Société des Missions Africaines - Province de Lyon
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né le 22 décembre 1929 à Pont-Saint-Martin dans le diocèse de Nantes, France membre de la SMA le 4 avril 1950 décédé le 7 juin 2000 |
1950-1952 service militaire décédé à Nantes, France, le 7 juin 2000 |
Le frère Paul CORBINEAU (1929 - 2000)
Né le 22 décembre 1929 à la Chevrolière, sur la commune de Pont-Saint-Martin (44), Paul Corbineau appartient à un milieu modeste - son papa est cultivateur - et à une famille nombreuse : il a cinq frères et deux sœurs. Ses parents accueillent avec joie le désir de Paul de consacrer sa vie à la Mission. Il entre au petit séminaire de Pont-Rousseau où il fait toutes ses études secondaires, puis il est dirigé vers les frères et il entre au noviciat des Missions Africaines, à Chanly, en septembre 1948 ; il va avoir 19 ans.
A la fin de ses deux années de noviciat, le 4 avril 1950, il émet son premier serment temporaire qui le fait membre de la Société. Il est d’abord nommé au Rozay, près de Lyon, mais comme le travail manuel le fatigue vite, il est envoyé à Paris pour aider à la procure. Là, au bout de trois ans, il prononce son serment perpétuel et c’est pour lui l’occasion de solliciter de ses supérieurs une nomination pour l’Afrique. Cette requête est acceptée et, à l’automne 1958, il rejoint la préfecture de Parakou. Malheureusement pour lui, le travail à la ferme de Kouandé aura vite raison de ses forces physiques et, dès le début de l’année 1960, on le retrouve à la Croix-Valmer pour une période de repos, puis à Vichy pour une cure, et enfin à Paris où il va rester une année.
Durant l’été 1961, le Conseil provincial lui demande d’aller à La Croix-Valmer pour l’entretien de la maison et l’aide à fournir dans les soins à nos chers vieux ou malades. Il accepte bien volontiers, mais très vite il demande à changer, non pas à cause de la fatigue physique, mais parce que ses nerfs sont mis à trop rude épreuve. Il faudrait avoir des nerfs à toute épreuve, et ce n'est pas mon cas, avoue-t-il dès le mois de mars 1962. Il est alors envoyé à Lyon pour travailler à l'administration de l'Echo.
En 1967, sur sa demande, il retourne en Afrique, cette fois en Côte-d'Ivoire. Il est affecté à Sangouiné, aujourd'hui dans le diocèse de Man. Quelques ennuis de santé, en particulier une double hernie, l'empêchent encore une fois de donner toute sa mesure. Disant qu'il est peut-être allergique à l'Afrique, il demande lui-même à rentrer et, lors de son congé en 1972, il apprend qu'il est nommé à Pont-Rousseau, avec, pour travail principal, la responsabilité des foires. Dès le mois d'octobre 1973, il demande à retourner en Afrique. Ce projet ne pourra se réaliser. Après quelques mois passés à Chamalières pour refaire la peinture des fenêtres, travail qu'il réalise à la satisfaction de tous, il est nommé à la procure du 150 pour seconder le père Jean-Baptiste Bruyas.
De procure en procure, il aura bientôt fait le tour de toutes les maisons de la Province. En 1976, il est nommé à celle de Chamalières pour travailler avec le père Chirol. Sa santé semble meilleure. Après une dernière opération pour régler son problème herniaire, il sollicite un nouveau départ pour l'Afrique, pour le Bénin cette fois, comme en 1958. En 1979, le Conseil lui propose le diocèse de Natitingou pour aider le père Trichet à la procure du diocèse et surveiller certains travaux, en particulier des forages de puits dans divers villages. De Chamalières, le frère répond qu'il est bien d'accord. A 50 ans, le voilà donc prêt pour un nouveau départ et des retrouvailles avec le Bénin qu'il a quitté en 1960, il y a 19 ans !
A Natitingou, le frère est à son affaire et heureux de son travail. Pourtant, au début de 1981, fatigué, il demande à son évêque de rentrer en France et sollicite du Conseil provincial une place dans une procure. Il est alors nommé de nouveau à la rue Crillon, à Paris, où il va travailler avec le père Francis Héry. En 1987, le Conseil lui demande de prendre la direction de la procure de Paris. Comme le frère refuse une telle nomination, c'est le père Bioret qui vient diriger la procure de la rue Crillon. Le frère Paul est alors nommé à Chamalières pour le remplacer.
Quatre ans plus tard, sa nomination étant arrivée à son terme, le frère est affecté à la maison de Rezé pour divers services dans la communauté. A 65 ans, il aurait bien voulu aller à Montferrier. Mais il restera définitivement à Rezé : c’est là qu’il meurt le 7 juin 2000. Voici ce qu'en dit le Lien : A l'invitation du Conseil régional, Paul venait de faire un voyage de trois semaines en Côte-d'Ivoire à l'occasion de son jubilé d'or. Vers la mi-mai, il était revenu très heureux d'avoir pu "fêter" avec les évêques de Côte-d'Ivoire, les confrères et les amis des sma. Son bonheur avait été d'autant plus grand qu'il en avait profité pour revoir des lieux qu'il connaissait bien et, très spécialement, le village de Sangouiné qu'il avait connu voici 28 ans, mais où de vieux et bons amis l'attendaient. A son retour, il avait été fêté à la maison sma de Rezé par tous les membres de l'Amicale. Il avait revêtu pour l'occasion le grand boubou qu'on lui avait offert. Tout allait bien, et voici qu'il vient de nous quitter très rapidement, le 7 juin, après quelques heures à l'hôpital, sans qu'on sache vraiment la cause de son malaise. Il repose aujourd'hui dans le cimetière de la Chevrolière.
Voici en quels termes le père André Moriceau conclut son homélie le jour de ses funérailles : Paul voulait être missionnaire et il imaginait, avec raison, qu'il passerait en Afrique de très nombreuses années. En réalité, il n'y est resté que 7 ans. Il a appris, comme chacun d'entre nous, qu'on ne conduit pas totalement sa vie. Sa mauvaise santé a été pour lui un handicap, et son tempérament lui a également joué de mauvais tours… De temps en temps, il s'emportait, il élevait la voix, il s'entêtait parce que les choses n'allaient pas comme il l'aurait voulu, et il lui fallait beaucoup de temps pour retrouver la paix et recréer des liens rompus. Il se rendait compte de cela, il savait qu'il faisait souffrir et il aurait voulu être différent, mais ce n'était pas possible. Peu à peu, il lui a fallu s'accepter avec ses limites et ses faiblesses… Mais, sous son écorce assez rude, se cachait une immense bonté qui n'a pas toujours su se dire, et qui avait sa source dans une grande sensibilité et dans une foi solide comme le roc. Paul aura été toute sa vie un homme de prière qui aura su prendre du temps pour la rencontre de Dieu. Il aura été un homme fidèle en amitié qui revenait, chaque année, saluer ses amis. Il aura été, enfin, un homme aimant le travail bien fait, disponible pour les services les plus humbles qui, apparemment, ne sont pas grand-chose, mais qui rendent la vie plus facile et qui sont riches d'amour.
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