Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 3 août 1920 à Saint-Vincent dans le diocèse du Puy-en-Velay, France membre de la SMA le 20 octobre 1940 prêtre le 6 janvier 1945 décédé le 1er juin 1984 |
1945-1949 Pont-Rousseau, France décédé à Saint-Vincent, France, le 1er juin 1984 |
Le père Louis AGUILHON (1920 - 1984)
Louis Aguilhon est né le 3 août 1920 à Saint-Vincent, dans le hameau de Labroc, dans la Haute-Loire, de parents cultivateurs très chrétiens. Il a été baptisé le 8 août 1920.
Il entre au petit séminaire de La Chartreuse, près du Puy, où il poursuit ses études secondaires jusqu’à la rhétorique qu’il termine en 1938. C’est alors qu’il demande à entrer au noviciat des Missions Africaines : Depuis longtemps l’appel de Dieu : Viens, suis moi, je veux faire de toi un missionnaire, se fait entendre en mon cœur. Cet appel se fait de jour en jour de plus en plus pressant. Aussi, je viens soumettre à votre bienveillante attention la demande suivante : je désirerais vivement, si possible, entrer en octobre prochain comme aspirant missionnaire au noviciat des Missions Africaines de Lyon. Le supérieur du petit séminaire de la Chartreuse envoie de très bons renseignements : Louis est un très bon enfant, très pieux, très sage. Il a un vif désir de devenir missionnaire.
En octobre 1938, Louis entre au noviciat de Chanly. En raison de la guerre, il le termine au Rozay, près de Lyon. Le 20 octobre 1940, il devient membre des Missions Africaines. A sa sortie des Chantiers de Jeunesse en 1941, il entre au grand séminaire du 150 à Lyon et il est ordonné prêtre le 6 janvier 1945. Sa maman est mourante et c’est près de son lit de mort qu’il célèbre sa toute première messe, un moment qu’il n’oubliera jamais et qui l’attache encore plus à sa maison familiale.
On le nomme alors professeur au petit séminaire des Missions Africaines de Pont-Rousseau où, après deux ans, il demande à partir en Afrique, de préférence en Côte-d’Ivoire. Mais on lui demande de bien vouloir rester encore dans ce séminaire comme directeur spirituel pour y remplacer le père Boulo. Les jeunes se souviendront toujours de sa simplicité, de sa bonté, de son imagination pour organiser des camps de vacances à une époque encore très dure économiquement. Toute sa vie, il rappellera que la bonté est une qualité sacerdotale indispensable.
En 1949, il est nommé pour la mission du Bénin. Après 5 années à Djougou, il est envoyé à Dompago en 1954. Le père Calvez viendra le rejoindre et il entreprendra diverses constructions, en particulier la maison des sœurs canadiennes qui doivent venir s’occuper de la maternité et du dispensaire… Quelques années plus tard, en 1963, il parle toujours de constructions : son église, le logement des malades. Il pense d’ailleurs trouver de l’argent pendant son congé pour mener à bien tous ces travaux. En brousse, écrit-il encore, 17 stations avec plus de 1000 élèves. A Pâques de cette année, nous ferons une centaine de baptêmes.
En 1966, je tiens le coup, écrit-il, et la chrétienté augmente lentement. Je suis surtout fier de mes fermes réalisées grâce aux micro-réalisations. J’ai enfin des jeunes ménages chrétiens heureux d’être paysans et décidés à rester au pays. Cette année, c’est une grande consolation.
En 1969, un responsable provincial le visite : Le père Aguilhon a construit l’église, l’habitation, une grotte de Notre-Dame de Lourdes où il y a chaque année plus de mille pèlerins. Les sœurs qu’il a fait venir, en plus de la maternité et du dispensaire, vont dans les villages pour la couture, les soins, la catéchèse. Il a une centaine de jacistes qui travaillent avec l’aide du Secours Catholique.
En 1975, le père est affecté à Karhoum. Fatigué, il retrouve chez lui la santé et la solidité des gens de la Haute-Loire. Le centre de retraite spirituelle de Karhoum, payé essentiellement par lui et le père Boulo, est bien placé et bien conditionné, mais on hésite à y multiplier les réunions aujourd’hui, compte tenu du contexte de suspicion politique.
Le 13 juillet 1977, le Père vient en congé. Il repart à Djougou, en mars 1978, mais rentre malade le 22 août 1978. Il se repose alors en famille. Le 17 janvier 1979, il reçoit deux lettres chez lui ; une de monseigneur Redois qui lui propose, si sa santé est bonne, de retourner à Djougou, et une autre du père Provincial qui, de son côté, lui propose la procure de Chamalières, ce qui lui permettrait de se reposer et de rendre aussi un inestimable service à la Province. Le père répond à ce dernier que, si son état de santé s’est amélioré, il ne lui permet pas cependant de remplir vraiment ce rôle, surtout s’il s’agit d’organiser et de faire les foires. Il accepterait à la rigueur, par obéissance, ce poste pour un an à condition de remplir un travail de bureau à l’intérieur de la maison. Le 15 février 1979, il avertit le provincial que, d’après le médecin, il pourra certainement repartir au Bénin à la fin de l’année… Il lui demande donc de le laisser repartir. Plus tard, quand il ne pourra plus rester en Afrique, il sera prêt à tout.
Il repart donc le 11 octobre 1979 pour Djougou où il aura le père Mathieu comme confrère. On signale en 1981 que le père Aguilhon a une bonne santé, mais un cœur fragile. Il doit éviter tout effort. Il est chargé d’un secteur de six communautés composées surtout de Dompago et de Ditamari.
Il rentre donc en 1982 et, le 22 février, il écrit au père Domas qu’il a passé un bon congé et qu’il pense repartir début mai. Pour cette raison, il sollicite le papier « feu vert » qui lui permettra de prendre son billet d’avion. De retour au Bénin, il est affecté à Badjoudé, nouveau nom de Dompago. Fin 1983, un cancer à la gorge l’oblige à rentrer pour se soigner.
Le 10 avril 1984, dans une lettre qui sera la dernière, il écrit : J’ai la joie de te dire que je me sens revivre et que je mange normalement. Je ne repartirai pas avant d’être complètement remis. Ce pourrait être à la fin de l’été. C’est dur d’être là, à ne rien faire, alors qu’à Dompago ils sont sans prêtre… Pour moi, tout cela est prière et je l’accepte dans la joie. Mais il décède dans l’ambulance qui l’emmène à l’hôpital du Puy, le 1er juin 1984.
Le lendemain 2 juin, à 15 heures, eurent lieu les funérailles du père Aguilhon dans l’église de son baptême, à Saint-Vincent, église trop petite pour contenir la foule des parents et des amis, en présence du vicaire général et de nombreux prêtres sma et diocésains. Si notre douleur est grande, dit monseigneur Redois, nous savons que celle de Natitingou l’est bien plus encore. La paroisse de Dompago, surtout, a été profondément marquée de son empreinte d’homme de Dieu et de missionnaire. Monseigneur Okioh a perdu un excellent missionnaire, mais il sait que l’œuvre du père Aguilhon continuera, encore longtemps, à porter ses fruits.
Le père Louis Aguilhon a construit des bâtiments, mais il a surtout cherché à construire des communautés. Pour cela, il s’est d’abord fortement appuyé sur la Légion de Marie. Mais il s’est également lancé à fond dans la JAC, pour aider les jeunes à rester à la terre en vivant mieux que leurs ancêtres. Il a commencé à utiliser les ânes pour tirer charrues et voitures. Il sera l’un de ceux qui ont cru très fort à la culture attelée avec les bœufs, et qui ont convaincu les jeunes de la pratiquer. (Père Yves Bergeron).
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