Société des Missions Africaines –Province de Lyon
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né le 5 août 1904 à Saint-Aubin de Baubigné dans le diocèse de Poitiers, France membre de la SMA le 7 juillet 1928 prêtre le 29 juin 1930 décédé le 6 juin 1973 |
1930-1957 missionnaire au Dahomey Officier d’Académie décédé à La Croix-Valmer, France, le 6 juin 1973, |
Le père Henri POIDEVINEAU (1904 - 1973)
Henri Poidevineau est né le 5 août 1904 à Saint-Aubin-de-Baubigné dans les Deux-Sèvres dans une famille chrétienne pratiquante et respectée, de condition moyenne. Henri va à l’école primaire d’abord dans son village, puis à Saint-Pierre-des-Echaubrognes.
Il entre à l’école cléricale de Châtillon-sur-Sèvre, puis au petit séminaire de Montmorillon. Le 1er octobre 1926, il entre au grand séminaire de Poitiers, il y fait sa philosophie, puis entre au grand séminaire des Missions Africaines à Lyon. Il devient membre des Missions Africaines, le 7 juillet 1928, et il est ordonné prêtre, le 29 juin 1930.
Peu après son ordination, il part pour le Dahomey. De 1930 à 1936, il est vicaire à Ouidah. Il est à l’aise dans le ministère paroissial, il sait s’attirer la sympathie des gens, a le souci de la conversion des païens, visite les villages, éclaire et fortifie la foi des catéchumènes. Il rentre en congé en 1936. Au cours de ce congé, il reçoit une lettre de son évêque qui le charge de fonder, à son retour, une nouvelle paroisse dans la ville de Cotonou. Il repart, le 9 avril 1937, sur le « Banfora ». A son arrivée, il reste quelque temps à la paroisse Notre-Dame, puis se met résolument à la tâche, dès que la question du terrain pour la nouvelle paroisse Saint-Michel est réglée. Tout est à faire dans ce quartier de « Gbéto » : il n’y a que le terrain sablonneux envahi par les broussailles, et les 500 fr que l’évêque lui remet pour l’encourager.
Premier travail, débroussailler ; ensuite creuser un puits et faire des paillotes pour le chantier et les ouvriers ; enfin, monter un bâtiment métallique qui servira de chapelle et construire une case pour le prêtre. Le 19 décembre 1937, monseigneur Parisot publie le décret de l’érection de la paroisse Saint-Michel de Cotonou.
Le 1er mai 1939, ouverture d’une école pour les garçons, avec 171 élèves. Deux mois auparavant, trois religieuses de Notre-Dame des Apôtres étaient venues s’installer à Saint-Michel : école de filles, internat, ouvroir. Très vite, elles sont six et ne manquent pas de travail. A cette époque, un vicaire, le Père Joseph Prou, vient aider le curé.
Le Père travaille beaucoup au développement des écoles, introduit et développe la J.O.C. dans sa paroisse, tout en gardant le souci des vocations sacerdotales et religieuses. Il pose des jalons pour la création de syndicats chrétiens. Avec tout cela, écrit-il, je ne sais pas trop comment la paroisse Saint-Michel s’est développée si vite. Il semble que, à tout le travail d’évangélisation de la nouvelle paroisse, il faille ajouter le rapide et immense développement de la ville de Cotonou qui apporte à la paroisse Saint-Michel un contingent très important de baptisés et de catéchumènes attirés par le mirage de la ville et venant de toutes les paroisses du Sud-Dahomey.
Si bien que cinq ans après sa fondation, Saint-Michel est une grande paroisse, vivante, avec une école comptant un millier d’élèves et différentes œuvres d’action catholique. La population s’élève à 63 800 habitants, dont les 2/3 sont des Fons, le reste est composé de Nagots, de Minas et de Gouns, les ethnies du Sud-Dahomey.
Le Père ne ménageait pas sa peine ; son ardeur au travail était un exemple pour tous et on admirait l’aisance avec laquelle il savait dominer les difficultés. On lui donna le surnom de « Asuka » : il signifie à la fois celui qui apparaît doué de qualités exceptionnelles et qui attire spontanément la sympathie de tous.
En 1942, sa santé se trouve sérieusement ébranlée et il est obligé d’interrompre son activité débordante. Il rentre en France pour y refaire ses forces et la guerre l’oblige à prolonger son séjour. Quand il revient, le 13 avril 1946, le Provincial vient de le nommer « visiteur du vicariat du Dahomey », en plus de sa charge de curé de Saint-Michel. En 1947, il participe à l’assemblée générale des Missions Africaines à Rome et à l’assemblée provinciale à Lyon. C’est à cette époque que prend corps un projet qui lui tient à cœur : construire une grande église pour répondre aux besoins de sa communauté qui ne cesse de grandir, et trouver les fonds pour sa réalisation.
En 1955, il fête ses 25 ans de sacerdoce, puis continue inlassablement son œuvre. Mais le 13 février 1957, il s’avoue vaincu par la maladie et doit rentrer définitivement en France, avant d’avoir pu achever la grande église dont il avait entrepris la construction. Son nom restera toujours attaché à la paroisse Saint-Michel de Cotonou qu’il a fondée et où il a travaillé avec ardeur, se dépensant sans compter.
Après un bon temps de repos et des soins appropriés, il retrouve la santé. Le 8 octobre 1958, il est nommé à la maison de retraite des Missions Africaines à La Croix-Valmer, dans le Var, en charge de la procure et de l’économat. En 1960, il est nommé supérieur de cette même maison et le restera pendant 11 ans. Il s’y montre toujours énergique, dévoué et attentif au bien-être matériel, spirituel et moral de ses confrères missionnaires âgés.
En 1969, il est remplacé par monseigneur Boucheix, mais restera dans la maison pour assurer l’économat. Sa santé se détériore et, petit à petit, il se sent de moins en moins solide. Cependant il s’accroche et veut tenir tant qu’il pourra. Il ne « pourra » plus très longtemps, car il décède d’un infarctus le 6 juin 1973.
Sa disparition émeut les gens de La Croix-Valmer où il était très connu, aimé des fournisseurs et de bien d’autres personnes du village et des environs. Pour ses funérailles, le vendredi 8 juin 1973, la chapelle était entièrement remplie. Il a été inhumé dans un caveau de la propriété. A Cotonou, la paroisse Saint-Michel est triste. Les paroissiens célèbrent une grand-messe à son intention. Une plaque portant sa photo est installée dans l’église qu’il avait commencée. Quelques années plus tard, en 1997, son buste est dressé dans la cour de la paroisse.
Un seul mot peut, sans doute, résumer toute sa vie : Fiat, faire la volonté de Dieu.
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