèse de Dijon, petit séminaire décédé à Paris, France, le 1er juillet 1994 |
Le père Maurice GRENOT (1915 - 1994)
Maurice Grenot est né le 30 décembre 1915, à Dijon, où son père est employé de chemin de fer. Il aura deux frères : André et René. Après la mort de leur maman en 1938, leur père s'est remarié, et deux autres enfants sont nés : Bernadette et Jean-Louis. A l'age de 3 ans, Maurice attrape la grippe espagnole et risque d'en mourir. Il va à l'école à Saint-Jean de Losne, où son père est affecté, puis aux Laumes, et à Besançon, où il devient enfant de chœur. Maurice n'envisage pas devenir prêtre, mais son père le pousse à entrer au petit séminaire de Flavigny, où lui-même a fait ses études. Là, Maurice décroche le baccalauréat et, en 1934, après réflexion, il entre au grand séminaire de Dijon.
Le 28 octobre 1935, monseigneur Louis Parisot, vicaire apostolique de Cotonou, est ordonné évêque à Dijon. Au cours de la cérémonie, Maurice entend par trois fois résonner dans sa tête : Et toi, pourquoi ne partirais-tu pas là-bas ? Et cela dure plusieurs mois. En octobre 1936, Maurice part à l'école militaire de Saint-Maixent, d'où il sort aspirant. Il est heureux et rêve de devenir officier. Mais sa maman tombe malade, et meurt le 5 janvier 1938. C'est un choc pour lui ; il renonce à se rengager dans l'armée d'active pour revenir au séminaire. En mars 1939, c'est le rappel sous les drapeaux, puis la drôle de guerre, la défaite de 1940, et la démobilisation. Maurice retourne au grand séminaire, et il est ordonné prêtre à Dijon le 29 juin 1942.
L'abbé Maurice Grenot est nommé au petit séminaire de Flavigny comme préfet de division et maître de chapelle, fonctions qui le passionnent. Depuis l'armée, il a abandonné l'idée des missions. Et voici que l'appel retentit à nouveau. Maurice fait sa retraite à l'abbaye de Cîteaux. Là, le père Abbé le renvoie à sa tâche de professeur. Mais, le 30 novembre 1948, en la fête de Saint-André, le texte de Saint-Paul retentit en lui comme un coup de tonnerre : Comment croire et être sauvé sans avoir entendu sa Parole ? Et comment entendre sa Parole si personne ne la proclame (Rom. 10,14) ? Maurice en parle à son évêque qui lui demande d'attendre. Pourtant, Maurice contacte les Missions Africaines et, trois jours plus tard, il obtient la permission de partir.
Il s'embarque, le 1er septembre 1951, pour le Dahomey, où il est nommé à Allada, vicaire du père Michel Cousteix. L'année suivante, il rejoint la paroisse Sainte-Anne de Porto-Novo. C’est là qu’il devient membre des Missions Africaines, le 19 septembre 1952, en prononçant son serment missionnaire. D'abord vicaire du père René Bothua, il le remplace comme curé en janvier 1954. Monseigneur Parisot lui demande d'implanter la Légion de Marie dans sa paroisse. Il forme les légionnaires et, tous les soirs, pendant 4 mois, il visite avec eux les 900 familles de la paroisse qui se déclarent, plus ou moins, chrétiennes.
En 1955, le père Grenot est nommé à Savalou et, l'année suivante, il devient directeur des écoles du grand diocèse de Cotonou, tout en développant la Légion de Marie à travers tout le pays. Il demeure 3 ans responsable des écoles catholiques, mais il n'en gardera pas un souvenir enthousiaste.
En 1959, sans être passé par le moule de la SMA, le père Grenot se retrouve vice-régional, alors que le père Bothua est régional. Il est, en même temps, curé du Sacré-Cœur d'Akpakpa. En 1960, il est dégagé de cette responsabilité et nommé directeur et rédacteur du journal "La Croix du Dahomey", alors qu'il n'a aucune formation en journalisme. Il s'y intéresse et transforme la petite revue en un journal mensuel, puis bimensuel de 8 pages. Grâce aux Légionnaires dont il s'occupe toujours, le journal augmente sans cesse son tirage.
Le père Grenot va jusqu'à l'extrême limite de ses forces pour assurer seul un travail confié après lui à 3 personnes ! Ce surmenage détériore sa santé dès le milieu de l'année 1965. Il cherche alors un laïc pour le remplacer. Il le trouve en la personne de monsieur Ernest Mihami, et, fin janvier 1966, il embarque sur le Mermoz pour revenir en France. Il accepte, alors, la charge d'une petite paroisse de son diocèse, à Chailly-sur-Armançon. Il s'y plait beaucoup : les paroissiens l'aident à rénover l'église, avec un nouvel autel face au peuple, et à faire électrifier les cloches. Ainsi, il réveille la communauté paroissiale de ce village, depuis longtemps abandonné.
En 1968, le père Grenot se prépare à retourner au Dahomey, mais il est élu délégué à l'assemblée provinciale. Il devient un des conseillers du père Paul Falcon, qui vient d’être élu provincial. Il quitte alors Chailly pour Lyon, mais il y revient pour les grandes fêtes et à l'occasion de ses congés annuels.
Le père Grenot va s'initier aux affaires de la Province, alors qu'il n'a jamais reçu de formation sma. Il est chargé, particulièrement, des confrères de la diaspora, de la maison de la Croix-Valmer, de la rédaction du Lien, et du secrétariat du Conseil provincial. En 1969-1970, il retourne au Dahomey pour l'ordination de monseigneur Vincent Mensah, puis pour l'intronisation de monseigneur Christophe Adimou, nouvel archevêque de Cotonou, après le départ de monseigneur Gantin pour Rome. Il en profite pour accomplir une vaste tournée en Côte d'Ivoire, pays qu'il connaît peu.
En 1973, le père Grenot est élu supérieur des confrères en Europe, alors que le père Jean Bonfils est le nouveau provincial. Il accomplit cette responsabilité avec beaucoup de fidélité. En juin 1975, il tombe brusquement malade, alors qu'il est en Ardèche. On le ramène à Paris, et on lui découvre un cancer de la thyroïde ; on lui fait l'ablation totale de cette glande au mois d'octobre. Pour lui, ce sont des mois pénibles avec une décalcification de la colonne vertébrale. Son moral devient parfois défaillant. Néanmoins, 3 mois après l'intervention chirurgicale, il participe, en 1976, au COPREX qui a lieu à Bouaké en Côte d'Ivoire.
Arrivent les élections de 1978. Le père Grenot veut repartir au Bénin, où monseigneur Adimou le réclame, mais le nouveau provincial, le père Raymond Domas l'en empêche et le nomme à l'information de la Province. En lien avec le père Pierre Legendre, il travaille à l'encart de l'Echo des Missions Africaines, dans la revue Peuples du Monde, au grand calendrier sma, et à la revue l'Appel de l'Afrique. Pour enrichir sa documentation, il va sur place, en 1979, au Bénin et en Côte d'Ivoire, et en 1980, il fait le tour de toutes les Provinces, en Europe et en Amérique. Il partage son temps en deux lieux de résidence : au 150, à Lyon, et au 36 rue Miguel Hidalgo, à Paris. En collaboration avec quelques confrères, il fait paraître l'album La Joie que je vous souhaite, pour présenter le travail missionnaire de la SMA.
En 1983, le père Grenot est libéré de l'information, et veut repartir au Bénin, mais il doit y renoncer à cause d'une allergie dans les yeux. Le père François Fénéon lui demande alors de mettre de l'ordre dans les archives de la Province. Puis, le 1er juillet 1984, il accepte, à contrecoeur, de succéder au père André Martin comme supérieur à la procure de Paris ; mais, n'arrivant pas à s'adapter à l'ambiance de cette maison, il donne sa démission, trois mois plus tard, et revient à la rue Hidalgo pour achever le classement des archives.
Fin novembre 1984, le père Grenot est à Rome pour la béatification d'une carmélite de Dijon, sœur Elisabeth-de-la-Trinité (1880-1906). C'est l'occasion pour la maison générale de lui demander d'apporter son aide à la publication des écrits de monseigneur de Brésillac. De 1986 à 1988, il fait alors de longs séjours à Rome. Ces écrits de notre fondateur paraissent en 1987, parmi lesquels Souvenirs de douze ans de mission. En 1988, il en choisira les passages les plus significatifs, et les publiera sous le titre : Je les aimais. Depuis fin 1985, le père Grenot se consacre, aussi, à la rédaction de quelques 200 biographies des confrères de la Province, décédés depuis juillet 1963 ; bon connaisseur des archives, il fait des recherches pour ces biographies qu'il rédige longuement.
Le père Grenot poursuit ce travail à Paris pendant 10 ans, dans l'attente du face à face avec le Seigneur, surtout après la découverte d'un nouveau cancer à la lymphe, contre lequel il lutte courageusement. Au mois de juillet 1993, son hémogramme devient mauvais. Il sait alors que ses jours sont comptés. Pourtant, assis devant son "traitement de textes", et pianotant avec dextérité, il continue à travailler jusqu'au jour où il doit être hospitalisé à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière. C'est là qu'il nous quitte le 1er juillet 1994, à l'âge de 78 ans.
Lui-même avait préparé une homélie pour ses funérailles: c'est son testament spirituel dont voici quelques lignes : Je remercie Dieu de la marche qu'il m'a fait suivre, qui m'a paru parfois tortueuse, mais qui me fut toujours bienfaisante : j'ai toujours cru davantage au signe des événements qu'à mes propres imaginations… Le plus beau jour de ma vie, c'est celui de ma mort, car, enfin, je vois Dieu face à face, tel qu'Il est ! Depuis mon enfance, j'ai éprouvé une immense curiosité : voir Dieu.
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