Société des Missions Africaines – Province de Lyon
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né le 25 avril 1924 à Fontaine dans le diocèse de Grenoble (France) membre de la SMA le 5 janvier 1945 prêtre le 11 février 1949 décédé le 3 juin 2008 |
1949-1953 Togoville, professeur et économe décédé à Echirolles (France) le 3 juin 2008, |
Le père Maurice ACHARD (1924 - 2008)
Il naît le 25 avril 1924 à Fontaine, dans le diocèse de Grenoble. Voici ce qu'il écrit en 2000 au sujet de sa famille : "Notre maman, veuve de guerre en 1919 avec deux enfants, Edmond trois ans et Paul six mois, de son premier mari Abel Achard, épousa en 1920 un cousin de ce premier mari, Marius, portant aussi le nom d'Achard, et leurs trois enfants furent Maurice, André et Marie-Rose. Mon frère André, prêtre diocésain, est décédé il y a trois ans ; mon frère Paul, prêtre aussi, est décédé il y a six mois."
Très tôt, le jeune Maurice a le désir d'être missionnaire et une rencontre avec le père Lerdou lui fait choisir la SMA, alors qu'il est élève au petit séminaire de son diocèse. Pont-Rousseau étant en zone occupée, il entre à Chamalières en 1940 ; il rejoint Rezé en 1941, puis Lyon où il est ordonné en 1949. Ses supérieurs le notent ainsi : "audacieux dans les questions pratiques, serviable, dévoué, mais opiniâtre".
Il est encore au séminaire, lorsque, en mars 1949, il écrit au Conseil provincial pour solliciter un poste où il n'aurait pas à s'occuper d'affaires d'argent ou d'économat, "car l'expérience a prouvé que je me laisse facilement accaparer et submerger par les soucis matériels et que je courrais le danger, surtout en sortant du séminaire, d'en oublier très vite qu'avant tout je suis prêtre." Malgré cela, sa première nomination l'envoie au vicariat apostolique de Lomé, chez Mgr Strebler, où il se retrouve professeur et économe de l'école normale de Togoville tenue par les Frères des Écoles chrétiennes. Il va y travailler quatre ans, restera encore une année à Aného comme vicaire de la paroisse, avant de se retrouver en France pour ce qu'on appellerait aujourd'hui l'animation missionnaire. Il est nommé recruteur pour le sud-est de la France.
Assez vite, pour être plus efficace dans son travail, il aménage un Tub Citroën en stand et peut ainsi circuler chaque jour d'un village à l'autre. Il visite toutes les écoles primaires de la région, laissant à un autre la visite des instituts secondaires et des séminaires. Il peut ainsi compléter ses causeries par des explications sur tous les objets africains qu'il expose dans son véhicule. En 1957, un voyage de quelques mois en Afrique pour visiter plusieurs missions lui permet d'être mieux à même de remplir son rôle de recruteur. Comme on le voit, ses méthodes sont un peu originales par rapport à ce qui se faisait à l'époque pour le recrutement, et tout naturellement elles provoquent des frictions avec le responsable des vocations dans le diocèse de Lyon.
Il est alors mis à la disposition de la Propagation de la Foi qui inaugure un nouveau moyen de se faire connaître en France : sillonner le pays avec un camion "exposition itinérante". Il s'agit d'un gros semi-remorque, genre de ces gros 45 tonnes que l'on voit sur les autoroutes, avec lequel il va parcourir tout le pays pour faire connaître l'œuvre missionnaire de l'Eglise. Travail fatigant s'il en est, pas de domicile fixe, pas de résidence habituelle, toujours en déplacement. La bénédiction du camion a lieu à Versailles en novembre 1960. "Soyez prudent avec votre engin ; ne vous tuez ni à la tâche, ni sur la route ; il vous reste beaucoup à faire avant d'aller vous reposer au ciel", lui écrit le Conseil en 1960. S'il reconnaît que le travail qu'on lui a confié n'est pas tous les jours facile, il ajoute en 1964 : "Il est tout de même intéressant et utile, je crois, sur le plan de la Société, comme sur le plan des missions en général." L'année suivante, il obtient la permission de faire un séjour de cinq mois en Afrique, car, dit-il, "je crois que pour l'efficacité de ce travail, comme pour l'authenticité du témoignage que nous voulons apporter aux chrétiens de France, il est vraiment nécessaire que je reprenne un contact d'au moins quelques mois avec les problèmes des pays de mission".
En 1968, il fait savoir à son provincial qu'il désire "rentrer dans le rang". Il est alors nommé, mais à titre provisoire, à la procure de la rue Crillon, car il n'est vraiment pas un homme de bureau. Et c'est avec une vraie joie qu'il reçoit en 1969 sa nomination pour la Côte d'Ivoire et le diocèse de Man, nouvellement créé depuis l'année précédente. Il va rester deux années à la mission de Siably, puis travaillera pendant deux nouvelles années dans le diocèse de Gagnoa à Oumé et à Soubré. Dans ces deux diocèses ivoiriens, des difficultés de relation avec les responsables feront qu'il ne prolongera pas son séjour.
En 1972, il est alors nommé responsable du service librairie à la procure de la rue Crillon, où il va rester sept ans et rend énormément de services. En 1978 il fait la croisière sur les pas de saint Paul et, à son retour, il reçoit sa nomination pour le diocèse de Cotonou. Il doit travailler à mi-temps avec le curé de la paroisse Sainte-Cécile et, à mi-temps, avec la sœur Benoît à la procure. Ce séjour au Bénin durera moins de deux ans : il rentre en France en janvier 1981.
Le Conseil lui cherche alors une place en France : le 150, avec un service auprès des gens du voyage, Gap dans une aumônerie, l'accueil dans une paroisse de Paris, une aumônerie vers Périgueux, la maison sma de Baudonne. Finalement, il accepte le poste de vicaire à la paroisse Saint-Louis de Grenoble. A la fin de 1982, il écrira : "Je suis très content de ces dix premiers mois, même si mon manque d'expérience de la vie paroissiale, comme de la mentalité de ce centre urbain, a limité mon travail et m'a contraint à beaucoup de réserve." En 1989, pour ses 40 ans de sacerdoce, la paroisse lui offre le voyage à Jérusalem. L'année suivante, la paroisse étant confiée aux pères du Saint-Esprit, il est nommé vicaire à la paroisse Saint-Jacques.
C'est sur une proposition de l'évêque de Grenoble qu'il accepte, en 1992, l'aumônerie du couvent de la Visitation à Vif, près de Grenoble où il va rester 9 ans. Eloigné des communautés sma, il restera toujours très attaché à tout ce qui se passe dans sa Société missionnaire, heureux de participer à des réunions, de recevoir des visites. Pour préparer les manifestations à l'occasion du 150e anniversaire de la Société, il s'engagera très vite, même trop vite, oubliant de travailler avec les autres confrères, en particulier avec celui qui était responsable de son secteur. Il a été l'un des premiers à commander, à titre personnel en 2006, les 5 tomes des biographies des confrères décédés.
A cette époque, en 2006, et depuis 5 ans déjà, il était dans une maison de retraite, la maison des Anciens à Echirolles. A un confrère qui est allé le visiter au début de 2007, il racontait ses problèmes de santé : de l'eau dans les poumons, marche difficile, le cœur bien faible, et il ajoutait : "Je suis prêt à partir" ; mais il était toujours prêt à parler des vocations, car c'est un sujet qui le passionnait beaucoup, et n'oubliait pas ses confrères dont il demandait souvent des nouvelles.¬¬¬¬¬
Il est parti calmement, doucement, le soir du 3 juin 2008, entouré de membres de sa famille, la main dans la main de sa sœur, Marie-Rose, avec qui il était très proche. Il repose désormais dans le petit cimetière de Saint-Romans, avec son papa, sa maman et ses deux frères prêtres.
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